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Moins d’un tiers de femmes

20 avril 2017 | Edition N°1979

Nord vaudois – Dans le cadre de l’élection au Grand Conseil du 30 avril, 84 candidats du sous-arrondissement d’Yverdon, et neuf candidats de la vallée de Joux se disputeront respectivement quinze et deux sièges. Parmi tous les prétendants et prétendantes, moins d’un tiers sont des femmes. Pourquoi ?

Le Grand Conseil actuel (2012-2017) ne comprend que 43 femmes sur 150 députés, soit 28,6%. ©Jacquet-a

Le Grand Conseil actuel (2012-2017) ne comprend que 43 femmes sur 150 députés, soit 28,6%.

La parité hommes-femmes, qu’il s’agisse de salaires ou de représentation politique, constitue aujourd’hui un thème de discussion privilégié à travers toute la société. En période d’élections, comme celle que tout le Canton de Vaud connaît actuellement en vue de renouveler les députés du Grand Conseil, cette thématique s’invite presque naturellement. Si l’on compare les chiffres de 2012 avec ceux de 2017, au niveau de l’arrondissement d’Yverdon-les-Bains, on s’aperçoit que les listes d’aujourd’hui offrent 32,1% des places à des femmes (27 sur 84), contre 29,6% il y a cinq ans (32 sur 108). Comment est-ce que les différents partis effectuent leur choix pour constituer leur liste ?

 

Les compétences priment

 

Au PLR, les choses sont claires : en fait, il n’y a pas de volonté écrite de pousser pour avoir un nombre déterminé de candidates. «Nous préférons miser sur des personnalités représentatives de nos différentes sections qui sont au nombre de sept, détaille Pierrette Roulet-Grin, présidente du PLR pour le sous-arrondissement yverdonnois. Pour ce qui est de la façon dont notre liste s’est mise en place, c’est assez simple : à chaque section du sous-arrondissement (ndlr : Yverdon-les-Bains, Grandson, Chavornay, Orbe, Vallorbe, Yvonand et Sainte- Croix) sont distribués un certain nombre de places de candidats, proportionnellement au nombre d’habitants représentés. Ensuite, chaque section a tenu une assemblée pour désigner ses candidats.»

Du côté de l’UDC, la donne est sensiblement la même. «Le parti n’a pas de ligne directrice qui impose la parité hommes-femmes sur nos listes, mais plus il y en a, plus on est satisfaits, détaille Yvan Pahud, député de Sainte-Croix. Cela apporte une diversité nécessaire. Nos deux candidates, Sandrine Robadey et Anita Burri, peuvent se targuer d’être expérimentées en politique en ayant respectivement occupé les postes de secrétaire de l’arrondissement et présidente du Conseil communal à Yvonand. Plus personnellement, je trouve que choisir d’inscrire une femme sur une liste parce que c’est une femme, plutôt que pour ses compétences, s’approche plus du dénigrement que d’un service rendu.» Son collègue de parti, Julien Cuérel, rappelle également qu’il y a plusieurs femmes UDC de la région qui mènent ou ont mené une carrière politique, notamment Alice Glauser, de Champvent.

 

Un objectif prioritaire

 

A gauche, le discours est logiquement diamétralement opposé. «Pour le Parti socialiste, en Suisse et en général, la parité hommes-femmes sur les listes revêt une importance capitale, insiste Anne-Sophie Betschart, candidate et ancienne municipale à Yvonand. Il est clair que cette parité doit aller de pair avec un certain bagage, avec certaines compétences. Si nous n’avions pas trouvé assez de femmes compétentes, nous nous serions tournés vers des hommes. Mais ça n’a pas été le cas.»

Le son de cloche n’est pas très différent dans les rangs des Verts du Mouvement écologiste vaudois. «La parité hommes-femmes représente une volonté claire et un objectif que nous nous faisons un point d’honneur d’atteindre, explique l’Yverdonnois Vassilis Venizelos, député. Au niveau cantonal, pour l’élection qui arrive, on y est presque. L’avantage de pouvoir présenter des femmes sur nos listes, poursuit- il, s’avère également un atout dans l’idée d’en placer finalement dans les parlements, car elles y sont encore sous-représentées.»

