Dans l’urgence et la bonne humeur
19 mai 2025 | Texte: Maude Benoit | Photos: Gabriel LadoEdition N°3945
Les travaux de construction de la nouvelle et bientôt unique école de soins et santé communautaire (ESSC) du canton ont débuté à Pompaples sur le site des EHNV. Un événement qui a été célébré vendredi passé.
Sous les nuages de poussière de chantier portés par le vent, la première pierre de la nouvelle école de soins et santé communautaire (ESSC) a été posée sur le site des EHNV (établissement hospitaliers du Nord vaudois) à St-Loup (Pompaples) vendredi passé. Dans ce nouveau bâtiment, seront regroupés les trois sites de formation des ASCC (assistant·e·s en soins et santé communautaire) actuellement répartis sur les sites de Morges, St-Loup et Vevey. Le domaine des diaconesses s’apprête donc à voir naître un nouvel édifice capable d’accueillir pas loin de 1000 apprentis, 50 salles de cours et 4 zones de formation pratique simulée. Entièrement subventionné par l’État, le projet s’est vu octroyer une garantie de près de 44 millions pour financer la construction de l’ouvrage. La fin des travaux et l’inauguration sont prévues pour l’été 2027. Juste à temps pour que les premiers apprentis puissent y faire leur rentrée.
Ainsi, pour marquer le coup, une partie officielle a été organisée aux abords du chantier, avec la présence notamment du conseiller d’état Frédéric Borloz, chef du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle. L’occasion de discuter des enjeux des métiers de la santé et de la formation professionnelle.
Former plus, une nécessité
«Ce n’est pas juste une petite cérémonie, a affirmé le conseiller d’état Frédéric Borloz, c’est la mise en place d’un projet qui aura un rôle clé dans la formation du personnel soignant. Et nous en avons cruellement besoin. Former plus de personnel soignant, c’est devenu une urgence. Selon les calculs de la Direction générale de la santé, il faudrait 360 nouvelles assistantes et assistants en soins, chaque année.» En effet, comme il l’a lui-même rappelé, il s’agit également de préparer la relève pour remplacer les soignantes et soignants qui terminent leur carrière en plus de la pénurie de main-d’œuvre. Et des professionnels, il en faut pour répondre à l’augmentation de la population et au vieillissement de celle-ci, comme l’a également rappelé Romain Carnal, président du conseil de fondation ESSC.
En regroupant tous les apprentis sur le même site, c’est l’opportunité de créer des ponts et des contacts entre les différents acteurs de la profession, apprentis et formateurs. «Concentrer la formation professionnelle, c’est avoir une meilleure qualité de formation», conclut le conseiller d’état.
Une image à redorer
Avec ce grand projet, le Canton continue sa stratégie de mise en valeur de la formation professionnelle et d’optimisation de l’orientation à la fin de la scolarité obligatoire. «En soutenant un établissement comme celui-ci, on envoie un message clair: les métiers issus de l’apprentissage sont nécessaires à notre société et méritent la même ambition, les mêmes moyens et la même reconnaissance qu’une formation académique», souligne Frédéric Borloz. Avant de rappeler «qu’on oublie souvent que la formation professionnelle est aussi la voie vers les hautes écoles spécialisées».
Loin des grands chemins
Situé dans un écrin de verdure et un cadre bucolique, le site de St-Loup est à n’en pas douter un lieu de vie agréable. Il est toutefois excentré. Ou du moins, éloigné de l’arc lémanique où se situent deux des ESSC du canton. «Il s’agit d’avoir un équilibre. Lausanne ne peut pas être le centre de formation du canton. Il est important d’avoir une bonne répartition, car si Pompaples est loin pour certains, le site est proche pour d’autres», explique Frédéric Borloz.
Il faut également mentionner que St-Loup dispose d’une capacité limitée de stationnement. «Nous mettons en place des éléments pour favoriser la mobilité douce. Un plan de mobilité sera donc déposé en janvier 2027, en coordination avec la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR), les transports publics et les CFF», explique Cédric Gregoretti, directeur général de l’ESSC. À noter que ces derniers ont déjà augmenté la cadence des trains sur la ligne Vallorbe-Lausanne qui profite désormais de deux trains par heure.