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Des chevaux victimes d’une bactérie

23 octobre 2009

Des poulains qui se trouvaient sur un pâturage des hauts de Concise ont succombé à une myopathie atypique. Celle-ci serait provoquée par une bactérie qui se développe dans des conditions climatiques particulières. Les spécialistes du Tierspital de Berne demandent aux éleveurs et aux vétérinaires de les informer.

Une bactérie, ou la toxine qu’elle produit, absorbée dans les champs serait à l’origine de cette myopathie atypique des équins. Par mesure de précaution, les spécialistes conseillent de ne pas mettre les chevaux dans un site où le mal a déjà produit des effets, notamment lors du changement de saison.

Une bactérie, ou la toxine qu’elle produit, absorbée dans les champs serait à l’origine de cette myopathie atypique des équins. Par mesure de précaution, les spécialistes conseillent de ne pas mettre les chevaux dans un site où le mal a déjà produit des effets, notamment lors du changement de saison.

«Cela me touche d’autant plus que c’étaient mes deux premiers poulains…» Laetitia Nicod, de Bottens, a toujours été entourée de chevaux. Suivant l’exemple de son père, elle s’est lancée elle aussi dans l’élevage. Même si la perte d’un animal fait partie des impondérables, elle représente toujours un crève-coeur. Surtout dans des circonstances comme celles qu’elle a vécues le week-end dernier.
En effet, elle est allée rechercher ses poulains après un séjour dans un pâturage de la région de Concise. Quelques heures plus tard, un enchaînement fatal s’est mis en route.

«Ils ont été victimes d’une myopathie atypique des équins. Cela se manifeste par un coup de sang et des coliques, puis une paralysie musculaire. Le cheval n’arrive plus à uriner, ou un liquide brun et rouge. Il finit par tomber et ne se relève plus, et il est agité par des spasmes», témoigne la jeune éleveuse.

Cette maladie encore mal connue se développerait au bénéfice d’un stress. Laetitia Nicod pense que celui-ici a pu être provoqué par le transport effectué vendredi dernier entre le Jura et le Gros-de-Vaud.
Le samedi déjà, une jument d’un an et demi a manifesté les premiers symptômes de la maladie. Malgré l’intervention du vétérinaire, la propriétaire a assisté impuissante à la mort de son cheval: «Le premier est mort dimanche à 6h du matin. C’était impressionnant.»

Le deuxième poulain, âgé de trois ans, qui manifestait les mêmes symptômes a été transféré au Tierspital de Berne, où, malgré le traitement administré, les spécialistes ont dû se résoudre à abréger ses souffrances mardi matin.

«Il faut en parler!»

Face à ce mal peu connu, ce que confirme le vétérinaire cantonal vaudois Jacques-Henri Penseyres, il faut informer, affirme Laetitia Nicod: «Il faut en parler et mettre les gens en garde. A ma connaissance, il y a déjà 700 cas répertoriés en Europe.

D’ailleurs, un éleveur de Cronay, qui avait ses bêtes sur le même pâturage, en a perdu deux dans les mêmes circonstances.

Recherches en cours

Vétérinaire assistante au Tierspital de Berne, Lucia Unger, qui s’est occupé du cheval de Laetitia Nicod, explique que l’identification du mal fait l’objet de recherches: «Cette bactérie produit une toxine. Il semble, mais c’est une hypothèse, qu’il y a ait une relation avec le climat. Elle se développe lors d’un changement de temps chaud-froid, tout particulièrement en automne. Cela touche une majorité les jeunes chevaux de 1 à 4 ans. Nous avons déjà eu 11 morts cette année et 2 qui survivent encore.» Selon ce médecin du service du professeur Reto Straub, ces chiffres sont sans doute loin de la réalité: «Il faut que les propriétaires et les vétérinaires nous informent. Cela nous aidera dans nos recherches.»

Une fois la cause du mal identifiée, les spécialistes espèrent rapidement mettre au point un vaccin.

Isidore Raposo