A noter encore que sur les sept listes déposées pour les élections au Grand Conseil, trois sont emmenées par des femmes : Parti socialiste (Cesla Amarelle), Alliance du Centre (Sylvie Villa) et Les Verts (Sabine Glauser- Krug).

 

Jean-Philippe Pressl-Wenger

 

Votera ou ne votera pas, avis croisés de Nord-Vaudois sur les élections

Yverdon-les-Bains – Il reste dix jours pour voter avant le premier tour de l’élection du Conseil d’État et du Grand Conseil vaudois

«C’est comme en France, avant ils vous promettent tout et une fois qu’ils sont élus, il n’y a plus rien», s’exclame un passant après avoir entendu le simple mot «élection». Une chose est sûre : tous les Nord-Vaudois ont un avis sur les élections qui auront lieu dans dix jours, mais peu veulent qu’il soit exposé au sein des colonnes d’un journal.

 

A l’encontre

 

Mégane utilise Easyvote pour s’informer sur les élections. ©Bayron Schwyn

Mégane utilise Easyvote pour s’informer sur les élections.

Les personnes interrogées ont toutes défendu l’importance du droit de vote, même si certaines avouent qu’elles ne l’ont pas toujours utilisé. «Avant, je ne votais pas, mais cette fois, je vais donner ma voix. Je ne me reconnais pas dans certains partis qui ont toujours plus de sièges, je voterai avant tout à l’encontre de leurs idées», explique Olivier, 47 ans, technicien spécialisé en service après-vente. Sa compagne, Lise, y est aussi pour quelque chose.

L’enseignante de tout juste quarante ans ne manque jamais une occasion d’exercer son droit démocratique. Mais, quand il s’agit de prendre de l’avance, c’est une autre histoire. «Disons que même si je mets mon enveloppe toujours à la dernière minute dans l’urne, je réfléchis mon choix toujours bien à l’avance», avance Lise. Une habitude que l’on retrouve chez de nombreux badauds.

 

Bien s’informer

 

Si pour Mégane, 21 ans, le droit de vote est une réelle responsabilité, il ne faut pas le faire n’importe comment. «Je pense qu’il faut avant tout bien s’informer. La dernière fois, j’avais utilisé Easyvote (ndlr : plateforme en ligne qui a pour objectif d’inciter davantage de jeunes à voter, ceci en proposant des vidéos explicatives des enjeux des votations et élections à venir) et je pense que je vais encore le faire cette fois-ci pour m’aiguiller dans mes choix», avance l’étudiante en médecine.

L’information, certains s’en désintéressent complètement et ne voient de la campagne que les affiches qui habillent les rues à intervalles réguliers. C’est le cas d’Emilie, 21 ans, qui votait il y a encore quelque temps, mais qui s’est «déconnectée » de l’actualité, las des mauvaises nouvelles qu’elle annonce.

En 2012, lors des dernières élections cantonales, un peu plus de 40% des Vaudois avaient participé au choix des députés. Les facteurs qui expliquent l’abstentionnisme sont complexes. Mais comme le montre l’exemple d’Elodie, la famille dans laquelle chacun grandit à une certaine influence. «Mon papa était député et ma maman était municipale. Nous votions tous ensemble, c’est quelque chose de naturel pour moi», raconte la jeune maman.

 

Et pour ceux qui n’ont pas le droit de vote ?

 

«Maintenant que j’ai ma petit Nina depuis 19 mois, j’ai envie de faire les démarches pour pouvoir donner ma voix à ceux qui me ressemblent le plus», lâche Alexandre, Italien, mais né à Yverdon-les-Bains, il y a 39 ans.

