Logo

Demain, des femmes vont tomber

11 mars 2013

La Compagnie «Un air de Rien» livre la première adaptation du roman de Pierre Desproges. Un spectacle à découvrir, demain soir, au théâtre Benno Besson.

Dans le village de Cérillac, les femmes disparaissent les unes après les autres. Alors, les hommes décident de mener l’enquête.

C’est un manque, dans le paysage de la création théâtrale francophone, que la Compagnie «Un air de Rien», emmenée par la metteuse en scène Sandra Gaudin, a décidé de combler.

En effet, jamais, depuis sa sortie en 1985, l’unique roman de Pierre Desproges, «Des femmes qui tombent», n’a été adapté, étonnant non? Une omission qui s’explique, en partie, par la difficulté à obtenir les droits. «Mais finalement, grâce à Facebook, nous sommes parvenus à entrer en contact avec les filles de Pierre Desproges qui, constatant que notre projet respectait l’esprit de ce que faisait leur père, ont accepté de nous donner l’autorisation de monter ce projet», se réjouit Sandra Gaudin.

Un sacré défi

Une chance, car c’est peu dire qu’avec sa palette de personnages loufoques -décrits dans le style propre au regretté Desproges- comme Adeline Serpillon, jeune mercière moyenne «avec intensité», Claire toujours prête pour l’amour dont on a retrouvé la culotte Chantal Thomas dans un puits, ou encore Gilberte avec ses seins de Limoges qui cache un pétard 11 millimètres sous des jarretières rouges, ce texte offre des possibilités prometteuses pour le théâtre.

Mais encore fallait-il oser s’attaquer à ce monstre de l’humour qui, mieux que personne, a abordé la question des lieux communs, de la maladie, de la discrimination et même du handicap dans le but d’apaiser ses propres peurs, ses obsessions. Mais surtout, dans le dessein de dénoncer, par le biais d’une plume de génie, un monde qui, déjà, ne tournait plus assez rond à son goût. Du vrai Pierre Desproges ou quand le mieux-être passe par le récit du désespoir.

Un sacré défi que les comédiens et comédiennes de la Compagnie «Un air de Rien», épaulés par une scénographie dynamique ont donc décidé de relever. Et rien que pour cela, on peut déjà leur dire merci.

 

«Des femmes qui tombent», théâtre Benno Besson, demain à 20h30.

Réservation: 024 423 65 84

Raphaël Muriset