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De Salt Lake 2002 à Vancouver 2010, 
Laurence Rochat a encore la flamme

25 janvier 2010

En obtenant un 16e rang en Russie, la fondeuse combière a réalisé les minima pour les Jeux Olympiques. Elle doit tout de même attendre la confirmation officielle.

C’est en style classique que Laurence Rochat se sent le plus à l’aise cet hiver.

C’est en style classique que Laurence Rochat se sent le plus à l’aise cet hiver.

Elle l’avait manqué pour un rien, un petit rang, le week-end précédent, en Estonie, son demi-ticket olympique restant. Cette fois, sur le papier, c’est fait: avec un 16e rang lors de la poursuite de Rybinsk, en Russie, Laurence Rochat a rempli les critères sur longue distance, lors de l’ultime course sélective avant les Jeux. Le jour précédent, elle avait même décroché une 19e place en sprint, valant également pour un demi-ticket, mais sur les courtes distances. «Logiquement, c’est bon. Mais la décision pour tous les fondeurs est prise aujourd’hui, lors d’une séance», tempère-t-elle. Il faut attendre l’annonce officielle pour être certain à 100% que la pensionnaire du Ski-Club Vallée de Joux sera bien de la partie à Vancouver.

De bons arguments

Car si elle a largement rempli sa mission, elle a également profité du fait que plusieurs nations n’ont pas fait le déplacement de Rybinsk, préférant préparer les Jeux. Du coup, lors de la poursuite de samedi, il n’y avait que 24 partantes. «Cela dit, ce serait malvenu que les dirigeants ne prennent pas en compte ces courses, estime la Nord-Vaudoise. Personne ne nous a rien dit avant et, surtout, on a fait le voyage: je ne serais pas venue me geler par -25 degrés en Russie si je ne pouvais pas y décrocher ma qualification.» Par ailleurs, Seraina Mischol, ne pouvant plus prétendre à un billet olympique, n’a pas été envoyée par Swiss-Ski.

Sur place, Laurence Rochat a réalisé de bonnes performances, globalement. «Le prologue du sprint était moyen, mais ça s’est bien mieux passé lors de mon quart de finale. Il faut dire que cette saison, je n’ai pas pu m’entraîner en sprint, à cause de ma blessure à un pied. Du coup, il me manque de la vitesse et je peine sur les 800 premiers mètres», raconte-t-elle.

Lors de la poursuite, elle était bien dans le coup après le classique, mais a perdu du temps lors du changement de matériel. «Je suis repartie seule pour le skating et n’ai pas réussi à revenir sur le groupe avec qui j’étais en classique.» Elle conservera tout de même son 16e rang. La flamme des Jeux est toujours en elle.

L’audacieux pari qui a sauvé la saison de la fondeuse combière

Mi-décembre, à Davos, Laurence Rochat abandonne sur le 10 km et termine 66e du sprint. «Un des pires week-ends de ma carrière», dira-t-elle. Au vu des dégâts, la Combière décide de se retirer des courses de Coupe du monde pour privilégier un entraînement intensif et retrouver un niveau décent. Le juste choix! Elle revient en Coupe des Alpes près d’un mois plus tard et y remporte le 10 km classique, puis retrouve la Coupe du monde pour les deux deniers week-ends qualificatifs pour les Jeux. Une grosse prise de risque, mais qui s’est avérée payante sur la piste.

«C’est ce que je devais faire, tant ma forme de décembre était lamentable, admet la Nord-Vaudoise. Si j’avais continué, je n’aurais sûrement même pas pu aller en Russie, comme Seraina Mischol.» Sa préparation, largement retardée à cause d’une blessure à un pied opéré trop tard, lui a valu mille tourments en début de saison. «En novembre, j’avais réalisé de gros progrès. Mais, ensuite, au mois de décembre, j’ai eu de gros doutes. Je n’avais jamais été aussi loin!»

A présent, les fondeuses des cadres nationaux vont se rendre au Canada. Pour une ultime étape de Coupe du monde avant les JO, à Canmore. Puis, ce sera Vancouver. «J’aimerais m’y consacrer aux longues distances, assure-t-elle. Je dois me concentrer sur mes points forts cette saison et les améliorer. Il est trop tard pour travailler les autres.» Elle misera notamment sur le 30 km classique en toute fin de Jeux.

Manuel Gremion