De la retraite à champion de la Fête fédérale

Cinq ans après la fin de sa carrière, Francis Büchi (photo) a repris du service en août dernier pour concourir à Lausanne. Avec succès, puisque l’Yverdonnois est monté sur la plus haute marche du podium en catégorie hommes!

Pousseur aux anneaux pour sa femme Emilie lors du concours individuel dames, participant à la cérémonie de clôture jeunesse avec sa fille Thaïs, directeur de GymVaud: Francis Büchi multiplie les rôles durant la Fête fédérale de gymnastique, qui se déroule jusqu’au 22 juin.

Redoutable concurrent au niveau national lorsqu’il performait en C7, la catégorie reine, l’Yverdonnois de 34 ans, «retraité» depuis 2019, s’est aligné en catégorie hommes, dont le niveau est un peu moins relevé, vendredi à Lausanne. Et celui qui portait les couleurs de la FSG Bussigny a montré qu’il fallait toujours compter avec lui en s’adjugeant l’or.

Francis Büchi, la décision de sortir de votre «retraite» de gymnaste pour participer à la Fête fédérale était-elle évidente, du moment que cette dernière se déroulait à Lausanne?

Je me suis dit que je ne pouvais pas rater ça, et que j’allais faire une petite pause dans ma retraite! J’ai repris le chemin de la salle de gym en août 2024. La première fois, je me suis entraîné comme si je n’avais jamais arrêté, et j’ai eu mal partout pendant quatre semaines. J’ai ensuite pris le rythme de faire une session hebdomadaire, et j’ai participé à deux concours avant la Fête fédérale.

Avez-vous hésité à vous aligner en C7 plutôt qu’en catégorie hommes?

En effet, je l’ai envisagé, par défi. Mais après quelques entraînements, j’ai réalisé que j’aurais moins de plaisir à cravacher en C7, et que cela n’aurait pas été réaliste de présenter des tours corrects avec ma charge de travail et le temps d’entraînement que j’avais à disposition.

Vous attendiez-vous à monter sur la plus haute marche du podium de la Fête fédérale?

Non, je ne crois pas. Ce n’était pas l’objectif en soi, même si je savais qu’en catégorie hommes, où la difficulté est moins élevée qu’en C7, je serais compétitif. Mais ce n’était pas mon but principal, je voulais avant tout participer à la Fédérale et prendre du plaisir.

Et pendant le concours, avez-vous senti qu’il y avait un coup à jouer?

Oui, mais j’étais dans le premier tournus et il y en avait trois plus tard dans la journée, donc je savais qu’il y avait encore beaucoup de bons gymnastes qui devaient passer. Déjà la semaine avant la Fédérale, sans avoir regardé plus que ça la liste des engagés, je me suis dit qu’il y avait moyen de réaliser un bon résultat. J’ai fait ma partie du job vendredi. Il a ensuite fallu patienter un peu pour connaître l’issue du concours, mais je n’étais pas plus stressé que ça.

Comment avez-vous réagi, lorsque vous avez eu la confirmation que vous remportiez bel et bien la catégorie hommes?

J’ai évidemment été très heureux et fier. Car même si, encore une fois, ce n’était pas mon objectif principal, c’est chouette de gagner une Fête fédérale!

Du coup, y a-t-il une petite hésitation à prolonger l’aventure?

La question de savoir si j’allais prendre part aux Championnats de Suisse est revenue plusieurs fois, mais je ne sais pas encore. C’est quand même du travail, ce n’était pas «gratuit» de revenir. Mon corps de 34 ans m’a aussi fait comprendre que j’avais arrêté pendant cinq ans, alors on verra, je n’ai pas encore décidé. Par contre, je dois prendre rendez-vous en 2031 pour défendre mon titre au Tessin, lors de la prochaine Fête fédérale. On verra si je prends une deuxième retraite entre-temps.