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«Je crois toujours en l’exploit»
Si Anthony Braizat regerette les départs d’éléments comme Rossé, Chappuis et Ngindu, il est ravi de récupérer la hargne de Gudit et le leadership de Marque. © Michel Duperrex

«Je crois toujours en l’exploit»

1 mars 2018
Edition N°2196

A la tête d’un Yverdon Sport redimensionné, Anthony Braizat recherche l’équilibre qui doit permettre à son équipe de conserver son venin offensif, tout en étant plus solide. Reprise dimanche.

Les dirigeants d’Yverdon Sport l’avaient annoncé avant les fêtes: l’effectif allait être réduit. C’est chose faite. YS reprendra le championnat – dimanche à 14h30 au Stade Municipal, lors du choc contre Stade Nyonnais –, avec un contingent délesté de sept éléments, alors que seulement quatre renforts ont été engagés. Une cure d’amincissement qui a théoriquement permis de ne conserver que les joueurs en mesure de consentir les efforts nécessaires pour viser la Challenge League, ainsi qu’à donner une chance à chacun, y compris les jeunes. «Cet hiver, la direction a commencé à préparer un projet sur dix-huit mois. C’est pour cela, ainsi que pour son réseau, que Serge Duperret a été engagé comme directeur sportif de la première équipe, assure l’entraîneur Anthony Braizat. J’ai perdu quatre ou cinq titulaires. Il s’agit de reconstruire, même si au fond de moi, je crois toujours en l’exploit.»

Le mois qui fait mal

Avec onze points de retard sur le leader Kriens et neuf sur le très compétitif et tout aussi ambitieux Stade Nyonnais, Yverdon (3e) aura besoin d’un printemps exceptionnel pour revenir dans la course à la promotion. «C’est frustrant, mais on a manqué le coche durant le dernier mois de compétition, quand on n’a pris qu’un seul point en quatre rencontres. Je suis un entraîneur qui en demande beaucoup, et mon équipe a montré de la fatigue mentale et émotionnelle. Les gars étaient émoussés. Pour autant, au vu de nos prestations, on aurait très bien pu battre Köniz et accrocher un point à Kriens. Ce qui aurait changé la donne.»

Avant le début de la saison, le technicien français affirmait déjà que son équipe, néo-promue, devrait apprendre, qu’il lui faudrait du temps pour s’adapter et qu’elle partait avec quelques longueurs de retard sur les favoris. Sept mois plus tard, il remarque que sa formation a souvent remporté ses matches à l’énergie, dans les dernières minutes: «Ça a donné du spectacle, c’était extraordinaire pour le public, mais il faut aussi reconnaître qu’on n’a jamais vraiment maîtrisé un match du début à la fin.»

L’équilibre

Un constat honnête, qui introduit la suite du message. «C’est un miracle si, aujourd’hui, on est 3es alors qu’on a encaissé 31 buts en 17 matches. Le miracle, c’est qu’on en a inscrit 36, lance-t-il. Par conséquent, durant la préparation, on s’est attelés à travailler la phase défensive. Il s’agit de trouver le juste milieu entre faire un bon match et être solide. Cela signifie qu’on doit pouvoir attaquer en mettant des sécurités. Qu’on doit trouver l’équilibre pour conserver ce potentiel offensif et encaisser moins. Mieux maîtriser les événements, en définitive.»

Les plans de jeu

Pour y parvenir, Anthony Braizat prévoit plusieurs plans de jeu, dont l’usage dépendra de l’adversaire. «On a souvent connu des difficultés contre des adversaires compacts. On procédera probablement plus souvent par des attaques rapides.» Comprenez en contre, comme cela avait bien fonctionné à l’aller à Colovray (victoire 2-0 d’YS). Le match référence du premier tour.

«Cette fois, on va affronter Nyon – qui possède carrément une équipe de Challenge League – après trois mois de pause. C’est comme si un nouveau championnat commençait. Les matches de reprise ne sont jamais extraordinaires, il y aura des choses à peaufiner, mais cela fait du bien de reprendre après sept semaines de préparation. Une certaine lassitude s’était installée. Je tiens à féliciter mes joueurs pour leur investissement. On est très contents que ça démarre et, dimanche, il y aura la meilleure équipe possible sur le terrain.»

La dose de caractère

S’il a perdu des cadres durant l’hiver, le Varois a aussi récupéré – ce qu’il adore –deux hommes de caractère: François Marque, qui n’a joué que deux matches et demi l’automne passé, et Florian Gudit. Le premier nommé, qui «est bien physiquement», a été promu capitaine en lieu et place du partant Aurélien Chappuis. «François est quelqu’un d’expérience, qui a de la personnalité, qui voit le jeu depuis derrière et dirige beaucoup. Pour sa part, Florian a fait une bonne préparation et va apporter son énergie, souligne l’entraîneur. Cela dit, tous deux auront besoin de retrouver le rythme pour donner leur pleine mesure.»

Le groupe uni

Sur les vingt joueurs de champ du contingent, trois (Pitton, Chavanne et Rochat) sont encore des juniors. «Ils se situent entre la une et la deux, et ont besoin d’avoir le plus de temps de jeu possible. Si je peux leur en donner, je le ferai», glisse un coach satisfait de la préparation, même si les prestations n’ont pas toujours été flamboyantes. «Les amicaux restent les amicaux. J’ai vu de bonnes choses, surtout au début. On a disputé notre meilleur match contre Aarau. Sur la fin, avec les grosses charges encaissées, ça a été plus compliqué. On a allégé le programme les deux dernières semaines pour que les joueurs retrouvent de la fraîcheur physique et mentale. Ils sont prêts et, surtout, le groupe vit bien. Certainement encore mieux qu’au premier tour.» Le genre de détails qui peuvent changer beaucoup de choses.

Contre la montre

Les derniers jours ont été difficiles pour l’entraînement. Les terrains sont extrêmement durs, ce qui les rend injouables, et la bise est terrible en soirée. L’équipe s’est adaptée, allant notamment en salle. Les derniers arrivés n’auront ainsi pas eu les meilleures conditions pour retrouver le rythme. «Khaled Gourmi et Djamal Bindi auront besoin de temps, concède Anthony Braizat. Ils ont peu ou pas joué depuis six mois, comme Thomas Lenzini. Des nouvelles recrues, seul Kein Matukondolo est prêt physiquement. Reste à travailler tactiquement avec lui.» Mais il faudra faire vite: les renforts n’ont que treize matches pour prouver qu’ils peuvent faire partie du projet de la saison prochaine.

Départs: Esteban Rossé (défenseur, La Sarraz-Eclépens/2i); Gilberto Reis (latéral, Vevey/1L); Ousmane Doumbia (milieu, Winterthour/ChL), Aurélien Chappuis (milieu, études aux Etats-Unis), Stefane Rauti (milieu, La Chaux-de-Fonds/PL), Yanis Lahiouel (milieu offensif, Stade-Lausanne-Ouchy/PL), Brice Ngindu (ailier, arrêt).

Arrivées: Kein Matukondolo (latéral, Beauvais/F); Djamal Bindi (milieu, sans club, ex-Gil Vicente/P) Thomas Lenzini (ailier, sans club, ex-Cannes/F); Khaled Gourmi (ailier, MC Alger/Alg).