Ecrin royal pour l’Asior
20 août 2024 | Texte: Robin Badoux | Photos: Michel DuperrexEdition N°3770
Le nouveau collège de Montcherand a accueilli ses premiers élèves hier. A la fois moderne et écologique, le bâtiment est aussi truffé d’installations qui rendent la vie à l’école et l’apprentissage agréables. Visite guidée.
Montcherand compte 156 nouveaux Pique-Raisinets depuis hier. Des enfants, essentiellement, qui, lors de cette rentrée 2024, ont pris pour la première fois le chemin de l’école en direction du nouveau collège, le Pique-Raisinets – le sobriquet local –, assemblé en amont du village, à côté des terrains de foot et de la grande salle.
Un écrin de bois et de béton bâti par l’Association scolaire intercommunale d’Orbe et région (Asior). «C’est le premier bâtiment construit par l’Asior, indique Olivier Petermann, président du comité de direction. On y a donc installé les locaux administratifs, le secrétariat, la bourse ou encore une salle de conseil pour le comité directeur.» Jusqu’à présent, les dix communes membres avaient en effet la charge de fournir les bâtiments scolaires. Ce sont en revanche bien elles qui ont financé la construction de ce nouveau collège, dont le crédit de construction s’élève à 10,5 millions de francs.
Outre une aile administrative, le collège contient surtout huit nouvelles salles de classe, adaptées pour accueillir 160 élèves de primaire, de la 1P à la 6P. Hier, deux classes enfantines, une classe 3P, une classe 4P, deux classes 5P et deux classes 6P ont été investies par des écoliers venant surtout des communes proches de Montcherand, soit Lignerolle, L’Abergement, Sergey et Orbe. Pour rappel, quatre classes ont été fermées dernièrement: deux à Lignerolle et deux à Rances. «Avec ces huit classes à Montcherand, nous en gagnons donc quatre de plus», remarque avec enthousiasme le directeur de l’établissement primaire, Laurent Delisle.
Mobilier modulable et matos de pointe
A l’écoute des besoins des enseignants, qui ont chacun pu exprimer leurs idées et envies, les salles de classe ont été équipées avec du mobilier modulable, léger et adaptable. «Tout le bâtiment a été pensé selon ce modèle», remarque Laurent Delisle. Chaque pupitre, que ce soit celui du prof ou ceux des élèves, peut ainsi être déplacé en fonction des besoins du cours. Les tables peuvent par exemple être assemblées en îlots pour des travaux de groupe, ou être dégagées sur les côtés pour obtenir de l’espace pour un cours de musique. Les élèves ont également le choix concernant leur assise. Des chaises standards sont à leur disposition, comme des tabourets d’assise active, pour les enfants hyperactifs. «C’est comme pour nous, les adultes, remarque Olivier Petermann. On supporte parfois difficilement de rester trois heures dans la même position. Les enfants peuvent donc trouver le mobilier adapté à leurs besoins.» L’aspect modulable des salles permet en outre aux plus bougillons de se dégourdir entre deux activités.
Toutes les salles de classe sont en outre équipées de tableaux noirs interactifs. Concrètement, un écran géant tactile est intégré au traditionnel tableau noir. Les enfants peuvent ainsi y faire leurs exercices devant la classe, ou depuis leur pupitre sur des tablettes numériques.
En plus des huit salles de classe, quatre salles plus petites sont à disposition pour des cours d’appui, des travaux de groupe interclasses, ou des activités de soutien pour les élèves à besoins particuliers. Une infirmerie, une salle PPLS (psychologie, psychomotricité et logopédie en milieu scolaire), une salle de travaux manuels et une petite cuisine sont à disposition des élèves et enseignants. «C’est plutôt rare dans un bâtiment scolaire, remarque Laurent Delisle. Les plans de travail sont adaptés pour les enfants comme pour leurs enseignants. C’est un ajout utile pour entraîner la motricité des élèves.»
Encore un détail: aucune porte ne sépare les toilettes, mixtes, de la zone commune – les cabines sont quand même séparées par des cloisons! –, empêchant ainsi aux enfants de s’y cacher ou d’y embêter leurs camarades. «On évite aussi le souci qu’on remarque à Chantemerle, à Orbe, où les enfants n’arrivent pas à ouvrir les portes des toilettes en raison des normes incendie.»
Montcherand centre régional
A ce jour, l’Asior compte quatre classes à Arnex, quatre classes à Valeyres-sous-Rances, douze au Collège du Grand Pont à Orbe, vingt-cinq à Chantemerle et quatre au Pré Genevois à Orbe. A tout cela s’ajoutent donc huit nouvelles classes à Montcherand, dans un lieu qui n’a pas été choisi au hasard. «Montcherand fait sens car il y a à côté la salle de gym (ndlr: la grande salle de Montcherand) qui était déjà utilisée auparavant par les écoles, explique Olivier Petermann. Et Laurent Delisle d’ajouter: «On évite ainsi que les élèves aient à trop se déplacer dans la même journée. Il y a tout sur place ici.»
Une aile du bâtiment accueille aussi un nouveau service d’accueil de jour UAPE.
Pour acheminer ces nouveaux écoliers vers Montcherand, l’Asior a mis en place un réseau de petits bus scolaires. A terme, un arrêt de bus sera bâti devant le collège et, dès décembre, avec le nouvel horaire CFF, les bus régionaux publics viendront s’y arrêter pour prendre ou déposer les enfants venant du côté d’Orbe ou de Vallorbe.
Outre cet arrêt de bus, quelques meubles viendront compléter ceux déjà en place, tout comme quelques installations pour la salle des maîtres. Ces derniers sont, en définitive, les moins bien lotis pour l’instant!
Le collège Pique-Raisinets sera officiellement inauguré en septembre, le temps de permettre aux enfants de se l’approprier, et d’y apporter de la vie avec quelques dessins et bricolages.