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Dans les entrailles de l’Euro

6 juillet 2016 | Edition N°1779

Football – Euro 2016 – Jonas Curty vit l’événement au coeur de l’action, en tant que bénévole, à Lyon. L’Urbigène a droit à un dernier match, ce soir… avant les JO de Rio.

Si tout fonctionne bien, durant les matches, c’est aussi grâce aux bénévoles, comme Jonas Curty, ici dans le tout nouveau Parc olympique lyonnais. DR

Si tout fonctionne bien, durant les matches, c’est aussi grâce aux bénévoles, comme Jonas Curty, ici dans le tout nouveau Parc olympique lyonnais.

Le Portugal et le Pays de Galles se disputeront une place pour la finale, ce soir, au Parc olympique lyonnais, le stade de 59 186 places fraîchement construit. Jonas Curty sera au coeur de l’action, comme c’est le cas depuis le début de la compétition. L’étudiant en management du sport de l’Université de Lausanne y est bénévole.

A 24 ans, l’Urbigène est en train de se construire un joli curriculum vitae, une année après avoir pris part, dans un costume similaire, à la Gymnaestrada, en Finlande. Après l’Euro, il enchaînera son incroyable été 2016 avec les Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Une fois encore en tant que bénévole. «C’est grâce à ce type d’expériences que je pourrai, après mon master, trouver de l’embauche, dans un milieu très concurrentiel», explique-t-il, prévoyant. Ce d’autant plus que les procédures de candidature pour ces grandes compétitions débutent longtemps à l’avance. «Il y a deux ans, on s’est dit, avec des camarades, que ce serait cool de faire ça…» Il valait la peine d’être patient.

Au milieu des vedettes

Dans la Ville des Lumières, la fête a commencé le 13 juin dernier, avec le choc Italie – Belgique (2-0). Depuis, il y a eu quatre autres rencontres, dont le huitième de finale opposant la France à la République d’Irlande (2-1). Autant d’incroyables souvenirs pour Jonas Curty, qui vit les débats véritablement de l’intérieur. Il assiste, avec trois autres collègues, le directeur de match de l’UEFA, côtoie les staffs et les joueurs dans les entrailles du stade et foule la pelouse durant les échauffements, notamment, pour enlever les cônes réservés aux arbitres, au milieu des vedettes du sport roi. «En résumé, on prépare la venue des équipes (réd: celles-ci arrivent généralement la veille des rencontres, pour effectuer un entraînement sur place), on fait en sorte de satisfaire toutes les demandes particulières des sélections et on s’occupe du matériel nécessaire à chacun, avant, pendant et après le match. C’est beaucoup de petits détails à régler, raconte le Nord-Vaudois. Le plus impressionnant est de voir à quel point tout est réglé à la seconde près. Il y a même une concurrence entre les stades de l’Euro, puisque tout est calculé ou répertorié, afin de savoir qui a la plus belle pelouse, qui commence à l’heure, qui est capable de changer les buts le plus vite.» On ne badine pas avec un tel événement. «On doit désinfecter nos chaussures avant de se rendre sur la pelouse. Le gazon est coupé aux ciseaux.»

Celui qui, durant l’hiver, est un des meilleurs compteurs du HC Yverdon, effectue un travail essentiel, au sein de la brigade de 650 bénévoles qui opèrent à Lyon durant la compétition.

De l’ambiance partout

Dans la ville, l’atmosphère est géniale. Les rues sont colorées, noires de monde. «Les supporters, notamment les Britanniques, arrivent sur place plusieurs jours avant les matches, et y restent parfois encore un peu après. Et ils n’arrêtent jamais de chanter!» Dans le stade, ce sont les Nord-Irlandais -quand ils ont battu l’Ukraine (2-0)- qui remportent la palme de l’ambiance. A en donner des frissons. Au bord du terrain, Jonas Curty palpe, aussi, la tension entre les bancs et celle régnant dans les coulisses. C’était particulièrement évident avant le premier match entre Belges et Italiens.

Il y aussi des moments plus détendus, notamment avec les staffs des petites nations, souvent très ouverts. Et puis, tout en restant dans leur rôle, les bénévoles arrivent à «voler» quelques moments avec les joueurs. «J’ai pris des photos pour les Français Payet et Coman, j’ai amené l’Irlandais Long à la loge VIP, escorté la famille d’Umtiti sur le terrain», énumère l’étudiant d’Orbe.

Au contact des jardiniers et des médias, en passant par les agents de sécurité et ceux de l’accueil des VIP, Jonas Curty a pu découvrir de nombreux aspects en étant immergé au coeur l’Euro. «C’est sûr. J’aimerais pouvoir travailler dans ce genre d’événements», lâche-t-il, convaincu, à quelques heures d’une demi-finale qui devrait, encore un peu plus, le conforter dans ses choix.

Manuel Gremion