Urban training – Voilà une décennie que la discipline s’invite dans les rues yverdonnoises. Si les sessions permettent de bénéficier gratuitement des conseils d’un coach, elles sont aussi l’occasion de parler mathématiques et vinaigre de sureau.
Dong. 18h tapantes. La quinzaine de personnes – majoritairement des femmes – venues suivre le cours d’urban training en ce lundi soir quittent la place Pestalozzi d’un bon pas. À la tête du petit groupe, David Pieffet, qui conduit les sessions yverdonnoises pour la deuxième saison consécutive. Premier arrêt, le parking du Centre St-Roch. Les participants sont répartis en duos. Pendant que les uns font la planche, les autres sautent par dessus un bloc en béton. Avant d’échanger. À la troisième série, ça commence à chauffer.
«Il y a souvent une part d’improvisation dans mes leçons, en fonction de ce que je trouve sur le parcours, explique celui qui officie en temps que personal trainer. Mais j’ai quand même un cadre de base: le cours doit durer une heure, tous les groupes musculaires doivent être sollicités et le tour doit se faire en ville.»
Quelques minutes plus tard, les bras sont mis à contribution sur les poteaux et les bancs en face du stade municipal. À cette heure-là, l’avenue des Sports – dont le nom paraît encore plus justifié qu’habituellement – est largement fréquentée. Les automobilistes jettent un coup d’œil curieux. Le feu passe au rouge, un conducteur lance quelques encouragements en attendant de pouvoir continuer sa route.
Se promener le nez en l’air
Le cours se poursuit par quelques allers-retours, entrecoupés de squats, en trottinant sur le parking des Rives. «J’essaie de varier au maximum les entraînements, car il y a des gens qui viennent pratiquement chaque semaine depuis dix ans», précise David Pieffet. C’est notamment le cas d’Edite Pahud, présente depuis le premier jour. «J’apprécie le concept de s’entraîner en plein air avec ce qu’on a à disposition. Et avec un coach qui nous corrige et nous encourage, on en fait plus que si on était seul», relève-t-elle. Dans la limite du raisonnable toutefois: alors que le groupe monte les escaliers situés devant La Marive en effectuant une pompe sur chaque marche, David Pieffet propose d’en faire de même à la descente et récolte des rires pour toute réponse.
Voisine d’Edite Pahud – qui avoue avoir fait venir «presque tout son quartier» en une décennie –, Mireille Schumacher voit dans les sessions d’urban training l’occasion de se promener en ville le nez en l’air. «Il y a deux semaines, les tilleuls étaient en fleurs. Ça sentait tellement bon! J’en cueille chaque année pour les tisanes. Le sureau aussi. Je le mets dans du vinaigre, c’est parfait avec la salade.»
La dizaine de minutes de marche rapide pour regagner le centre est propice à la discussion. Professeure de mathématiques au gymnase désormais à la retraite, l’Yverdonnoise s’interroge sur l’importance de ceux-ci pour les skateurs. Le temps de disserter sur la part d’intuition et celle issue de savants calculs dans les courbes prises par les adeptes de planche à roulettes, les «sportifs du lundi» sont de retour sur la place Pestalozzi. Dong. La grande aiguille de l’horloge du temple a fait un tour. Plus le temps pour le stretching, c’est l’heure de la douche.
Informations et inscriptions:
www.urban-training.ch