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Drogue: PLR au front
Philippe Gruet, conseiller communal PLR d'Yverdon, Florence Bettschart-Narbel, presidente du PLR Vaud, Mathilde Maillard, presidente du PLR Lausanne, Gregory Bovay, vice-president du PLR Vaud et Sandra Marques, cheffe du groupe PLR Vevey, de gauche a droite, posent devant la place de la Riponne lors d'une conference de presse du PLR Vaud et de ses sections sur le theme du deal de rue le jeudi 14 novembre 2024 a Lausanne. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Drogue: PLR au front

15 novembre 2024 | textes: Jérôme Christen
Edition N°3832

Le PLR vaudois monte aux barricades avec ses sections d’Yverdon-les-Bains, Lausanne et Vevey. Il annonce une salve d’interventions au Grand Conseil et dans les conseils communaux. Concrètement, il exige une collaboration renforcée entre la police et les assistants sociaux, telle que pratiquée avec succès outre-Sarine.

Les Libéraux-Radicaux constatent que «dans de nombreuses villes vaudoises, les citoyens se sentent de plus en plus exposés à des activités illégales et à l’insécurité ambiante. La situation est tellement intenable que les municipalités ont appelé le Canton à l’aide et demandé des assises de la chaîne pénale.» Pour la présidente Florence Bettschart-Narbel, cette proposition ne va rien améliorer: «Il s’agit d’effets de manche. Nous connaissons déjà le diagnostic, il faut maintenant agir, par des mesures fermes et efficaces, pas des mesures sparadraps ponctuelles .»

Réveil tardif dénoncé

Le PLR rappelle «qu’il martèle depuis des années la dégradation de la situation». Puis il tire à boulets rouges sur «ces municipalités de gauche dont il dénonce le réveil tardif qui démontre le laxisme dont elles ont fait preuve ces dernières années et dont les politiques favorisent un environnement où la consommation de drogue et le trafic prospèrent au détriment de la sécurité. «Les municipalités doivent faire de ce problème une priorité», a insisté Sandra Marques, cheffe du groupe PLR Vevey.

La première proposition déposée sous forme de postulat demande un renforcement de la collaboration entre la police et les assistants sociaux.  Florence Bettschart-Narbel cite une étude de l’Université de Lausanne selon laquelle «il est essentiel de trouver des compromis, notamment entre les acteurs de la répression (la police) et les acteurs du champ socio-sanitaires».

Coté Lausannois, la présidente Mathilde Maillard relève que le corollaire à l’ouverture du centre d’accueil pour toxicomanes devait être une amélioration de la situation sur le domaine public. Or, elle constate que le contraire s’est produit et que cette offre a provoqué un appel d’air: «quelque 44% des bénéficiaires ne sont pas lausannois. Il est indispensable d’introduire des critères d’accessibilité géographique qui se limitent à la région lausannoise.» Mais pour le PLR pas question d’ouvrir de nouveaux locaux dans d’autres villes au vu de cet échec.

Police yverdonnoise démotivée

L’insuffisance de places de détention est également dénoncée par le PLR. Philipe Gruet, conseiller communal et agriculteur à Gressy, hameau de la commune d’Yverdon, constate que les policiers font leur travail mais sont démotivés: «Ils arrêtent des trafiquants qu’ils retrouvent quelques jours plus tard à nouveau dans la rue…»

En effet, les prisons saturent. Une situation qui ne date pas d’hier. Reconnu il n’y a pas loin de quinze ans déjà par l’ancien commandant de la Police cantonale Jacques Antenen, le problème  a été dénoncé à plusieurs reprises par la commission de gestion du Grand Conseil. En attendant la réalisation de la future prison des Grands-Marais près d’Orbe et la mise en service de ses 410 places, probablement au-delà de 2030, le vice-président du PLR Vaud Grégory Bovay s’interroge sur les solutions provisoires possibles. Soit des espaces modulaires dont a parlé le conseiller d’Etat en charge de la Sécurité, Vassilis Venizelos et l’état d’avancement de leur développement. Le député de la Riviera demande également le développement de solutions de type bracelet électronique.

Prévention auprès des jeunes

Le volet préventif n’est pas oublié par le PLR:« Si les jeunes sont sensibilisés à la consommation de tabac, la prévention en matière de drogues ne semble pas être une priorité dans la politique des quatre piliers.» Le PLR demande donc une action du gouvernement vaudois pour renforcer la sensibilisation ainsi qu’un soutien aux familles.

Enfin, une interpellation s’interroge sur le soutien aux équipes «feux bleus» qui subissent des violences. Non seulement les fonctionnaires de police, mais également les ambulanciers contre qui les actes de violence sont en constante augmentation.