Des excellents résultats 2024 pour la BCV
14 février 2025 | Jean-Philippe Pressl-Wenger / Com.Edition N°3892
Le Groupe BCV a présenté ses résultats 2024, hier à Lausanne. Tant le résultat opérationnel que le bénéfice fléchissent. Ils représentent malgré tout les deuxièmes meilleurs résultats de l’histoire de la banque, hors éléments extraordinaires.
C’est un CEO satisfait qui s’est présenté devant la presse hier au Beau-Rivage Palace de Lausanne afin de présenter les résultats au terme de l’exercice 2024. Pascal Kiener a de quoi avoir le sourire, le groupe BCV affiche une santé enviable. Les revenus restent stables en 2024 avec 1,16 milliard dans un environnement de taux d’intérêt moins favorable que par le passé. Le résultat opérationnel de 515 millions est en baisse de 5% par rapport à l’exercice record de 2023 et le bénéfice net de 441 millions est à peu près dans la cible de ce que les analystes attendaient (-3%). Ces excellents chiffres ont amené le Conseil d’administration à proposer, lors de l’assemblée générale du 8 mai prochain, d’augmenter le dividende ordinaire de CHF 0,10 par action, faisant passer celle-ci à CHF 4,40. Sous réserve de l’approbation de l’assemblée générale, la BCV distribuera 379 millions de francs à ses actionnaires. Propriétaire majoritaire, le Canton de Vaud recevra 254 millions de dividendes et 32 millions sous forme d’impôts cantonaux et communaux relatifs à l’exercice 2024. A titre de rappel, l’Etat de Vaud avait eu le courage, en 2002, de sauver la BCV d’une situation plus que critique, en y injectant 1,2 milliard de francs. Cette somme avait déjà été remboursée par la banque trois ans plus tard. A noter que depuis 2008, le Canton a reçu 3,3 milliards de francs de la BCV, comme le soulignait hier le CFO Thomas Paulsen. La participation de l’Etat, évaluée à 440 millions en 2002, pèse aujourd’hui environ 5 milliards.
Interrogé sur les tendances et sur l’avenir de l’économie, le CEO Pascal Kiener a convoqué la prudence, notamment en raison de l’incertitude qui domine aujourd’hui. «L’économie n’aime pas l’incertitude, a détaillé l’ancien ingénieur. Avec ce qui se passe en Ukraine, à Gaza et aux Etats-Unis, tout peut se développer rapidement dans un sens ou dans un autre, ce qui crée de l’incertitude.» Il s’est toutefois montré plutôt rassurant par rapport aux décisions prises outre-Atlantique par le nouveau président américain, rappelant que l’Europe sera touchée en premier, puis la Suisse et finalement le canton de Vaud, éventuellement dans un troisième temps. «Si l’Allemagne va bien, on voit souvent que la Suisse va bien, ajoute-t-il. J’estime que la croissance sera entre 0,8% et 1%, on ne prévoit pas de récession.»
Dans plusieurs domaines, la fusion entre le Crédit Suisse et l’UBS a montré un mouvement positif pour la BCV. «Ce n’est pas une arrivée massive de nouveaux clients, mais effectivement cela a joué un rôle, reconnaît Pascal Kiener. Les clients ont voulu peut-être diversifier leurs investissements en se tournant vers une banque plus petite.»
Dernier sujet évoqué, l’utilisation de l’intelligence artificielle au sein de la BCV a retenu toute l’attention des journalistes présents. «Nous ne pouvons pas utiliser les IA génératives qui donnent des résultats à 95% justes, relève Pascal Kiener, nous devons à nos clients une fiabilité à 100%. Par contre, on utilise l’IA pour faciliter le travail de nos employés, gagner en efficacité. Je crois beaucoup en cette technologie.»
Mouvements dans l’organigramme
Ingrid Deltenre va remettre son mandat au conseil d’administration (CA) lors de la prochaine assemblée générale. Elle avait été élue en mai 2014 et avait présidé le Comité de rémunération, de promotion et de nomination entre 2020 et 2024. Pour lui succéder, le CA proposera Sandra Hauser qui peut se targuer d’un parcours exemplaire dans la banque et dans les assurances. Elle siège depuis 2024 au CA de Cembra Money Bank.
Par ailleurs, une autre femme va rejoindre la direction générale. En effet, Anne Maillard a été nommée au poste de directrice générale, responsable de la division Retail, en remplacement de José F. Sierdo, qui a fait valoir son droit à la retraite. Com.