Bayron Schwyn

 

Le chemin vers le législatif
Nord-vaudois – Petit rappel concernant cette élection

 

Le Grand Conseil vaudois constitue l’autorité législative du Canton de Vaud. Il adopte les lois, les décrets et le budget annuel. C’est également lui qui fixe les impôts. Cet organe est composé de 150 membres élus par le peuple pour une durée de cinq ans, du 1er juillet 2017 au 30 juin 2022. Le Canton de Vaud se scinde en dix arrondissements ayant chacun un nombre de député(e) s à élire en fonction de sa population. Trois arrondissements sont subdivisés en sous-arrondissements. C’est le cas d’Yverdon-les-Bains, qui doit élire quinze député(e)s, et de la vallée de Joux, qui doit en élire deux.

Le mode d’élection est le système de la représentation proportionnelle. Pour Yverdon-les-Bains, par exemple, les quinze sièges feront d’abord l’objet d’une répartition entre les différents partis, en proportion des suffrages obtenus dans le sous-arrondissement. Ensuite, les sièges remportés par chaque parti seront distribués aux candidat(e)s qui ont obtenu le plus de voix.

Durant la législature qui s’achève (2012-2017), les sièges du sous-arrondissement d’Yverdon-les-Bains étaient répartis de la manière suivante parmi les partis en lice : cinq sièges pour le PLR Les Libéraux-Radicaux, quatre sièges pour le Parti socialiste et l’UDC, et deux sièges pour Les Verts Mouvement écologiste vaudois. Les deux sièges réservés à la vallée de Joux étaient répartis entre le Parti socialiste et le PLR Les Libéraux- Radicaux.

Com.

 

Un Gouvernement pour gérer l’incertitude

Perspectives – Le Canton de Vaud de 2017 n’a plus rien à voir avec celui du début du siècle, qui était miné par la dette, une banque cantonale en déroute et un Gouvernement manquant de cohésion. Mais l’avenir s’annonce plus chahuté.

Le chancelier Vincent Grandjean avec le Conseil d’Etat sortant : Béatrice Mettraux, Jacqueline de Quattro, Pascal Broulis, Anne-Catherine Lyon, Pierre-Yves Maillard (président), Philippe Leuba et Nuria Gorrite, sur l’esplanade du Château cantonal, au terme du second tour, en avril 2012. ©Raposo/ar

Le chancelier Vincent Grandjean avec le Conseil d’Etat sortant : Béatrice Mettraux, Jacqueline de Quattro, Pascal Broulis, Anne-Catherine Lyon, Pierre-Yves Maillard (président), Philippe Leuba et Nuria Gorrite, sur l’esplanade du Château cantonal, au terme du second tour, en avril 2012.

Les citoyennes et citoyens vaudois devront décider quelle sera l’équipe gouvernementale qu’ils comptent porter au pouvoir pour ces cinq prochaines années. Un mandat qui, en fonction des évolutions socio-économiques prévisibles n’aura rien de comparable avec la forme de «lune de miel» de ces dernières années. Une période faste, favorisée par une évolution économique tout à fait extraordinaire. Lorsqu’on regarde en arrière, on ne cesse d’évoquer les «trente glorieuses». D’ici peu, on parlera sans doute des «quinze merveilleuses» du début de millénaire.

En effet, à l’instar de ce qui se passe dans de nombreuses familles, l’argent est souvent source de conflits. Mais lorsqu’il abonde, chacun se contente de ce qu’il a. Mais pour en arriver là, il a fallu consentir des efforts et faire le poing dans la poche.

 

Une longue convalescence

 

On ne parle plus guère de la dette abyssale de neuf milliards de francs, des programmes d’économies joliment baptisés «Orchidée», des crises internes à l’équipe gouvernementale, et de la recapitalisation forcée de la Banque cantonale, devenue depuis le meilleur placement du Canton de Vaud.

