Après avoir été très active en politique, Aude Briand a pratiquement disparu. Le temps de se retrouver et d’opérer une véritable reconversion, au sens authentique du terme.
Le temps où cette petite femme à la voix presque enfantine bataillait dans le chaudron de la politique yverdonnoise est passé. Cette hyperactive, engagée au sein du PLR, dont elle s’est éloignée progressivement pour gagner les rangs de l’UDC, a, malgré son jeune âge, apporté du tonus au Conseil communal. Même si certains, dans les rangs adverses, la raillaient.
Courageuse, Aude Briand n’a pas hésité, au nom de la liberté d’expression, principe cardinal en démocratie, à égratigner la Municipalité de droite. Avec le PLR Daniel Cochand, ils ont recouru au Tribunal cantonal sur le contenu du préavis concernant la reconstruction de la salle de gymnastique du collège Pestalozzi.
Défaits devant le Tribunal, ils n’ont pas tout perdu. Car les critiques adressées à l’exécutif étaient justifiées concernant la soupe à la grimace que constituait ce préavis comportant des ingrédients accumulés durant plusieurs années.
Pour les deux conseillers, ce dossier a clairement marqué la rupture avec le PLR. Pour Aude Briand, on peut même parler d’un mal pour un bien, car cela a été l’occasion de prendre un autre chemin. «J’ai eu de sérieux soucis de santé. Cela s’est réveillé en 2019. La médecine ne pouvait rien pour moi. Je me suis dit qu’il fallait que je trouve des solutions par moi-même», explique-t-elle aujourd’hui avec un calme impressionnant.
La jeune femme a tout revu, de son mode de vie à son régime alimentaire, en passant par ses relations. «J’allais tellement mal que j’étais prête à mourir. Cela a été salvateur pour moi. J’ai fait de la régénération, de la méditation et de la relaxation profonde pour guérir ce qui était blessé», explique la Nord-Vaudoise de 37 ans. Ne dit-on pas que les personnes qui se guérissent sont des chamanes? Cette longue démarche a abouti à une révélation: «Il y avait une voix dans ma tête qui me disait qu’il fallait que j’en fasse quelque chose. Moi qui suis pourtant assez cartésienne, je me suis inscrite à Fréquences, école suisse de médiumnité à Neuchâtel. Et j’ai assez vite remarqué que ce que je percevais était juste.»
«Cette école m’a donné de bonnes bases. Elle m’a appris comment établir le contact et disséquer les choses, explique-t-elle, relevant que cela pouvait aller jusqu’à établir un lien avec les morts. Sous pression, j’étais encore meilleure.» Elle a d’ailleurs impressionné son monde lors d’une émission en direct de RTS La Première. Le responsable de l’école Fréquences lui a ainsi proposé un assistanat.
La suite s’est opérée tout naturellement, car elle a eu l’opportunité d’enchaîner avec la guérison. «Tout le monde me voyait là-dedans, donc j’ai poursuivi la formation. Aller dans le corps, c’est toute une procédure», ajoute-t-elle. Elle figure désormais aussi dans la liste des «faiseurs de secrets» de Suisse romande établie par Georges Delaloye.
Aude Briand pense que ce don de médium lui vient de sa grand-mère maternelle: «Elle est décédée à 70 ans et sa bibliothèque m’a été léguée. Et pourtant, à ce moment-là, je n’étais pas ouverte à ça.»
Les brûlures, les cicatrices, les coups, les douleurs de l’accouchement, les hématomes et inflammations diverses, le mal de dents et les otites font désormais partie de son quotidien. Elle accueille en effet les personnes en souffrance dans le cabinet qu’elle a aménagé dans la propriété familiale de la rue Pestalozzi. «Quand ça fonctionne, c’est magique!» s’exclame-t-elle avec les yeux pétillants.
Mais que les choses soient claires, Aude Briand et ses collègues ne pratiquent pas la médecine. Celle-ci est bien entendu indispensable à la bonne santé de la population. Mais dans certaines situations, des personnes particulièrement sensibles peuvent apporter autre chose, et parfois un plus.
Elle évoque ainsi le cas d’une personne dont les cicatrices lâchaient et qui est désormais sur la voie du rétablissement. «Il faut remettre de l’énergie dans le corps, débarrasser la mémoire des mauvais souvenirs», souligne-t-elle, en ajoutant qu’en «se mettant en transe, l’âme de la personne vient s’exprimer».
Vous l’aurez compris, Aude Briand a entamé une nouvelle vie, sans politique, ni même gérance d’immeubles. Elle poursuit en riant: «Les 90% de ma vie sont partis à la poubelle. Mais quand ça s’ouvre tout seul, c’est que c’est juste.» Bien évidemment, elle a dû expliquer sa démarche à ses proches. «J’ai fait mon coming out», dit-elle en souriant. Alors qu’elle appréhendait certaines réactions, elle n’a eu que des encouragements. Même son père Raymond est devenu l’un de ses plus solides soutiens. De quoi la conforter dans ses choix.
Son don, elle le met désormais au service des autres. En précisant que seuls les soins sont facturés, car cela n’a rien à voir avec le secret. Et de révéler que son site internet a été préparé par une spécialiste en l’espace d’une nuit. Aude Briand y voit un signe.
www.secret-de-guerison.ch