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Elle se bat pour reconstruire sa maison

19 février 2014

Après avoir tout perdu dans l’incendie de sa maison à Villars-Burquin, Annelyse Vonlaufen se retrouve dans l’impasse face à l’ECA.

Le nouvel appartement d’Annelyse Vonlaufen est très simple et chauffé par un seul poêle, mais la présence de sa peluche «Samy», baptisée comme son chien disparu dans l’incendie, de ses chats et de son autre chien lui réchauffe le coeur.

Le nouvel appartement d’Annelyse Vonlaufen est très simple et chauffé par un seul poêle, mais la présence de sa peluche «Samy», baptisée comme son chien disparu dans l’incendie, de ses chats et de son autre chien lui réchauffe le cœur.

Le 25 novembre dernier, la vie d’Annelyse Vonlaufen (72 ans) est partie en fumée, dans les flammes de l’incendie qui a frappé sa maison de Villars- Burquin. Encore sous le choc de la catastrophe, elle revenait, dans nos colonnes, sur ce tragique événement qui a bouleversé une existence déjà tourmentée (La Région du 5 décembre 2013). Mais alors qu’elle pensait avoir passé l’un des instants les plus difficiles de sa vie, Annelyse Vonlaufen doit aujourd’hui lutter pour pouvoir toucher l’indemnité de son sinistre.

«Jamais je n’aurais pensé qu’on puisse traiter les gens de cette manière lorsqu’ils ont perdu tout ce qui les rattachent à leur passé, s’indigne-t-elle. Aujourd’hui, je suis tout près de craquer.» En désaccord avec l’Établissement d’assurance contre l’incendie (ECA), l’habitante de Villars- Burquin a attendu plusieurs semaines avant de recevoir une partie de son indemnité. «Je n’avais plus aucun habit, à part ceux que je portais le jour de l’incendie, explique-t-elle. Naïve, je pensais que si je dépensais le moins possible, je pourrai toucher plus d’argent de l’assurance incendie. Or, on m’a dit que je devais dépenser sans compter afin de pouvoir recevoir la totalité de la somme de mes biens matériels. A mon âge, je n’ai plus besoin de richesse matérielle.»

Pour ce qui est de la reconstruction de sa maison, Annelyse Vonlaufen ne pensait pas que l’opération lui serait rendue si compliquée et onéreuse. «Je suis dans l’obligation de la reconstruire telle quelle, tout en procédant à des rénovations pour la remettre aux normes du moment, indique-t-elle. Ces rénovations devraient me coûter plus de 200 000 francs, une somme que je n’ai bien évidemment pas en ma possession. Dans le cas contraire, si je décide de ne pas reconstruire ma maison, mon indemnité serait réduite de 35%. Autant dire que je ne pourrais même pas payer mon hypothèque.» Interrogé sur cette affaire, l’ECA fait savoir que, s’agissant d’une procédure en cours, il n’est pas autorisé à communiquer sur ce dossier.

Si Annelyse Vonlaufen en a gros sur la patate et qu’elle ne sait pas vraiment de quoi son avenir sera fait, elle garde toutefois le sourire en repensant aux personnes qui lui sont venus en aide. «Les habitants et la Municipalité de Tévenon ont été extraordinaires en me trouvant un petit appartement très rapidement et en organisant une collecte pour me venir en aide. La paroisse m’a également versé la moitié de la somme récoltée lors d’un repas de soutien. Sans oublier Cristina et Domingos, le couple qui m’a hébergé pendant deux mois, ainsi que toutes les personnes qui par leurs petits gestes m’ont littéralement sauvé la vie.»

Benjamin Fernandez