Yverdon-les-Bains – La Municipalité demande un crédit additionnel de 1,93 million de francs pour la réfection du bâtiment du Théâtre Benno Besson.
C’est la pilule de la rentrée, et il va bien falloir l’avaler ! Certes, l’ampleur du dépassement -près de deux millions de francs- était attendue, mais elle est désormais confirmée. Pour sûr, l’affaire va encore faire causer dans les chaumières. Mais auparavant, on songera à la fête.
L’inauguration du Théâtre Benno Besson rénové est agendée le 10 septembre prochain, lors des Journées du patrimoine. On espère que, malgré l’ampleur du dépassement, il reste quelques piécettes pour les flûtes.
Dans un souci de transparence, l’Exécutif yverdonnois a joint au préavis le rapport demandé à des experts indépendants, en l’occurrence Denise Dupraz, architecte et expert immobilier, qui a travaillé en collaboration avec l’architecte Nicolas Delachaux.
Les experts expliquent les sources des divers dépassements, qui au bout du compte totalisent un montant important, en regard du crédit initial de 4,39 millions accordé par le Conseil communal.
Cher le restaurant…
Au niveau des responsabilités, l’expertise souligne une certaine légèreté dans la procédure préparatoire pour ce qui est de l’enveloppe du bâtiment -dans l’idéal, il fallait réunir un groupe pluridisciplinaire de spécialistes. Pour cette partie, les experts ne voient pas de faute caractérisée.
En ce qui concerne le Restaurant de La Grange, la facture passe pratiquement de 1,25 à 2,25 millions de francs. Dans ce cas, l’expertise pointe le doigt sur le Bureau d’architectes Dolci, en charge de l’opération pour cette partie. Mais les experts préconisent simplement une réduction des honoraires.
Ceux-ci ont de fait progressé au fur et à mesure des «surprises» apparues en cours de chantier, et des exigences formulées, notamment par l’Établissement cantonal d’assurance-incendie (ECA).
La Municipalité annonce qu’elle va négocier un arrangement à l’amiable. Faute d’accord, elle engagera une procédure. Dans tous les cas, les travaux sont faits, la facture est là, et il va bien falloir la régler. Voilà qui promet un joli débat dans le courant de l’automne.
Préparation insuffisante
L’une des raisons qui explique ce dépassement réside dans la préparation de l’opération. Selon l’expertise indépendante, cette phase souffre de carences. «La restauration d’un bâtiment classé de cette envergure nécessite la mise en place d’un groupe interdisciplinaire, mené par un architecte spécialisé, et en contact étroit avec la section Monuments historiques et sites de l’Etat de Vaud», relève l’expertise.
Les experts relèvent que la planification n’a pas été optimale et qu’une étude préalable avec sondages et analyses est «également la garante d’une maîtrise des coûts et du planning».
La réfection de plusieurs centaines d’éléments de la façade, altérés par le temps ou par une opération de sablage trop «violente» a été facture à un tarif normal. Mais bien évidemment, ce type d’opération n’avait pas été envisagé au départ. Et des exigences des Monuments historiques ont encore venues alourdir l’ardoise. On se consolera en relevant que l’édifice, construit entre 1896 et 1898, a belle allure.
Impôts maintenus
Si l’évolution économique et les projets d’avenir plaident pour une hausse d’impôt, la Municipalité d’Yverdon-les-Bains a décidé d’y surseoir. Pour le moment. Nous reviendrons sur ce point, et sur un préavis concernant un crédit de 7,3 millions de francs pour le réaménagement de la rue du Midi, du canal Oriental à la rue des Moulins.