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Elle a pris sa revanche sur les volcans
© Rada Photo

Elle a pris sa revanche sur les volcans

19 avril 2021 | Edition N°2934

Ultra-Trail – Stéphanie Perriard a remporté la 2e édition du Volcano Ultra Marathon du Costa Rica. Une épreuve par étapes de 250 km au cœur de la jungle et des reliefs.

Partie au Costa Rica il y a deux ans pour prendre part au tout nouveau Volcano Ultra Marathon, Stéphanie Perriard avait abandonné. Alors débutante en endurance, elle n’était pas encore prête. Les choses ont bien changé.

La traileuse de Peyres-Possens, 35 ans, vient de remporter la 2e édition de la course costaricienne de 250 km (annulée en 2020). «J’étais restée sur ma faim en 2019. Je suis allée chercher ma revanche», lance-t-elle, ravie du coup réalisé.

Vainqueur de l’Ultra Trail des Montagnes du Jura sous le déluge, en octobre 2020, l’ancienne bodybuildeuse n’imaginait pas trouver des conditions pires. Elle se trompait: dans la jungle costaricienne, il a plu toute la semaine, ce qui a rendu l’épreuve – qui emmène les coureurs à plus de 2000 m d’altitude – deux fois plus dure. «C’était boueux, plein de racines. J’ai des griffures partout sur les jambes, mais j’étais bien préparée, raconte celle qui travaille dans l’immobilier à Orbe. Deux jours après la dernière étape, je n’avais plus de courbatures.»

Il fallait pourtant être courageux pour se lancer dans l’aventure. Lors de la deuxième étape, elle a eu besoin de trois heures pour parcourir 5 km, au cœur d’une rivière dont l’eau montait jusqu’à la taille. «À un moment donné, on n’avait plus notre fond et les organisateurs ont dû tirer une corde pour qu’on puisse avancer. Dans la boue, je faisais un pas en avant, deux en arrière.»

Lors de la sixième et dernière étape, la plus longue, les participants ont eu 40 km de descente à leur programme. En pleine jungle. «Il était parfois impossible de tenir debout à cause de la boue. J’ai fait la descente sur les fesses.»

Comme elle le dit, Stéphanie Perriard était cette fois «partie pour finir». Elle espérait peut-être remporter une ou deux manches. Elle les a toutes gagnées – reléguant ses adversaires des heures derrière elle –, même quand elle s’est perdue en pleine forêt, avec le groupe de tête, après qu’un local s’était amusé à débaliser le parcours. Elle a couru 4 km supplémentaires dans l’aventure, ce qui ne l’a pas empêchée de revenir sur la concurrente alors en tête dans le final, et de la déposer sur place.

Ravie, elle retournera certainement courir avec les volcans l’an prochain. Ce d’autant plus qu’en tant que tenante du titre, le dossard lui sera offert. «Ça a été une chouette expérience sportive et humaine.» Pura vida, pura ventura, comme le dit le slogan de la course.

Bientôt, les volcans d’Islande
Après les paysages magnifiques du Costa Rica, Stéphanie Perriard va se préparer pour le Swiss Canyon Trail, qui passe par le Suchet, au mois de juin, puis elle s’en ira prendre part au Volcano Ultra Marathon d’Islande. Suivront le trail de Montreux et le Swiss Peaks, dans les Alpes. Un sacré été! «Je n’arrivais pas à choisir, alors je fais tout, lance celle qui aime quand ça grimpe et qui est à la recherche de sponsors pour la soutenir dans ses aventures. Bien géré, ça peut passer!»

250 km à parcourir en six étapes, dont une de 86 km le dernier jour. Tel était le menu de la 2e édition du Volcano Ultra Marathon du Costa Rica, qui a eu lieu du 28 mars au 2 avril.
34h49 C’est le temps, plus trente secondes, réalisé par Stéphanie Perriard au cumul des six étapes. C’est 5h28 de mieux que la deuxième femme, l’Espagnole Maigua Ojeda.
7 kilos: c’est le poids du sac à dos qu’a porté Stéphanie Perriard (eau comprise) durant la course. Elle s’est contentée du strict minimum: «J’avais juste ma tenue de course. Je ne me suis pas changée de toute la semaine…. mais je ne m’attendais pas à une telle météo.» D’autres sont partis avec plus de 10 kilos sur les épaules.
8e C’est le classement de Stéphanie Perriard au scratch (tous genres confondus) sur 48 concurrents, dont huit femmes. L’Espagnol Zaid Ait Malek Oulkis a été le plus rapide, en 26h55.
12200 mètres de dénivelé positif attendaient les concurrents. Et une bonne partie en pleine jungle.

Manuel Gremion