Du soutien aux mamans précaires
14 avril 2025 | Textes: lena Vulliamy | Photos: Gabriel LadoEdition N°3927
SOS futures mamans distribue des habits et du matériel pour jeunes enfants aux mères dans le besoin. A Yverdon, sa nouvelle présidente vient d’être nommée.
Une jeune femme au ventre rebondi échange au comptoir avec une bénévole. À quelques pas de là, une petite fille s’amuse à sortir livres et jouets des caisses pendant que sa maman choisit des vêtements à sa taille. Plus loin, un petit garçon court entre les étagères d’habits de grossesse et les poussettes, alors que sa maman se renseigne sur le nombre de paquets de couches auquel elle a droit.
Là, dans les locaux de SOS futures mamans, à la rue de l’Hôpital à Yverdon, investis en 2005, les personnes en situation de précarité peuvent venir chercher ce dont elles ont besoin, gratuitement. Elles sont généralement envoyées par les services sociaux ou la maternité. «Elles doivent remplir un questionnaire avec leur nom et leur revenu, et on doit aussi fonctionner à la confiance», témoignent les bénévoles.
Le but, donc, apporter un soutien concret aux mamans ou futures mamans. «On a d’ailleurs un kit de maternité élaboré par des infirmières», explique une bénévole.
Donner de son temps
Le mouvement a été fondé en 1974 et de nombreux centres existent en Suisse romande. À Yverdon, hormis la nouvelle présidente (lire encadré), la plupart des volontaires sont des retraitées, beaucoup sont grands-mamans et donnent de leur temps le mardi après-midi ou le vendredi matin. Une équipe s’occupe du tri, un travail chronophage.
Quant aux vêtements et au matériel à disposition, il s’agit de dons de particuliers qui peuvent les apporter le jeudi matin. L’association est d’ailleurs toujours preneuse. «Surtout pour les vêtements pour 3 ans et plus», précisent les bénévoles, qui regrettent que l’association ne soit pas davantage connue. Les dons d’argent sont utilisés pour acheter des couches-culottes, biberons ou lolettes, voire des lits ou autres objets selon le besoin.
Bien entendu, parmi celles qui franchissent les portes de SOS futures mamans, certaines vivent des situations lourdes; beaucoup d’enfants, un père absent, un bébé en mauvaise santé. Ainsi, les bénévoles sont à l’écoute et n’hésitent pas à donner des adresses pour qu’elles bénéficient d’un vrai soutien moral ou de conseils médicaux. Car c’est la devise de l’association: aimer, accueillir, aider.
Une nouvelle présidente motivée
Chercheuse dans le domaine de la santé numérique à l’Université de Genève, Mirana Randriambelonoro vient de reprendre la présidence de SOS futures mamans à Yverdon. «Je suis déjà impliquée dans le domaine associatif malgache, et j’avais aussi envie de contribuer à la vie associative suisse», explique la jeune femme de 35 ans.
Arrivée de Madagascar en 2011 pour ses études, Mirana aime les enfants et la cause de SOS futures mamans la touche particulièrement. «J’ai tout de suite été attirée par l’annonce et le contact avec l’équipe m’a vraiment convaincue.»
Mirana succède à Katia Gendroz, présidente pendant neuf ans. Sans vouloir tout révolutionner, elle aimerait informatiser davantage et développer la communication sur les réseaux sociaux. Elle souhaite aussi renforcer l’écoute des bénévoles, chose qu’une collègue du comité a déjà entrepris. «Mais avant d’optimiser, pour l’instant, j’observe et j’écoute.»