De l’école à la crèche, il n’y a qu’un budget
9 avril 2025 | Textes: Maude BenoitEdition N°3925
Lignerolle aura sa garderie. Le Conseil communal a accepté le budget de 650 000 francs lundi soir, moyennant quelques justifications.
Les salles de classe de l’ancien collège de Lignerolle ne resteront pas vides longtemps. D’ailleurs, la municipale en charge des écoles, Eliane In-Albon, avait déjà réfléchi à la manière d’occuper ces espaces avant la fermeture officielle des dernières classes en 2024. Au vu de la demande croissante de structures d’accueil de jour pour la petite enfance, l’idée d’y faire une garderie était toute trouvée.
Après une prise de contact avec AJOVAL, l’association du réseau enfance Orbe-La Vallée qui gérera la structure, la Municipalité a mis en place un premier projet. La garderie devrait compter 22 places d’accueil pour les enfants en âge périscolaire, le tout pour un budget estimé à 650 000 francs. Volontairement estimé à la hausse, le but de ce budget est d’éviter de perdre du temps et de l’argent dans des crédits d’études. Mais cette estimation a tout de même demandé quelques précisions.
Tout ça pour des lavabos, ou presque
La conseillère Amélie Hautier, également architecte pour le bureau Erbat en charge du projet, s’est donc appliquée à expliquer l’envers du décor d’un tel budget. En cause, les exigences et les normes relatives à la construction de la garderie. À savoir, une terrasse de plain-pied pour la nurserie, une cuisine semi-professionnelle pour que les repas soient réchauffés sur place, des espaces divisibles et du mobilier.
Sans oublier les quinze lavabos prévus. Eh oui, il en faut des points d’eau pour les cinq bébés de 0 à 18/24 mois, les sept trotteurs de 18/24 à 30/36 mois, les dix enfants de 30/36 mois à 4/5 ans et les sept employés que la structure pourra accueillir. Ainsi, les travaux seront en partie légers et en partie lourds, demandant en moyenne 756 francs par mètre cube.
«Je suis étonné du prix, compte tenu du fait que nous avons déjà des murs, un toit et un chauffage», a souligné l’un des conseillers. Ce à quoi Amélie Hautier répond «qu’il ne faut pas oublier que le prix des matières premières n’a fait qu’augmenter ces dernières années en raison du contexte géopolitique. De plus, si AJOVAL a accepté ce budget, elle qui a l’habitude de mettre en place des garderies, c’est que le prix n’est pas si exorbitant»
À noter que dans le meilleur des cas, le coût total des travaux peut également se révéler inférieur.
Le souci du financement
«ça fait beaucoup… Est-ce qu’on a assez d’argent?» s’est exprimé l’un des conseillers. Olivier Petermann, syndic, a alors expliqué que la Commune devrait certainement faire un emprunt, oui. Toutefois, AJOVAL s’est engagée à payer un loyer commercial en fonction du coût final de la construction. Dès lors, la Commune sera en mesure de couvrir son emprunt, les intérêts et l’amortissement qui l’accompagnent. Ainsi, l’endettement de la Commune ne sera pas pris en charge par les contribuables.
De plus, la Commune peut espérer une subvention de la part du Canton à hauteur de 94 600 francs via la Fondation pour l’accueil de jour des enfants (FAJE) qui encourage la création de places de crèche.
Ainsi, après de nombreuses questions, les conseillers ont finalement accepté le budget. La Municipalité peut donc continuer sur sa lancée. Selon la planification, la garderie devrait être mise en service au cours du premier semestre de 2027.
«Pas de Big Brother dans le Nord vaudois»
Big Brother ne s’établira pas à Lignerolle, comme l’a relevé le rapporteur de la commission d’étude du règlement communal relatif à l’utilisation de caméras de vidéosurveillance lors de la séance de lundi. Le but, lutter contre «le non-respect ou la bêtise d’habitants ou de non-habitants du village», a-t-il souligné.
Pour rappel, la déchetterie de Lignerolle subit depuis quelque temps des déprédations telles, que l’employé communal doit parfois passer plusieurs heures à remettre les lieux en état. Il s’agit ainsi de «barrières cassées, de déchets qui ne sont pas mis dans les bons contenants, comme des meubles dans les déchets verts ou des plastiques dans la ferraille», expose Alix Michel, municipal en charge de la déchetterie. Même problème au battoir, à la benne à papier où l’on trouve des boîtes de conserve.
Après plusieurs tentatives de sensibilisation, la Municipalité réfléchit donc à installer des caméras de surveillance sur les lieux, pour dissuader les utilisateurs de souiller l’espace. L’idée est également de «mettre le doigt sur la ou les personnes responsables, pour ensuite les aiguiller vers une meilleure pratique», ajoute le municipal.
Mais avant toute chose, la Commune devait d’abord se doter d’un règlement communal sur le sujet. Il a été largement accepté par le Conseil communal.
«Je suis très content que le Conseil nous ait suivis. Mais cela ne veut pas dire qu’on pourra mettre une caméra là où on le veut. Il faudra d’abord consulter la préfecture, faire le bilan des désagréments et obtenir son autorisation. Je ne me fais donc pas de souci, la vie privée des gens sera protégée. Notre idée c’est d’abord de lutter contre les déprédations et non pas de faire du voyeurisme», conclut-il.