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Deux fleurons industriels se tendent la main
Ste-Croix, 12.04.19, Technopole, CP Ste-Croix-ECAL. © Carole Alkabes

Deux fleurons industriels se tendent la main

15 avril 2019 | Edition N°2478

Sainte-Croix – En partenariat avec Renens, la Commune souhaite créer de nouvelles synergies en matière de technologie et de mécanique d’art. L’ECAL et plusieurs entreprises industrielles se sont engagées dans ce projet novateur.

Les créateurs du projet I21 entourent les syndics renanais et sainte-crix, Jean-François Clément et Franklin Thévenaz (4e et 5e depuis la g.). A l’arrière-plan, le bâtiment qui accueillera notamment des salles de cours. © Carole Alkabes

Il fut un temps où Sainte-Croix était une véritable Silicon Valley. Le syndic Franklin Thévenaz ne tarit pas d’éloges sur le passé industriel de sa commune. Dès le XIXe siècle, celle-ci voit l’émergence de l’horlogerie, des automates et des boîtes à musique, tout un savoir artisanal dont seuls les Sainte-Crix ont le secret. Jusqu’au début des années 1980, la localité est un véritable fleuron industriel avec des entreprises comme Bolex ou Hermes-Precisa. A une quarantaine de kilomètres de là, Renens connaît un destin similaire.

Fortes de leur identité industrielle, les deux villes ont décidé d’unir leurs forces en matière de promotion économique et lancent un projet novateur intitulé I21. Le but? Créer des synergies en matière de technologie, de mécanique de précision et de mécanique d’art. «Cela fait deux ans que nous planchons sur le projet», indique Nicolas Servageon, fondateur d’Acompany, une société chargée de mettre en réseau les deux communes.

Un partenariat avec l’ECAL

Sur le plan de la formation, il est notamment prévu de favoriser les émulations entre les étudiants du Centre professionnel du Nord vaudois (CPNV), la Haute école d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEIG-VD) et l’école cantonale d’art de Lausanne (ECAL). En mars dernier, neuf étudiants de cette institution située à Renens ont d’ailleurs travaillé sur le design de la pièce qui sera montée, dès cet été, par les futurs élèves de la formation en mécanique d’art. Lancé l’année dernière, ce stage d’un mois vise à transmettre tout un savoir-faire artisanal.

«A Sainte-Croix, de nombreux artisans s’intéressent aux nouvelles technologies, précise Denis Flageollet, l’un des créateurs de la formation et fondateur de la manufacture horlogère De Bethune. Le projet I21 est l’occasion pour nous de démontrer que ces savoir-faire uniques au monde ne sont pas dépassés et qu’ils peuvent servir à la technologie.»

Plusieurs stages et projets de diplôme seront mis en place afin de favoriser cet élan. Un étudiant du CPNV travaille déjà sur un projet d’étude avec l’entreprise Swissto12, active dans le développement et la commercialisation d’antennes aérospatiales en impression 3D. Installée depuis le début de l’année à Renens, cette société souhaite également renforcer ses liens avec l’AddiPole, une filière de la HEIG-VD spécialisée dans l’impression 3D de haute précision. Selon le directeur opérationnel de Swissto12, Jean-Marie Jaquet, le potentiel en matière d’innovation technologique est énorme entre les entreprises suisses et les hautes écoles. Par ailleurs, les compétences en micromécanique du Technopôle intéressent Yann Tissot, cofondateur de L.E.S.S., une société renanaise qui développe une alternative lumineuse aux LED.

De nouveaux espaces

Les salles de cours seront situées au troisième étage de l’ancienne manufacture Hermes-Precisa. Le projet I21 prévoit de réhabiliter les locaux industriels, qui s’étendent sur plus de 3500 m2. © Industrie 21

Pour favoriser les échanges entre les deux villes, des espaces de travail seront mis à disposition au troisième étage de l’ancienne manufacture Hermes-Precisa, située à proximité du Technopôle de Sainte-Croix. Le réaménagement de ces locaux – ils appartiennent à Procimmo, un fonds immobilier industriel sainte-crix – se fera par étapes, au fur et à mesure des besoins. Le projet a enfin obtenu le soutien de l’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV) et fait l’objet d’une demande de financement auprès du Service de la promotion de l’économie et de l’innovation (SPEI).

Valérie Beauverd