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Des militants écolos occupent le Mormont
(KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Des militants écolos occupent le Mormont

18 octobre 2020

Des militants occupent depuis samedi la colline du Mormont, près d’Eclépens. Ils veulent protéger un écosystème menacé de destruction par le cimentier Holcim. L’entreprise souhaite étendre la carrière, mais elle est dans l’attente du feu vert du Tribunal fédéral.

Entre Lausanne et Yverdon, le Mormont surplombe Eclépens. Holcim y exploite depuis 1953 une cimenterie qui grignote peu à peu la colline. Début juillet, des ONG ont recouru au TF contre le dernier projet d’extension qui infligerait selon eux une « balafre » au site.

Samedi après-midi, dans une action soigneusement préparée, un groupe de militants a investi une partie du plateau de la Birette, sur le haut de la colline. « Nous sommes pour le moment entre 30 et 40, mais d’autres personnes sont en train de nous rejoindre », a expliqué dans l’après-midi l’un des activistes à Keystone-ATS.

Une maison – inoccupée – a été « réaménagée ». « Nous y avons amené des matelas et un canapé », dit-il. Dehors, deux yourtes ont fait leur apparition, de même que plusieurs structures dans les arbres.

« C’est la première ZAD (Zone à défendre) de Suisse, la première fois qu’un lieu naturel est occupé. C’est historique », s’enthousiasme le militant. L’action est menée au nom d’un collectif des Orchidées, en référence aux orchidées sauvages qui poussent sur le site.

Les militants se préparent à dormir dans cette ZAD de la colline et à occuper le terrain « le temps qu’il faudra ». « L’idée est d’y rester tant que le lieu n’est pas protégé », ajoute le militant.

Le terrain de la Birette n’est actuellement pas exploité, car le cimentier est dans l’attente de la décision du TF. « On veut transmettre un message: on est là pour que le Mormont soit protégé. C’est une manière de mettre la pression », précise le membre du collectif.

« Face à la lenteur de l’action juridique, à l’impunité des multinationales, à l’absence de lois permettant de défendre réellement la nature, nous occupons », écrit le collectif. Qui estime que « les manifestations et les blocages occasionnels sans résultats concrets ne suffisent plus ». Holcim (Suisse) est une filiale de LafargeHolcim, le leader mondial du secteur cimentier.

Interpellée par Keystone-ATS, l’entreprise Holcim ne dit pas si elle entend donner un ultimatum aux militants. Elle explique qu’elle « prend au sérieux les préoccupations de tous ses interlocuteurs ».

Elle ajoute qu’elle apporte « un soin très particulier aux zones d’extraction avant, pendant et après l’exploitation ». A Eclépens par exemple, l’ancienne carrière Testori est devenue « une réserve naturelle à orchidées et à serpents rares inscrite à l’inventaire fédéral des prairies et pâturages secs d’importance nationale », écrit-elle.

ATS