En démonstration devant son public

Paracyclisme – Marraine de l’événement, Silke Pan a remporté la course en ligne de la Coupe du monde à Yverdon, hier, sous le déluge. La Valaisanne, qui roule en handbike 4, a réalisé une véritable course d’anthologie.

Les proches de Silke Pan lui ont fait la fête une fois la ligne d’arrivée franchie.

Le soleil est apparu quelques secondes après que Silke Pan a passé la ligne d’arrivée, triomphante, dans le ciel yverdonnois. «Je n’osais pas y croire avant la course», lançait-elle, quelque seconde après sa victoire, entourée par ses proches, venus au pas de course la féliciter.

La Valaisanne au passeport allemand a remporté la course en ligne, dans la catégorie handbike 4, de l’épreuve de Coupe du monde dont elle est la marraine. Plus que de «simplement» avoir gagné, elle a réalisé une véritable démonstration dans le Nord vaudois. Légèrement distancée en début de course, elle a refait son retard dans la première descente, juste avant la montée en direction de Cuarny. C’est dans cette ascension qu’elle a fait la différence, au train, larguant tout le monde. «J’ai vu que mes adversaires n’arrivaient pas à suivre mon rythme. Alors j’ai remis une couche», soulignait-elle. Une véritable démonstration de force.

Superstar du paracyclisme suisse, le Soleurois Heinz Frei (au centre) a lui aussi remporté la course en ligne, hier, en handbike 3.

En tête, elle a alors consolidé sa première place dans la descente de Pomy à Yverdon, malgré la pluie diluvienne du début d’après-midi. «Avec la route rendue glissante, il n’y avait aucun répit», commentait la championne, qui s’est révélée être largement la plus à l’aise dans les descentes. De bon augure à quelques semaines des Championnats du monde, lors desquels le parcours sera, là encore, très vallonné.

Séquence émotion

Après un premier passage sur la ligne avec plus de trente secondes d’avance (il y avait deux tours à parcourir, soit plus de 29 km), Silke Pan n’a plus cessé de creuser l’écart sur ses poursuivantes. Intenable, son mari Didier Dvorak faisait les cent pas dans la zone d’arrivée, jusqu’à la délivrrance.

L’accueil de ses fidèles supporters a été intense. Son mari était ému aux larmes. Il faut dire que sa moitié revient de loin. Après une série de mauvaises nouvelles tant privées que sportives, l’athlète avait failli tout abandonner. A peine plus d’une semaine plus tard, elle a vécu un des plus beaux moments de sa carrière. «Le plus fort, même», dira-t-elle, ovationnée. Le soleil après la tempête.

«C’est incroyable de gagner ici, chez moi, en Suisse, devant mes proches», ajoutait Silke Pan, touchée. Puis d’évoquer le théâtre de son triomphe. «J’aime la montagne, j’ai grandi au milieu des montagnes.» Et c’est dans les bosses du Nord vaudois qu’elle a écrit ce qui restera, sans doute, le moment fort de ces épreuves de paracyclisme, à Yverdon.

Pas de passeport suisse

Après 32 ans de vie en Suisse, dont plusieurs années d’école, Silke Pan n’a pas eu droit à un passeport à croix blanche. La cause? «Elle n’a pas cinq ans de résidence en Valais, où on a emménagé il y a un peu plus de deux ans. C’est comme ça, là-bas», regrette son mari, Didier Dvorak. Le résultat? «Même si elle était naturalisée le mois prochain, ce serait trop tard pour rouler pour la Suisse, son pays de coeur, aux Jeux de Rio, l’an prochain.» Qui a dit que la loi était bien faite?

Programme du jour

La boucle en ville dont le départ sera donné en fin d’après-midi.

Les épreuves en ligne se poursuivent aujourd’hui, sur le même parcours qu’hier, dès 9h du matin.

L’événement se clôturera en fin d’après-midi, avec le relais par équipes, sur une petit boucle en ville. Le départ est prévu à 17h. S’ensuivra l’ultime cérémonie de remise des médailles, vers les 18h.