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Des assises face au deal de rue

30 septembre 2024 | Com. / Réd.
Edition N°3798

Lausanne, Vevey et la capitale du Nord vaudois demandent au Canton de réagir.

Les Municipalités de Lausanne, Vevey et Yverdon-les-Bains ont écrit jeudi dernier  au Conseil d’Etat pour demander la tenue «d’assises de la chaîne pénale et de la santé publique», afin de combattre le deal de rue, respectivement de prendre en charge la population toxicodépendante.

Cet appel à l’aide marque une forme d’impuissance face à un phénomène qui a connu une véritable accélération ces derniers mois, notamment dans la capitale du Nord vaudois. Cela a, notamment, conduit les autorités locales à fermer la Kipole (photo La Région ci-contre), cette structure aménagée dans l’ancien kiosque des Remparts, en bordure de la promenade Auguste-Fallet.

De l’avis des autorités locales, le développement du deal de rue et la consommation de produits stupéfiants est en forte augmentation depuis plusieurs mois, au point qu’elles relèvent: «La situation actuelle est à bien des égards hors de contrôle et suscite des problèmes et questions aussi bien en termes de politique sécuritaire que de prise en charge sociale et sanitaire des populations toxicodépendantes.»

Difficile cohabitation

Les autorités admettent que la population est arrivée au bout de ce qu’elle peut tolérer: «De manière générale, la situation actuelle pose de sérieuses difficultés de partage de l’espace public. Les populations des quartiers concernés se sentent de plus en plus régulièrement en insécurité et ressentent à juste titre un sentiment d’abandon et d’impunité face à la multiplication, dans les rues, d’actes illicites non poursuivis. Les répercussions en termes de propreté de l’espace public (présence de seringues, déchets, toilettes publiques inutilisables, etc.) sont également importantes.»

Deux fermetures

Et s’il fallait illustrer le phénomène sur le plan local, on rappellera que la Municipalité a, en l’espace de quelques jours, fait murer les WC publics de la place d’Armes – seul celui destiné aux personnes handicapées est accessible moyennant une clé –, et décidé de fermer le parc Japonais durant la nuit.

Les trois communes se plaignent de dysfonctionnements de la chaîne pénale et réclament une action coordonnée Canton-communes, d’autant plus que, exception faite de la capitale vaudoise, les acteurs «relèvent directement de l’autorité cantonale et qu’il en va de même des politiques de santé publique».

Plus une priorité…

Se basant sur des «retours du terrain», les trois communes déplorent que «le deal de produit stupéfiants n’est manifestement plus une priorité des différents acteurs et actrices de la chaîne pénale, et relèvent que «sur le plan de la prise en charge sociale et sanitaire, la situation n’est guère plus favorable».

Il ne reste plus qu’à attendre la réaction des autorités cantonales.