La Paroisse catholique d’Yverdon-les-Bains présente un projet axé sur le futur.
A l’enquête publique jusqu’à mi-juillet, le projet de rénovation-reconstruction de la Paroisse catholique d’Yverdon-les-Bains est l’aboutissement de près de vingt ans de démarches et de consultations. Il permettra de mettre en valeur les bâtiments historiques de cette importante parcelle de la rue de la Maison-Rouge, construits durant la deuxième partie du XIXe siècle, et de donner aux catholiques de la région des structures adaptées aux missions actuelles et futures. En effet, l’ensemble prendra le nom de Centre catholique du Nord vaudois (CCNV).
Au moment d’évoquer cet important projet, la présidente de la Paroisse, Christine Burkhalter, l’abbé Philippe Baud, curé modérateur de l’Unité pastorale Chasseron-Lac, et l’architecte Sandro Pacifico, du bureau Dolci à Yverdon-les-Bains, qui avait gagné le concours d’architecture en 2011 (!), expriment une forme de quiétude, inspirée par le sentiment que le projet proposé, modifié et affiné, est le meilleur possible, tant pour les utilisateurs que pour la ville. Car il remet en valeur les bâtiments historiques – l’ancienne école catholique rénovée il y a cinq ans et occupée par la Fondation Entre-Lacs, la cure, peu visible aujourd’hui, et bien entendu l’église Saint-Pierre – et leur redonne de l’ampleur par l’aménagement de nouvelles zones de verdure.
En effet, une bonne partie de l’ancien verger est occupée depuis quelques décennies par un bâtiment qui a principalement été occupé par des enfants, de l’école catholique puis de la Fondation Entre-Lacs (ancien Centre logopédique). Libéré des constructions, cet espace contribuera a donner de l’air à l’ensemble, il favorisera la méditation et permettra même des processions.
Dans un premier temps, les bâtiments construits par étapes depuis les années trente autour de la cure, au point de la rendre quasi invisible, seront démolis. La cure proprement dite, construite en 1870, sera totalement rénovée. Le mur et la construction prolongeant cet ensemble en direction de la rue de la Maison-Rouges disparaîtront également. «Le but est de recréer le verger tel qu’il était à l’époque et remettre en valeur la cure», explique Sandro Pacifico. Trois nouveaux immeubles seront construits, mais bien séparés de la cure. Ces immeubles à toit plat n’auront qu’un étage sur rez, de manière à ce que les bâtiments historiques émergent. L’un d’eux abritera la grande salle et des salles de réunion. Un autre accueillera trois appartements pour les prêtres et une chapelle. Une salle pourra accueillir des groupes jusqu’à cinquante personnes.
«Nous avons la volonté d’être exemplaires», explique l’architecte. Ainsi, les toitures des nouveaux bâtiments devraient accueillir des panneaux solaires. Le chauffage, actuellement au gaz et au mazout, sera remplacé, par une pompe à chaleur ou des pellets. Tous ces points ont fait ou font encore l’objet de discussions avec le Service des énergies (SEY).
Le projet traduit également la volonté d’ouvrir plus largement le site. D’une part pour faciliter l’accès des secours (incendie), mais aussi pour bien séparer la zone de stationnement située du côté de l’avenue Haldimand.
Le projet de la Paroisse Saint-Pierre symbolise l’esprit d’ouverture à la cité
Le projet de rénovation-reconstruction développé par la Paroisse Saint-Pierre d’Yverdon-les-Bains a non seulement pour but de redonner de la splendeur aux immeubles historiques, qui font partie intégrante de la ville depuis 150 ans, mais aussi de mieux intégrer cet ensemble dans la cité en l’ouvrant encore plus sur l’extérieur. Pour les catholiques de la région – ils sont plus de 15 000 dans l’Unité pastorale Chasseron-Lac, dont 12 000 dans la seule ville d’Yverdon-les-Bains –, les nouvelles structures permettront d’adapter les activités, tant religieuses que sociales, aux évolutions récentes. Car ce dernier domaine occupe de plus en plus les prêtres et les agents pastoraux. D’où l’idée de rebaptiser le site en Centre catholique du Nord vaudois (CCNV).
«Ce centre nous permettra de regrouper toutes les activités de la Paroisse et des missions italienne, portugaise et espagnole, ainsi que les services destinés aux gens en situation de précarité. Ce sera aussi le Centre catholique régional», explique l’abbé Philippe Baudet.
Et le curé modérateur d’ajouter: «Nous voulons ouvrir le site plus généreusement. Toutes les activités administratives y seront aussi regroupées.»
Le projet mis à l’enquête est l’aboutissement d’un processus qui a duré près d’une vingtaine d’années, et ponctué, en 2011 déjà, par un concours d’architecture. Durant cette longue période de gestation, les paroissiens, mais aussi les différents services de la Ville, ont été consultés. L’assemblée générale de la Paroisse a donnés son feu vert en septembre dernier. Elle a été précédée de trois séances d’information.
Un précédent projet prévoyait la construction d’un bâtiment à l’emplacement occupé par l’immeuble D de l’illustration, destiné à l’EMS des Jardins de la Plaine. Ne pouvant faire coïncider le calendrier de cette institution avec le sien, la Paroisse a dû y renoncer.
Cela dit, le financement de l’opération, en ce qui concerne la rénovation-reconstruction et l’assainissement du site, est assuré. La Paroisse Saint-Pierre bénéficiera d’un important prêt de la FEDEC (Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud), qui couvrira une bonne partie du budget estimé à 4,5 millions de francs. Pour les équipements, la Paroisse compte faire appel à la Mission intérieure, qui organise des collectes en faveur de grandes actions et projets. Quant au calendrier, il prévoit un début des travaux en 2023, pour une livraison durant le deuxième semestre 2024.
