Yverdon-les-Bains – La municipale Carmen Tanner a annoncé officiellement sa grossesse hier. Durant son congé maternité, de juillet à octobre, Pierre Dessemontet reprendra son dicastère.
Certains avaient des doutes, d’autres n’ont rien vu venir. Mais désormais, c’est officiel. Le ventre de la municipale yverdonnoise Carmen Tanner, dissimulé par des couches d’habits d’hiver, ne passera désormais plus inaperçu, puisque l’élue de 37 ans a annoncé hier qu’elle attendait un bébé pour la fin du mois de juin. A quatre mois et demi de grossesse, «Madame culture» affiche une mine rayonnante. «Ça se passe très bien pour l’instant, je suis tranquille jusqu’à l’adolescence!», lance-t-elle avec humour.
«Une joyeuse surprise»
«C’est une joyeuse surprise», poursuit Carmen Tanner. Cet heureux évènement implique toutefois quelques changements sur le plan de l’organisation de la Municipalité. «On ne savait pas vraiment comment faire, car apparemment aucune ville vaudoise ne s’est retrouvée dans cette situation, explique l’Yverdonnoise. J’ai très vite revendiqué le droit à un congé maternité, tout d’abord par respect envers les soixante ans de combat qui ont été menés pour une assurance maternité. Ensuite, je pense que j’en aurai besoin, et mon bébé aussi. Et puis c’est un devoir d’exemplarité des élus. Ce serait un mauvais signal que de prendre un congé maternité au rabais dans un contexte où on parle de congé paternité.» L’édile entend néanmoins reprendre rapidement sa place au sein de l’Exécutif.
Le chef des Energies en renfort
Bien que le suppléant de Carmen Tanner soit le syndic Jean-Daniel Carrard, c’est le municipal chargé du Service des énergies Pierre Dessemontet (PS) qui la remplacera durant son congé maternité de quatre mois, soit de juillet à octobre.
«Comme c’est une longue suppléance et que le syndic a un poste à 100%, ainsi qu’une fonction au Canton et à l’Union des communes vaudoises, il craignait que cela fasse trop, explique l’élu socialiste. Il faut dire aussi qu’on voyait mal retirer à la gauche, qui est déjà minoritaire, le peu qu’elle avait.»
Celui qui se disait être peu intéressé par le service en question s’apprête à relever un challenge. «Je ne suis pas effrayé, car j’ai deux ans et demi de pratique maintenant et aussi parce que je vais reprendre la gestion au quotidien mais, comme c’est un dicastère qui a beaucoup de délégations dans des fondations et des associations, on s’est réparti ces tâches entre tous les municipaux.» Une mission qui pourrait éveiller une sensibilité à la culture? «Sait-on jamais», sourit-il.
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«Ce que j’appréhende, c’est ma gestion du stress»
Derrière la figure politique, il y a aussi et surtout une femme, qui découvre les joies et les difficultés d’une première grossesse. «Je touche du bois car tout se passe très bien et j’espère que cela continuera jusqu’à l’accouchement, relève-t-elle. Mais j’ai deux ou trois appréhensions quant à ma gestion du stress car en tant qu’élue, on est beaucoup sous pression et je n’aimerais pas que cela impacte la santé du bébé.» Et d’ajouter: «Ce qui me perturbe, c’est que je me retrouve dans un corps qui change très rapidement et sur lequel
je n’ai plus d’emprise.»
La municipale redoute également de perdre son statut de femme politique et qu’on la cantonne à son rôle de mère.
Quant au sexe de l’enfant, la future maman le connaît mais elle préfère garder le secret. On n’en saura pas davantage sur le prénom: «J’ai quelques idées mais je n’y ai pas encore vraiment pensé.»
En revanche, elle a bien réfléchi au moment où elle voulait officialiser la bonne nouvelle. «La semaine dernière, c’était les 60 ans de l’octroi du droit
de vote aux femmes dans le canton,
il fallait marquer le coup.»