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Diana Meierhans, talent multiple
© Michel Duperrex

Diana Meierhans, talent multiple

2 septembre 2021

L’actrice yverdonnoise est à l’affiche d’un nouveau court-métrage, tourné cet été dans sa ville. Outre ses talents de photographe, elle œuvre également en tant que coordinatrice de la Fête de la danse. Mais sa priorité est claire: le jeu.

 

Vingt fois, en ce lundi matin, Diana Meierhans a dû faire semblant de rater une boule de billard pour se faire enseigner le bon geste par l’autre acteur principal du court-métrage, jouant le rôle d’un potentiel petit ami. «Cinq fois par angle de caméra et vu qu’on change quatre fois de position, ça doit bien faire vingt, oui. Mais bon, pour être honnête, je ne compte pas, je suis concentrée sur mon geste, mon texte et mon jeu», sourit l’actrice de Toi sans moi, le nouveau court-métrage de Joakim Scheidegger, tourné intégralement à Yverdon-les-Bains.

Si les acteurs culturels et les citoyens yverdonnois connaissent Diana Meierhans (29 ans), cela peut être pour plusieurs raisons: en tant que coordinatrice de la Fête de la danse, mais aussi pour ses talents de photographe et, évidemment, pour ceux d’actrice, qu’elle peut exprimer de nouveau dans cette production 100% yverdonnoise.

«C’est comme si j’avais plusieurs vies», sourit-elle. Si l’année 2020 et le début de 2021 ont été compliqués pour le monde des artistes, l’agenda se remplit de nouveau depuis l’été. «Je dois même refuser certaines choses, ce qui contraste vraiment avec la situation d’il y a quelques mois», constate celle qui est née et a grandi à Yverdon, une ville qu’elle a quittée il y a deux ans pour s’établir à Genève. «Mais mes parents sont toujours à Yverdon, donc j’y suis très souvent, en plus de toutes les fois où je reviens pour le travail», explique l’artiste aux talents et aux compétences multiples, dont la priorité est cependant bien définie. «Pouvoir m’exprimer de différentes manières est une force énorme et j’en suis fière. Mais si je devais choisir entre toutes mes activités un jour, je privilégierais celle de comédienne. J’ai eu le déclic vers l’âge de 15 ans et, depuis, je n’ai pas lâché. Je me suis formée pour cela, depuis l’école Steiner, qui encourage la créativité, jusqu’au Conservatoire de Genève et l’Accademia Teatro Dimitri, au Tessin, qui est l’une des quatre hautes écoles de Suisse. Et je continue à me former: dans ce métier, comme dans d’autres, on n’a jamais fini d’apprendre. Chaque projet est différent, chaque rencontre professionnelle aussi. On ne sait jamais de quoi demain sera fait», enchaîne-t-elle.

Vers quoi ses rêves la portent-ils? «Question difficile… Je rêve de tout jouer! Disons que pour l’heure, je joue en général plutôt des rôles dramatiques dans les courts-métrages, mais qu’au théâtre, on me propose plutôt d’aller dans la comédie. Mais c’est la situation aujourd’hui, je ne me ferme aucune porte, surtout pas.»

De plus, la jeune femme, qui se définit comme «une entrepreneuse», a décidé de créer récemment sa compagnie, nommée Minute Papillon, basée à Yverdon, comme une évidence, et dont elle est la directrice artistique. «J’ai envie de choisir ce que je vais créer, ce que j’ai envie de raconter. Je me rends compte que, dans la vie, si on attend, les projets ne vont pas forcément se faire ou pas de la manière dont on le veut. J’ai donc fondé cette association dans ce sens.»

Outre ses activités suisses, la comédienne aux multiples facettes est également présente sur le marché espagnol, étant de père suisse et de mère hispanique. Un atout de plus pour une Yverdonnoise assurément pas comme les autres.

Toi sans moi, l’histoire d’une jeune fille qui cherche l’amour… et trouve les problèmes

 

Dans Toi sans moi, le dernier court-métrage du réalisateur yverdonnois Joakim Scheidegger, la comédienne Diana Meierhans incarne une jeune fille de 25 ans un peu désespérée et cherchant l’amour sur les réseaux sociaux. Et puis, elle tombe sur le garçon «idéal», en tout cas le croit-elle au début…

«Tout se passe bien entre eux, et puis, au troisième rendez-vous, elle se rend compte que quelque chose cloche», dévoile, sans trop en dire, l’auteur et producteur du court-métrage. Le jeune homme «trouble» est interprété par Gianluca Di Santo, comédien lausannois.

«Gianluca, c’est un talent, une pépite, comme Diana», estime Joakim Scheidegger, très heureux de pouvoir compter sur l’Yverdonnoise pour son court-métrage. «Diana, je la connais depuis quatre ans maintenant. Notre première rencontre a eu lieu dans le cadre de la Fête de la Danse, qu’elle coordonne. Je m’occupe de la captation des images, mais je la connais bien évidemment de par ses talents de comédienne. Je sais parfaitement ce dont elle est capable et elle le prouve une fois de plus lors de ce tournage», explique le chef d’ouvrage.

La comédienne, elle, reste concentrée entre les prises, profitant des moments de «pause» lorsque sont enregistrés des sons d’ambiance ou des bruits de fond, essentiels au montage final, pour retrouver de l’influx, répéter ses textes et penser aux prises de vue suivantes.

 

Joakim Scheidegger: «Mettre Yverdon en valeur, cela me tient à coeur»

 

Scénariste, producteur et réalisateur de Toi sans moi, Joakim Scheidegger aime s’entourer d’une équipe de confiance. «J’aime quand c’est carré, je travaille toujours avec la même équipe», explique le fondateur de Sigma Prod, sa société de production, basée à Yverdon-les-Bains.

Le «maître d’orchestre» a tout sous contrôle sur le plateau, avec son assistante, notamment là pour gérer les timings et s’assurer que le silence se fasse bien une fois le fameux clap ayant retenti.

Au total, ce sont une quinzaine de personnes qui s’affairent sur le plateau de Toi sans moi, dont la sortie pourrait avoir lieu d’ici à la fin de l’année. «Ce projet, je le porte depuis deux ans et il a dû être repoussé à cause du Covid, donc pouvoir le tourner, c’est finalement assez émouvant», confie le boss, qui se définit comme «Yverdonnois de toujours». Raison pour laquelle, aussi, ce tournage se passe intégralement dans la capitale du Nord vaudois. «Mettre Yverdon en valeur, cela me tient à cœur», précise-t-il, n’oubliant pas de remercier au passage la Ville pour son soutien. «J’ai toujours comme motivation de promouvoir l’art suisse. Et promouvoir l’art yverdonnois, c’est encore mieux», confie celui qui a choisi deux établissements de la ville (Le 6 Bar et le Café Primeur) pour les scènes d’intérieur, de même qu’un appartement. Les scènes en extérieur ont, elles, été tournées à la rue du Four et à la plage.

Au total, le tournage a duré six jours, une durée «standard pour un court-métrage de quinze minutes», selon Joakim Scheidegger, notamment connu pour avoir réalisé Je suis une douce traîtrise (2019), Quelle vie! (2016) et On part en vacances? (2020).

Rédaction