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Cure de jouvence au barrage du Moulinet

12 janvier 2011

C’est sans retenue que VO Energies a mis à l’enquête son projet de nouvelle usine hydroélectrique à Orbe et au fil de l’Orbe. Une réalisation à plus de 10 millions de francs, qui pourrait voir le jour début 2013, si le courant passe.

L’eau va toujours couler sous les ponts, près du futur nouveau barrage-usine des Moulinets.

L’eau va toujours couler sous les ponts, près du futur nouveau barrage-usine des Moulinets.

Deux nouvelles turbines contre trois actuellement, mais deux fois plus de rendement. Le barrage des Moulinets, à Orbe, s’apprête à connaître une cure de jouvence bienvenue, initiée par VO Energies, qui avait acheté le droit d’eau et des berges des lieux. «Nous avions l’obligation de remettre à jour ces installations, notamment pour permettre le développement du plan de quartier», explique son directeur Claude Madörin.

Un nouveau barrage-usine sera construit, dont le bâtiment sera situé sur la rive gauche de l’Orbe (voir photo ci-dessus). Le projet, d’un coût total, études comprises, de 10,2 millions de francs, en est au stade de la mise à l’enquête, qui a débuté hier, le 11 janvier. La réalisation de ces nouvelles installations permettra une production de 4,22 GWh/an, soit un peu plus du double que ce que prévoyait la concession précédente, datant de 1989 (2 GWh/an). «Cela équivaut à la consommation d’environ 930 ménages de quatre personnes, à 4500 kWh/an», estime Claude Madörin, soit une augmentation de la production propre de VO Energies de l’ordre de 10%. Celle-ci passerait de 18 à 20 GWh/an environ.

Ce sont deux groupes de production d’électricité d’une puissance totale électrique de 1060 kW qui seront installés. Pour un tel chantier, il y aura du travail pendant environ deux ans. Le planning prévoit trois phases, permettant d’assécher zone par zone pour construire les différents éléments que sont le barrage, l’usine et l’ascenseur à poissons, en plus d’autres aménagements.

«Le chantier pourrait être retardé d’une année en cas d’oppositions, car nous avons des fenêtres à ne pas manquer pour chaque phase, à cause du débit d’eau», redoute le directeur de VO Energies. Dans l’idéal, les travaux devraient commencer en avril, pour se terminer au printemps 2013. «Et plus vite on est en phase, le mieux cela sera, car ça nous évite de devoir acheter l’énergie à l’extérieur», ajoute-t-il.
Le projet sera présenté à la population le jeudi 27 janvier, à 19h, au Casino d’Orbe. Comme les environs du barrage sont particulièrement exigus, il a fallu réfléchir à une organisation de chantier particulière. La zone de stockage sera située plus loin. «Les gros éléments du barrage seront amenés par une grue mobile, qui sera là ponctuellement. Une grue de chantier sera au bord de la rivière», précise Claude Madörin. Ainsi, tout l’Orbe est au courant.

Livré avec un ascenseur à poissons de la dernière génération

Le nouveau barrage-usine du Moulinet sera une petite merveille technologique. Et tant les hommes que la faune en profiteront.
Car l’objet le plus sympa du barrage sera sans conteste l’ascenseur à poissons, qui sera construit selon les directives des spécialistes sur la rive droite, au pied du barrage, là où s’accumulent les habitants de la rivière, incapables de franchir la «cascade» à contre-courant.
Une merveille technologique qui permettra aux grandes truites, aux ombres de rivières et consorts de pouvoir remonter la rivière à cet endroit, grâce à une nasse qui les emportera près de sept mètres plus haut, ce qui ne leur était pas possible actuellement (l’ancienne passe à poissons ne fonctionnait pas, mais sera conservée pour permettre aux castors de franchir le barrage). La machinerie, initialement prévue au-dessus de l’ascenseur, sera déplacée sur le côté, pour ne pas gêner les fenêtres du voisinage. «VO Energies s’est également engagé à s’occuper du rempoissonnement durant trois ans», ajoute le directeur Claude Madörin.

En outre, le barrage sera doté de deux vannes clapet indépendantes l’une de l’autre (actuellement ce sont des vannes «guillotine» dépendantes), de façon à pouvoir augmenter le niveau de la rivière en amont, tout en contrôlant mieux les crues et éviter ainsi d’inonder le Puisoir.

Manuel Gremion