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Denis Alber, alias Moustique, de retour à L’Echandole

11 novembre 2022

Après vingt ans d’absence, le théâtre de L’Echandole accueille une fois encore son ancien directeur, Denis Alber, à l’occasion de son nouveau spectacle musical et théâtral Mémoires de Moustique. Cet enfant de la région y dévoile son passé lointain, sa jeunesse, à grands renforts de chansons, de poésie et de slams.

Un article de Robin Badoux

Ce week-end marque le retour dans la région d’une personnalité incontournable de la scène culturelle locale. En effet, Denis Alber foulera à nouveau, samedi 12 et dimanche 13 novembre, les planches du théâtre de L’Echandole dont il a été le directeur de 1987 à 1996, dans un seul en scène musical et poétique. «C’est évidemment beaucoup d’émotions pour moi, confie l’artiste à La Région. Cela fait déjà vingt ans que je ne suis plus venu à L’Echandole. La dernière fois, c’était en 2002, pour une autre pièce. Pour moi, ce théâtre reste un lieu mythique. Il m’a tellement apporté de choses en tant que directeur mais aussi en tant que comédien.»

Alors dénicheur de talents lorsqu’il était aux commandes de l’ancienne cave à vin devenue théâtre, Denis Alber vient désormais mettre le sien au service de la scène dans son nouveau spectacle Mémoires de Moustique. «Moustique, c’est moi, explique-t-il. C’est le surnom qu’on me donnait quand j’étais gamin parce que j’étais un enfant plutôt turbulent !» Récit autobiographique, le spectacle narre les souvenirs de ce jeune moustique qui grandit pour devenir un homme. «J’ai toujours été passionné de littérature, et plus particulièrement de biographies. De vies de comédiens, d’acteurs, de personnalités politiques. Il y a cinq ans, j’ai été victime d’un infarctus. C’est à partir de ce moment que j’ai entamé un travail de mémoire sur ma vie. C’était davantage un travail sur soi-même qu’un projet d’écriture. Puis l’idée d’apporter mon vécu à la scène a germé dans mon esprit.»

C’est seul sur les planches que Denis Alber viendra faire le récit de sa vie dans un spectacle mélangeant parties narratives, poétiques, musicales et même slamées. « Ce n’est pas du voyeurisme, met en garde le comédien. Ce n’est pas un spectacle pour raconter ma vie. Mais j’ai la chance de faire un travail de scène, de pouvoir raconter des histoires à un public. Ce que je cherche à faire c’est exprimer et partager des émotions. Aller chercher des sentiments parfois difficiles enfouis chez le spectateur pour lui permettre de les exprimer. Et l’enfance comme l’adolescence, des thèmes que j’aborde dans Mémoires de Moustique, sont des périodes où on construit nos émotions et notre personnalité. »

Inséré dans ce que Denis Alber appelle le «projet Moustique», le spectacle constitue en réalité le deuxième jalon d’une tétralogie centrée sa vie. Un premier album ayant pour titre Moustique alias Denis Alber est sorti cet automne, «dont plusieurs musiques sont reprises et arrangées dans le spectacle, confie l’auteur. Et par la suite, je souhaiterais faire un livre et un film. Ce sera probablement un court métrage mais j’ai déjà une certaine idée du scénario.»

Si Denis Alber et sa troupe se produiront ce week-end à Yverdon et la semaine prochaine à Lausanne, leur spectacle, Mémoires de Moustique, a déjà enflammé les planches du Théâtre du Crochetan à Monthey lors de dix représentations. «Plus de 1000 personnes sont déjà venues nous voir là-bas, commente l’artiste originaire de Sainte-Croix. Et notamment beaucoup d’adolescents entre 15 et 19 ans. Lors de quatre séances, des classes sont venues me voir jouer sur scène. Certains jeunes venaient me parler à la fin pour me dire combien cela les avait touchés. C’était un extraordinaire moment de rencontre, très poignant. Surtout pour un homme de 67 ans comme moi!»

Denis Alber interprétera Mémoires de Moustique deux fois à L’Echandole, et encore deux fois au CPO d’Ouchy. Mais l’artiste entend bien faire durer l’expérience. «Plusieurs programmateurs nous ont déjà approchés lorsque nous nous produisions à Monthey, ajoute Denis Alber. J’ai bon espoir que d’autres viendront après notre passage dans la région. C’est un spectacle relativement court d’une heure vingt et plutôt léger techniquement. J’espère sincèrement que nous pourrons continuer à faire vivre cette pièce en 2023, voire en 2024.»

Rédaction