Le débat vaudois sur la drogue est désormais porté à Berne par le conseiller national UDC Jacques Nicolet. Avant même que les communes de Lausanne, Yverdon et Vevey n’écrivent au Conseil d’Etat pour demander la tenue d’assises de la chaîne pénale
et de la santé publique, l’élu nord-vaudois a proposé au Conseil fédéral une palette de mesures concrètes visant à mettre un terme au trafic de rue et demandé de serrer la vis en matière de trafic de petites quantités.
Il n’y avait pas de raison que le débat ne finisse pas par s’inviter à Berne, dans la mesure où la législation sur les stupéfiants est fédérale. Dans un postulat déposé le 27 septembre, le conseiller national de Lignerolle propose de renforcer les mesures de surveillance et d’exclusion de zone des trafiquants, ainsi que la punissabilité des observateurs et rabatteurs.
Une palette de mesures
Il estime également nécessaire de « trouver le moyen de rendre plus dissuasives les peines qui frappent des personnes en situation irrégulière qui ne peuvent être renvoyées et celles qui ne déclarent pas de revenu régulier. Et de les emprisonner dans un centre fermé si elles ont fait l’objet d’une décision de renvoi. »
Deux autres mesures lui semblent également utiles. D’une part, abaisser les quantités minimales à partir desquelles on considère que l’infraction est aggravée et la limite considérée comme minime. Et enfin d’adapter le droit à des substances fortement addictives et peu coûteuses qui arrivent sur la marché – telles que le crack – disponibles à toute heure du jour et de la nuit et qui causent des ravages sanitaires, sociaux et sécuritaires.
La population est excédée
De manière générale, Jacques Nicolet constate « que durant tout l’été, les affaires et scandales se sont multipliés. La population est excédée par la présence de trafiquants de drogue, notamment dans les centres-villes, à proximité des gares et des écoles. »
Il justifie de nouvelles mesures par le fait que « les instruments juridiques actuellement en vigueur ne sont pas aptes à lutter contre ces zones de non-droit et que les trafiquants n’ont plus peur des autorités, en particulier les personnes en situation irrégulière qui ne peuvent être renvoyées pour des raisons juridiques et qui ne craignent ni les peines pécuniaires ni l’expulsion ».
Analyser le vide juridique
La Suisse doit, selon lui, analyser en profondeur le vide juridique afin de pouvoir le combler en utilisant toute la marge de manœuvre laissée par les différents traités internationaux.
Punir la possession de petites quantités
Dans un autre texte, rédigé sous la forme d’une motion, il cible une modification de la loi sur les stupéfiants dans le but de pouvoir punir la possession de drogue y compris en quantités minimes, ainsi que la préparation à la consommation. «La souplesse adoptée visait à empêcher que les consommateurs ne s’exposent à des sanctions, mais au fil du temps son application est devenue incompréhensible : elle entrave l’action des forces de l’ordre et leur capacité à lutter contre le trafic. »
Il en veut pour preuve que « désormais, la police ne peut même plus saisir et détruire
la drogue possédée par les trafiquants qui acquièrent, importent ou possèdent les quantités considérées comme minimes. L’apparition de nouvelles substances bon marché et extrêmement addictives, qui ciblent particulièrement les personnes les plus vulnérables, vient aggraver encore un peu la situation : de petites quantités peuvent déjà avoir de lourdes conséquences sanitaires, sociales et sécuritaires. »
Ces textes ont été cosignés par plusieurs de ses collègues de parti, ainsi que par le centriste valaisan Benjamin Roduit et le PLR vaudois Daniel Ruch.
Harcèlement: Yverdon aide Cossonay
Cossonay a annoncé mardi le lancement d’un nouveau service dédié aux victimes de violences de tous types et de harcèlement de rue, en partenariat avec Yverdon-les-Bains. Dans un communiqué, la Municipalité relève que « cette violence présente au quotidien peut être physique, psychologique, sexuelle ou encore économique » . Malgré l’existence de dispositifs d’aide aux victimes, aux auteurs et à leurs proches, « certaines personnes ne peuvent ou n’osent pas demander un soutien, d’autant que les services dédiés les plus connus, comme la Lavi, ne se trouvent pas sur notre territoire communal » . La Municipalité estime que ces « victimes silencieuses » méritent une attention particulière. Raison pour laquelle elle a décidé d’offrir une nouvelle prestation d’aide grâce à « un partenariat avec la Commune d’Yverdon et son dispositif « Stop au silence » . Il permettra à une personne victime ou témoin de :
- Signaler un événement de violence ou de harcèlement de rue.
- Pouvoir rapporter son expérience, être écoutée et reconnue dans son vécu.
- Obtenir toute information utile à sa situation.
- Etre orientée auprès des partenaires médicaux ou sociaux, ainsi que des struc- tures et associations de soutien.
Une répondante yverdonnoise donnera suite aux demandes qui pourront aboutir à un rendez-vous à Cossonay ou à Yverdon pour être ensuite correctement orientées.