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Des temps difficiles aux UMV de Vallorbe

2 novembre 2009

L’assemblée des actionnaires qui s’est tenue samedi dans la Cité du fer a entériné un exercice difficile, conclu par une perte de 1,5 million de francs. Tournées vers l’exportations, les Usines Métallurgiques de Vallorbe souffrent de la crise.

Marc Häsler, avocat à Morges, et Stéphane Costantini, syndic de Vallorbe, ont été élus au conseil d’administration.

Marc Häsler, avocat à Morges, et Stéphane Costantini, syndic de Vallorbe, ont été élus au conseil d’administration.

D’ordinaire, les assemblées générales annuelles des actionnaires des Usines Métallurgiques de Vallorbe SA se déroulent selon un rituel assez feutré et sans grande surprise. Et pourtant, la vénérable entreprise de la Cité du fer, créée à la fin du 19e siècle, a vécu samedi en fin de matinée une édition 2009 assez tendue de ce passage obligé pour toute société anonyme. Il faut dire que son exercice 2008-2009, clos le 30 juin de cette année, affiche une perte de 1,5 million, pour une baisse du chiffre d’affaires de 16,6%. A titre de comparaison, les quatre exercices précédents se sont soldés par un bénéfice de l’ordre de 400 000 francs, après la comptabilisation de confortables attributions aux réserves. C’est donc dire que la crise économique mondiale a frappé de plein fouet au cœur même de Vallorbe, en particulier les secteurs limes et fraises, qui ont enregistré en chiffres absolus une diminution globale de produits de plus de 8 millions sur 50 environ. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles: la direction a réagi rapidement et a procédé à la suppression de 36 postes de travail sur 300 environ en janvier 2009. Cette hémorragie n’est toutefois pas terminée (voir encadré) et pour tenter de conserver le plus possible de postes de travail, ainsi qu’éviter de voir partir des compétences spécifiques, une réduction drastique du temps de travail a été mise en place, qui frise les 40 % en moyenne pour l’entreprise. Dans son rapport annuel, le conseil d’administration reste prudent. «Nous avons atteint un seuil très bas des commandes en début 2009, et pour l’instant nous ne voyons rien venir de tangible qui annoncerait une reprise ou même un frémissement. 2010 sera la copie conforme de 2009», confiait en aparté Jacques Geissbühler, président sortant démissionnaire du conseil ainsi que de son poste de directeur général. Avec le départ de celui qui aura travaillé plus de quarante ans au service de l’entreprise, en la dirigeant pendant une décennie, une page se tourne. Trois nouveaux membres ont été élus au conseil d’administration. Le syndic de Vallorbe Stéphane Costantini siégera désormais au conseil d’administration. Son élection, ainsi que celle de l’avocat morgien Marc Häsler, n’a pas posé de problème. Celle du dernier élu, Joseph Noujeim, homme d’affaires libanais demeurant à Milan, a été en revanche été nettement moins franche, plusieurs actionnaires s’abstenant. Le conseil aura charge de nommer son nouveau président.

De nouveaux licenciements

La direction des UMV a procédé mercrdi passé à 16 licenciements, qui s’ajoutent aux 36 postes supprimés en début d’année. Même si la rumeur dans la cité du fer véhiculait la menace d’un chiffre plus important, la stupeur est tout de même là. Certains collaborateurs touchés par ces mesures avaient plusieurs dizaines d’années d’ancienneté. Il existe une incompréhension entre les travailleurs et les actionnaires, puisque ces derniers se sont versé un dividende de 5 % par action sans demander une seule explication sur l’avenir de l’entreprise et le sort des salariés. En plus, même si les UMV disposent de confortables réserves, elles ont accusé en 2008-2009 une perte historique. Antonio Panarese, président de la commission du personnel relève «que la situation a été provoquée par des facteurs extérieurs mondiaux et que les syndicats ont été associés aux discussions concernant l’emploi».

Alain Robert