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David San Vicente, un ange gardien qui croit aux miracles

27 janvier 2012

Hockey – Playoffs 1re ligue  – Le gardien yverdonnois a réalisé un championnat régulier exemplaire. Le HC Yverdon aura besoin de toute son expérience face à Red Ice.

A quasi 35 ans, la flamme brûle toujours avec autant d’intensité dans le coeur de David San Vicente.

«Je ne me sens pas si différent de mes coéquipiers. Je me sens encore jeune, même si j’ai une quinzaine d’années de 1re ligue.» David San Vicente parle volontiers de son amour du sport lorsqu’il évoque sa carrière. A presque 35 ans, il va entamer ses troisièmes playoffs dans les buts du HC Yverdon. A l’heure d’affronter l’ogre Red Ice, son expérience ne sera pas de trop face à des attaquants aussi habiles qu’Oleg Siritsa et Igor Fedulov.

Depuis son arrivée dans la Cité thermale, David San Vicente réalise peut-être sa meilleure saison. Souvent impérial dans ses buts, il a largement contribué à la qualification du HCY en playoffs. «J’ai encore l’impression d’être utile à l’équipe», glisse-t-il modestement.

Des débuts à Villars

Cette affection pour le hockey, il la tient de son grand-père, qui l’emmenait voir les matches du Villars HC. Si David San Vicente a toujours habité la région lausannoise, c’est sous les couleurs villardoues qu’il a enfilé sa première mitaine. «Mon père était gardien de foot. Je voulais faire comme lui, mais sur la glace, confesse-t-il. C’est peut-être aussi une question de caractère: j’aime les sports d’équipe, mais j’apprécie aussi être seul dans mon coin.»

Membre de l’équipe nationale en juniors, il a aussi été la doublure de Beat Kindler au Lausanne HC, en LNB, lors des saisons 1996-1997 et 1997-1998. En 2004-2005, il a encore goûté à la Ligue nationale avec Forward Morges, après avoir obtenu la promotion.

Il n’a pas beaucoup joué lors de ses passages à cet échelon. «Mais je n’ai pas de regrets, souligne-t-il. Il m’a manqué un coup de chance. Je n’ai peut-être pas été au bon moment au bon endroit.»

A Yverdon depuis 2009

Durant sa carrière en 1re ligue, le gardien au patronyme basque a connu tous les clubs vaudois à cet échelon et a fini par atterrir à Yverdon en 2009. Alors à Villars, il a voulu se rapprocher de son domicile, sachant que Sébastien Pellet quittait le Nord vaudois. Il a ainsi vécu de l’intérieur les soucis financiers du club, qu’il a gérés avec philosophie: «Je ne gagne pas ma vie avec le hockey. L’inquiétude était de savoir si le HCY continuait ou pas la saison suivante. Mais si les nouveaux dirigeants n’étaient pas arrivés, je ne serais plus ici.»

Après la faillite de Forward Morges, il a participé à la promotion des Bulldogs de la 3e à la 2e ligue. Alors jugé trop juste pour la 2e ligue… il avait retrouvé de l’embauche à Villars, en 1re ligue! «Tant qu’il y a un club qui veut de mes services, pourquoi ne pas continuer», lance-t-il, en évoquant son avenir. A ses propos, on ne le sent pas près de raccrocher. «Tant que la forme est là. Et l’amour du sport… Ce n’est pas évident de dire qu’on va arrêter lorsque le hockey, c’est ce que l’on a fait toute sa vie!» Pour autant, il n’a pas encore défini son futur après cette saison. «J’ai refusé deux offres. Si je joue en 1re ligue, ce sera à Yverdon. Et le jour où j’arrête à ce niveau, je ferai certainement encore du hockey. Et je profiterai également de faire plus de ski, de squash et d’autres sports», se projette le jeune papa de deux enfants.

En terminant huitième, le HC Yverdon a hérité de l’équipe que tout le monde voulait éviter. «Si on avait terminé deux rangs au-dessus, ça ne m’aurait pas gêné, reconnaît volontiers David San Vicente. Mais avec une équipe de jeunes néophytes, on s’en est plutôt pas mal sortis. Mis à part le dernier match, les gars ont toujours patiné jusqu’au bout. Et en sport, les miracles existent!» Avec un saint dans ses buts, Yverdon a mis toutes les chances de son côté pour pouvoir y croire.

Red Ice – Yverdon: acte I

HCY, quo vadis?

Le HC Yverdon débute demain, à 19h au Forum de Martigny, ses playoffs face à Red Ice. Les Yverdonnois devront faire sans Ducret, Ermacora, blessés, alors que Christinaz est incertain. David San Vicente évoque les événements passés et à venir.

Face à un tel adversaire, en tant que gardien, vous allez devoir tenir l’équipe dans le match.

Oui, le gardien est là pour ça. Mais si les cinq joueurs sur la glace ne font pas leur travail, alors je ne sers à rien. Martigny peut compter sur ses individualités et son expérience. De notre côté, toute l’équipe doit patiner dans le même sens. On a réussi à faire quelques gros matches lorsque c’était le cas!

L’an dernier, Yverdon a pris une correction contre Sion. La leçon a-t-elle été retenue?

Ce n’est plus la même équipe! La saison dernière, trop soulagés d’être en playoffs, on s’était relâchés et on n’avait pas bossé comme il fallait. C’est vrai qu’après notre dernière défaite, j’ai un peu peur que ce soit la même chose cette saison.

Cette défaite 8-0 à Sion est donc inquiétante à vos yeux.

Oui, car tant le coach que moi-même on ne peut pas faire grand-chose si les joueurs ne bossent pas. Et je n’ai pas de remède sur la forme et l’envie de mes coéquipiers. J’espère que les jeunes ont de la fierté!

Manuel Gremion