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Des milliers de boutons légués

8 juillet 2016 | Edition N°1781

Yverdon-les-Bains – Le Musée suisse de la mode accueillera, dans le courant de l’année, les collections du Musée du bouton de la Glâne, qui a fermé ses portes.

Nicola Beaupain (au centre), fondatrice du Musée du Bouton, remet sa collection à Anna-Lina Corda et Antonio Villaverde, respectivement directrice et conservateur du Musée suisse de la mode. © Hélène Lelièvre

Nicola Beaupain (au centre), fondatrice du Musée du Bouton, remet sa collection à Anna-Lina Corda et Antonio Villaverde, respectivement directrice et conservateur du Musée suisse de la mode.

Ouvert en 2012, dans une ferme de la Glâne, le Musée du bouton a définitivement fermé ses portes. Dans l’atelier de couture, les petites mains de ce musée sont réunies autour d’un petit déjeuner fait maison. Quelques heures seulement avant la grande fête de la fermeture, elles vont enfin connaître le nom du musée qui accueillera la collection qu’elles ont précieusement collectée, triée, et assemblée en tableau, depuis sept ans déjà pour les bénévoles de la première heure.

Nicola Beaupain, la créatrice de ce musée privé, a le sens du suspense: depuis plusieurs mois, elle garde le secret: «Je n’avais pas le choix, ce sont de vraies pipelettes!» Et de révéler, après un roulement de tambour improvisé sur le coin de la table: «Le musée qui accueillera la collection est… le Musée de la mode à Yverdon.» Les applaudissements fusent.

Ce sont donc quelque 25 000 boutons, répartis sur environ 200 tableaux, qui doivent être inventoriés avant de rejoindre la Cité thermale, dans le courant de l’année. Antonio Villaverde, conservateur du Musée de la mode, se réjouit de l’arrivée de cette «extraordinaire» collection: «Ce n’est pas un musée qui ferme, mais plutôt deux musées qui fusionnent.» Les tableaux seront exposés dans une des salles du Musée yverdonnois. Les plus anciens datent du 16e siècle, ils ont été retrouvés au fond de la mer du Nord, au large de la Hollande. «Les plus précieux sont ceux de ma grand-mère, en tout cas sentimentalement», confie Nicola Beaupain, qui ajoute que si elle pouvait pleurer de voir partir cette collection, ce ne sera pas à cet instant: «Je fais entièrement confiance au repreneur. Comme nous, il met du coeur dans son travail.» D’ailleurs, les petites mains, qui se sont renommées les Muses du bouton, continueront: trois expositions itinérantes seront présentées dans les homes de Suisse romande. Le musée est, d’ailleurs, toujours à la recherche de boutons pour «sauver de la déchetterie les trésors des boites à boutons de nos grands-mères».

Hélène Lelièvre