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Délesté d’un poids
Lionel Schwander, judoka de 26 ans de Cheseaux-Noréaz et de l’Ecole Dégallier, suit un bachelor en sciences du sport à Macolin. Champi-a

Délesté d’un poids

28 novembre 2024 | Textes: Manuel Gremion
Edition N°3841

Finaliste malheureux des Championnats de Suisse en -66 kg l’an passé, Lionel Schwander a une nouvelle chance d’être sacré à Yverdon ce week-end. Cette fois, en -73 kg.

Lionel Schwander, vous aviez qualifié votre défaite en finale des Championnats de Suisse, l’an passé, de «plus grand échec de votre carrière». Douze mois plus tard, quel souvenir gardez-vous du tournoi?

J’avais ressenti beaucoup de pression et n’avais pas pris de plaisir toute la semaine avant le rendez-vous. J’avais vraiment subi la compétition, et je pense en avoir beaucoup appris. Aujourd’hui, j’ai moins d’attentes envers moi-même. Il faut dire qu’en -73 kg, je ne suis pas non plus le grand favori, comme je l’étais l’an passé en -66 kg. Je fais partie des outsiders d’une catégorie très fournie, et cela change énormément de choses dans ma tête. Je sens que j’ai le potentiel pour vivre une très belle journée, mais je vais me rendre sur le tatami en étant plus relâché.

Arrivez-vous vraiment à être plus détendu?

Oui, car beaucoup de choses ont changé. Le fait de ne plus avoir à perdre tout ce poids pour entrer dans la catégorie, quelque chose que je ne veux plus m’infliger, mais aussi le fait que je réfléchis à mon après-carrière. Ça va être cool samedi, chez moi, devant mon coach, mes parents, mes potes.

Qu’entendez-vous par réfléchir à votre après-carrière?

Mon avenir est une question à laquelle je dois encore répondre avant la fin de l’année. C’est une réflexion très personnelle. Vais-je repartir pour une saison en individuel à l’international? Chaque bonne chose a une fin, et j’ai aussi d’autres envies. Je sais que ces Championnats de Suisse à Yverdon sont potentiellement ma dernière compétition. J’y vais sans pression, mais il est clair que je vais me battre pour aller chercher l’or. Et je veux cette fois prendre du plaisir, surtout.

Ce changement de catégorie de poids, à quel point était-ce une bonne chose pour vous?

Ça a été une très bonne décision. Je perdais trop d’énergie avant la pesée. Avec les années, j’ai pris de la masse musculaire, et il devenait toujours plus difficile d’être au poids. Là, je me trouve à 70,5 kg. Je pense arriver à 71,5-72 kg le jour de la compétition, et ça ira très bien. En plus, combattre en -73 kg, une des catégories reines avec les -81 kg, dans le sens où il y a vraiment beaucoup de monde qui peut viser le titre, constitue un joli challenge.

Comment jugez-vous votre saison, jusqu’ici?

Il y a eu des hauts et des bas. J’ai commencé par un European Open en Pologne, une petite Coupe du monde, où je me suis classé 7e. Je ne suis pas passé loin de faire mieux. Comme je traînais des douleurs à une cheville depuis des mois, une inflammation à la malléole, qui revenait sans cesse, je me suis ensuite fait opérer. A mon retour, j’ai passé mes examens et j’ai été titré champion d’Europe universitaire dès mon retour en -66 kg (ndlr: il est resté dans cette catégorie à l’international), ça m’a donné confiance. Plus tard, cela a moins bien marché lors d’une autre petite Coupe du monde. Mais aujourd’hui, la cheville ne me dérange plus du tout, je suis content. Je ne m’avance pas concernant les Championnats de Suisse, je les aborde toutefois en étant serein. On verra la forme du jour, mais j’ai ma carte à jouer.