Destin partagé

Un hommage commun a été rendu aux personnes françaises et suisses décédées pendant les guerres.

Pour la première fois à Yverdon-les-Bains, les autorités suisses et françaises ont rendu un hommage commun aux personnes décédées depuis plus d’un siècle dans les différentes guerres, que ce soit au front ou victimes de maladie, en particulier la grippe espagnole, pendant la mobilisation.

Les Français commémorent en général l’Armistice, le 11 novembre, alors que du côté helvétique, la cérémonie avait lieu jusqu’ici le 1er août, jour de la Fête nationale. Le déplacement du monument aux morts du pied de la façade nord du château au cimetière, qui a alimenté les débats récemment, explique cette commémoration partagée.

Dans son intervention, le syndic Pierre Dessemontet a relevé que la Municipalité a décidé de rapprocher le monument suisse de l’obélisque commémorant les hommes de l’Armée de l’Est de Bourbaki décédés en 1870, après avoir réfléchi au «sens de cet hommage à rafraîchir».

A l’instar des autres intervenants, il a rappelé, exemple de l’invasion de l’Ukraine à l’appui, que le danger n’est jamais bien loin. Il espère que ce monument contribuera à alimenter la conscience des jeunes générations. Quant à la controverse suscitée par le déménagement du monument, il s’est dit «heureux que le débat existe», parce que nous sommes en démocratie.

Une première…

Si côté français, la cérémonie est réglée comme du papier à musique, avec un protocole défini en haut lieu, il fallait encore se rapprocher des autorités helvétiques, ce pays d’accueil toujours apprécié par les autorités d’outre-Jura.

La consule Natacha Nikolic, adjointe au consul général de France à Genève, et le colonel Sylvain Nogrette, attaché défense auprès de l’ambassade de France en Suisse, avaient fait le déplacement pour accompagner André Huon, délégué général pour la Suisse du Souvenir français, et Roland Brisse, président du comité, tous deux d’Yverdon-les-Bains.

Du côté de la Ville, le syndic Pierre Dessemontet était accompagné des municipaux Christian Weiler et Benoist Guillard, alors que le Conseil communal était représenté par son ancienne présidente Aurélie-Maude Hofer. Quant à l’Armée suisse, elle a délégué le brigadier Yves Charrière, rattaché à l’état-major du chef de l’Armée. On relèvera encore la présence de Police Nord vaudois, dont une patrouille a déposé la gerbe au pied du monument rendant hommage aux Yvedonnois décédés durant les deux guerres mondiales, avec le commandant Marc Dumartheray et le chef de la sécurité publique Pascal Pittet.

Tous les intervenants ont rappelé l’effrayant bilan des guerres et la menace qui n’est jamais bien loin, comme l’a démontré l’agression de la Russie contre l’Ukraine.

Ce genre de cérémonie donne donc non seulement l’occasion de se souvenir, mais aussi de réfléchir. L’hommage s’étend d’ailleurs à toutes les victimes des conflits, sans oublier bien sûr les civils, qui malgré les règles de guerre, on le voit au Moyen-Orient, ne sont pas épargnés.