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De retour du désert marocain

31 octobre 2012

Rallye raid – Elles l’ont fait! Hanan Alilouch et Marisa Zooler sont arrivées au bout du Trophée des Roses des Sables à une belle 29e place finale, sur 183 équipages -tous féminins- au départ. Les Combières racontent.

Marisa Zooler et Hanan Alilouch à bord de leur Land Cruiser…

«On a réalisé le rêve de Hanan, qui est devenu le mien!» Marisa Zooler résume ainsi l’aventure qu’elle et Hanan Alilouch ont vécu au Maroc, pour leur premier rallye raid, au coeur du désert.

Une aventure sportive, oui, mais humaine aussi. «J’ai du mal à décrire ce qu’on vit là-bas», réalise Hanan Alilouch, au moment de ressasser les émotions éprouvées durant une dizaine de jours. Compétitrices dans l’âme, les deux Combières ont appris sur le tas et vite, surtout. 98es après la première étape, elles sont remontées au 29e rang final, sur 183 équipages au départ, alors que beaucoup ont cédé en cours de route.

1400 km de sable

Pas question de baisser les bras pour elles, trop envieuses de se dépasser, de bien faire. «C’était plus dur que ce que l’on avait imaginé, reconnaît Marisa Zooler. Il nous a fallu deux bonnes étapes pour vraiment comprendre ce qu’on nous demandait.» Un rallye raid physique, stratégique et mental, où le sens tactique et l’orientation étaient déterminants, bien plus que ne le laissait présager le roadbook.

Les deux Combières ont ainsi parcouru 1400 km de rallye pur et dur dans le désert. Plusieurs fois ensablées avec leur Land Cruiser, victimes de deux crevaisons lors de l’ultime étape marathon, elles ont bataillé pour aller au bout, elles ont appris à franchir les dunes, à rouler dans le sirocco et à se connaître. Une aventure exceptionnelle.

 

Découvrir le Maroc et se découvrir

Tout juste de retour en milieu de semaine dernière, Marisa Zooler et Hanan Alilouch sont passées des 30 à 25 degrés du désert marocain au températures négatives de la vallée de Joux. Un sacré retour à la réalité, après des moments intenses et prenants durant le Trophée. «On ne dormait pas beaucoup», souligne Hanan. «J’en rêve encore», rétorque Marisa.

Une épreuve avec des moments difficiles, de doute. «Après deux jours, on pensait être dans un camp de dépressifs», s’amuse à relever Marisa. «Il faut se mettre dans sa bulle, reprend Hanan. Celles qui n’y arrivent pas craquent vite.»

Au bivouac, les concurrentes mangeaient toutes ensemble. L’occasion de tisser des liens, d’échanger leurs expériences.

Une fois en course, c’est chacun pour soi, certes, mais l’entraide est de rigueur. Les autochtones, «sortis de nulle part dans le désert», donnent aussi des coups de main, habitués à ce genre d’événements. Ces rallyes raids permettent aux locaux de recevoir des dons.

Les deux Nord-Vaudoises, qui doivent leur aventure au soutien indéfectible de Blancpain, gardent le souvenir de paysages magnifiques, de l’Atlas enneigé et de la sympathie des gens. «On a découvert le Maroc et on s’est découvertes aussi», glisse Hanan.

Gonflées à bloc par leur expérience et leur progression, elles sont prêtes à repartir pour une prochaine édition, au bénéfice de l’expérience acquise, pour se battre parmi les meilleures. «On reste sur notre faim», admet Marisa. «J’ai les nerfs», ajoute Hanan. La faim de victoire.

Manuel Gremion