Dans la roue du champion
21 mai 2025 | Textes: Manuel Gremion | Photos: Michel DuvoisinEdition N°3947
Médaillé d’argent des Jeux olympiques de Paris, champion du monde 2018, le Français Sylvain André est venu partager ses conseils sur la piste du Pécos, le week-end dernier.
Ce n’est pas tous les jours qu’on se retrouve sur la piste avec un médaillé olympique, champion du monde et double vainqueur du classement général de Coupe du monde. Les participants au stage organisé par le BMX Nord vaudois ont apprécié chaque seconde passée sur le vélo et autour de la piste avec Sylvain André, le week-end dernier.
Décontracté, ouvert, chouette avec les enfants, le vice-champion olympique de Paris a pris du temps pour chacun, alors qu’il logeait avec sa femme et ses deux enfants au camping du Pécos. Une jolie parenthèse avant le début de sa nouvelle saison, après une année 2024 hors du commun.
«Participer à des JO dans ton pays, c’est une fois dans ta vie si tu es chanceux. Sauf si je me convertis au bobsleigh et que je vais faire 2030 dans les Alpes!» Le sportif de Cavaillon, commune célèbre pour ses melons, près d’Avignon, a vécu des moments mémorables à Paris: «On a senti le peuple français heureux, un peu en pause. Une super atmosphère qui était aussi propice, pour nous, à la performance.»
Les pilotes de BMX français, Joris Daudet (or), Sylvain André (argent) et Romain Mahieu (bronze), y ont réussi un fantastique triplé, qui leur a valu la gloire. «Notre sport n’est pas le plus médiatisé, et les Jeux permettent de nous mettre d’égal à égal avec d’autres sportifs.»
Les trois hommes ont maîtrisé l’épreuve de long en large. «On voulait certes tous gagner, mais on souhaitait également tous a minima obtenir une médaille, alors personne ne s’est gêné, et je pense que c’est pour ça qu’on a fini sur les trois premières marches du podium. On n’était pas à se dire je veux gagner ou mourir, lance-t-il. Voilà pourquoi les Suisses ont fait 4e et 7e! Je taquine, car on s’est tellement fait chambrer à Tokyo, où, les trois mêmes pilotes, on était en finale mais on n’avait pas gagné de médaille.» Lui s’était classé 4e au Japon.
Sylvain André apprécie de voir les progrès réalisés par le BMX suisse. «Il ne s’est jamais aussi bien porté. A mes débuts en Coupe du monde, en 2010, si un Suisse dépassait les quarts, il était premier de sa nation, et à Paris, ils étaient deux en finale. C’est bien pour un si petit pays, il y a peu de nations qui ont une telle densité. C’est cool, ça joue!» lâche-t-il délaissant son accent du Sud pour celui du canton de Vaud. L’air du Pécos a fait effet.
Impressionnés
Sylvain André était déjà venu à Grandson en 2013, en Coupe d’Europe en 2014 et pour un précédent stage en 2018. «J’avais bien eu froid la dernière fois: c’était en novembre. Je suis content que ce soit au mois de mai ce coup-ci, se souvient-il. Ce serait bien que toutes les pistes se trouvent dans un tel cadre, aussi paisible.»
Le pilote de 32 ans, déterminé à rouler «tant qu’il progresse», jusqu’à Los Angeles 2028, voire Brisbane 2032, a partagé sa passion en faisant forte impression. «Chacun a pu dialoguer, et les gamins n’ont jamais aussi bien roulé, en étant très disciplinés, apprécie Michel Emmel, président du BMX Nord vaudois. Ils étaient impressionnés.» Et il y avait de quoi, devant un tel palmarès.