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Douze ans de prison pour l’incendiaire

25 octobre 2013

Revue à la baisse par rapport aux réquisitions du Parquet, la peine prononcée par le Tribunal a tenu compte du trouble psychologique du condamné.

L’audience a eu lieu au Tribunal d’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois.

Robert (prénom d’emprunt), le ferblantier-couvreur quadragénaire ayant bouté le feu à la maison d’un ami avec lequel il s’était brouillé, entraînant la mort de la femme de ce dernier, a été condamné à douze ans de réclusion. Selon le président, le condamné ne peut pas être considéré comme «un homme ordinaire» au vu du trouble de la personnalité schizoïde dont il souffre, raison pour laquelle la peine privative de liberté de vingt ans demandée par le procureur a été ramenée à douze. Aux dires de Robert, sa relation avec le plaignant s’était dégradée, notamment en raison de plaintes de filles du salon de massage ouvert par les deux hommes dans la maison de Jean-Marc (prénom d’emprunt). Cet établissement avait d’ailleurs fermé ses portes au début de l’année dernière. Sans contact avec Jean-Marc, Robert avait pris connaissance de l’annulation de son permis de bateau par le plaignant, une nouvelle considérée comme l’élément déclencheur du drame survenu le 18 avril 2012. «Robert n’a pas raisonné comme l’aurait fait quelqu’un de normal. Le médecin-psychiatre a indiqué que ce bateau était comme son bébé. Il a d’ailleurs tenté de le faire couler pour éviter que quelqu’un d’autre n’en hérite», a indiqué le président.

A l’instar du représentant du Parquet, le Tribunal estime que Robert doit être reconnu coupable d’assassinat sur la femme de Jean-Marc, car il a agi dans un mépris total pour la vie de la victime, qu’il savait endormie dans la maison au moment d’y mettre le feu. D’autre part, le motif invoqué par le condamné, la certitude de la perte de son bateau, a été qualifié de futile par le président. Robert a également été reconnu coupable de tentative de meurtre à l’encontre du plaignant, qui avait de justesse pu s’extirper de la maison en flammes ; d’incendie intentionnel et tentative d’incendie intentionnel ; de fraude dans la saisie (pour avoir mis son bateau au nom de son ami afin d’éviter les poursuites), et d’infraction à la Loi fédérale sur les armes. Il est débiteur de 80 000 francs, respectivement 30 000 francs, envers le plaignant et sa fille pour tort moral, ainsi que du paiement des frais funéraires et d’une partie des frais de justice. Ses 553 jours de prison préventive seront déduits de la peine privative de liberté.

Ludovic Pillonel