Elles étaient dans la rue, et elles expliquent pourquoi
14 juin 2019Edition N°2518
Quatre femmes, qui ont manifesté à Yverdon-les-Bains ce vendredi 14 juin, expliquent les raisons de leur mobilisation.
«On naît libre et on doit le rester»
Catherine Montandon, médecin retraitée âgée de 64 ans, est venue de Villars-Burquin avec son mari, par solidarité avec les femmes qui travaillent ou non. Déjà présente lors de la grève de 1991, elle a dû mettre sa carrière entre parenthèses pour pouvoir s’occuper de ses filles et en faire des femmes libres. Elle souligne l’importance de l’éducation des fils par les mères afin de les sensibiliser à la cause des femmes. «On naît libre et on doit le rester.»
Le poids du système patriarcal
Tania Diaz, 36 ans, mariée et maman d’une petite Alena de 2 ans, a grandi en étant consciente des injustices entre les hommes et les femmes. Dès qu’elle l’a pu, elle s’est associée à des causes féministes. Elle est devenue assistante sociale et intervenante en santé sexuelle par le conseil et l’éducation. Très impliquée, elle précise que les féministes ne s’attaquent pas aux hommes mais au système patriarcal dont ils sont également prisonniers. «Il y a toujours quelqu’un pour partager ses combats.»
Charge mentale importante
Aida Lanaspeze, 38 ans, a deux enfants de 6 et 9 ans, et est assistante administrative. Par solidarité avec toutes les femmes, elle a pris congé vendredi pour venir à Yverdon-les-Bains depuis Vaumarcus (NE), tandis que son mari s’occupait des enfants. Même si, dans la grande entreprise où elle travaille, les salaires sont égaux, elle estime que la charge mentale des femmes est plus grande. Elle souhaite l’égalité dans tous les domaines et une armée professionnelle. «On doit se soutenir entre nous, sinon personne ne le fera.»
Davantage de reconnaissance
Beatriz Cid, 40 ans, maman de deux enfants de 10 et 12 ans, a été informée de la grève des femmes par un stand lors de la fête du travail. Elle tient un institut de beauté et s’est rendue à la manifestation pour revendiquer davantage de reconnaissance: «En tant que femme, notre travail est moins valorisé et c’est le plus souvent nous qui travaillons à temps partiel parce que le partage des tâches domestiques n’est pas équitable. Qu’on arrête d’être plus exigeant avec les femmes qu’avec les hommes.»