Ce n’est pas faire du régionalisme excessif que de dire que l’élection du Sainte-Crix Pascal Broulis est arrivée à point nommé. Il fallait en effet avoir une bonne formation financière, et une réelle compréhension du fonctionnement de l’économie pour trouver une issue à une situation pour le moins compliquée. L’entrée d’un banquier au Gouvernement, doté d’une expérience parlementaire, est pour beaucoup dans l’évolution qui a été engagée. Mais pas seulement. En effet, l’entente, confinant à la complicité, avec l’ancien syndicaliste Pierre-Yves Maillard a permis d’engager une véritable dynamique. Des éléments extérieurs, mais aussi une vraie politique de développement axée sur l’attractivité du bassin lémanique et des hautes écoles ont, au bout du compte, permis au Canton de Vaud de retrouver sa place parmi les grands cantons suisses. Avec, cerise sur le gâteau, à nouveau un représentant au Conseil fédéral.

 

Gérer le succès

 

Le plus difficile pour les années à venir consistera à maintenir les acquis. Une tâche d’autant plus compliquée que la classe moyenne, pressée fiscalement, est à bout de souffle, que le poids du vieillissement de la population va sensiblement s’accentuer, que la facture sociale ne cesse de s’alourdir que les coûts de la santé ne cessent d’augmenter.

Le futur Gouvernement devra donc opérer des choix et ils peuvent varier en fonction de la majorité. Majoritaire actuellement, la gauche ne semble pas très disposée à limiter les revendications. Les négociations ayant abouti au compromis sur la troisième réforme fiscale des entreprises (RIE III) le démontrent.

 

Un duel nord-vaudois

 

Il ne fait pratiquement aucun doute que les six sortants qui se représentent -la socialiste Anne-Catherine Lyon a renoncé faute du soutien de son parti- seront réélus. Cette équipe très (trop ?) soudée a soigneusement évité les sujets qui fâchent. La question de l’intégration du «nouveau» se pose.

C’est dire que dans un combat qui va opposer l’alliance rose-verte à celle de la droite PLR-UDC, seuls la socialiste Cesla Amarelle et l’UDC Jacques Nicolet ont de réelles chances d’accéder au Conseil d’État.

Ce duel entre deux Nord-Vaudois résume à lui seul deux visions, forcément opposées lorsqu’il s’agira d’affronter des temps difficiles. Celle d’un agriculteur qui défend l’idée de ne dépenser qu’un franc acquis, et celle d’une intellectuelle pour laquelle le bien-être du peuple prime sur la problématique de l’endettement.

Ce choix entre ces deux personnalités est le seul enjeu de cette élection à la majoritaire.

Isidore Raposo

 

Comment voter
Procédure – Respectez les délais

 

A la différence du Grand Conseil, où l’élection se fait à la proportionnelle par arrondissement, pour le Conseil d’État, le canton représente un seul et unique arrondissement et, au premier tour, le 30 avril prochain, seuls les candidats ayant obtenu la majorité absolue sont élus. Un éventuel second tour sera organisé le 21 mai, à l’occasion des scrutins fédéraux. A ce moment-là, la majorité relative suffira.

L’électeur peut voter par correspondance ou le 30 avril, où les bureaux de vote sont ouverts durant une heure au minimum. Selon l’arrêté de convocation du 1er février dernier, ils devront fermer à midi au plus tard.

Voter juste

Pour le vote par correspondance, il faut que l’enveloppe de vote jaune fermée (avec les bulletins à l’intérieur) d’une part, et la carte de vote (avec l’adresse du greffe apparaissant dans la fenêtre) d’autre part soient renfermées dans l’enveloppe de transmission.

La carte de vote ne doit en aucun cas être glissée dans l’enveloppe de vote jaune.En cas de besoin, l’enveloppe de transmission officielle peut être remplacée par une enveloppe privée, portant l’adresse du greffe.

Vote au bureau

Les électeurs qui souhaitent se déplacer au bureau de vote doivent se munir du matériel reçu : carte de vote à usage unique (obligatoire), enveloppe de vote et bulletins de vote, à l’exception de l’enveloppe de transmission.

Les citoyens âgés, malades ou infirmes votent par correspondance. Au besoin, ils peuvent demander au greffe municipal, au plus tard le vendredi 28 avril 2017, à voter à domicile ou en établissement, pour autant que celui-ci se trouve dans leur commune politique. Les militaires en service et les personnes astreinte à la PCi peuvent voter par correspondance.

Réd.

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Rédaction