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En fait, le stade municipal a bientôt 100 ans!

17 janvier 2021

Si la date de 1961 est communément retenue pour sourcer l’origine du stade, une tribune avait déjà été construite en 1929. Preuves photographiques à l’appui.

Claire-Lise von Ow-Randin feuilletait un album photos de son père récemment lorsqu’elle est tombée en arrêt sur des images datant de 1929. La date est écrite, de manière peu lisible, de la main de Roger Randin, son paternel. «Je n’y croyais pas: un stade à Yverdon avec une tribune, il y a près de 100 ans. J’ai toujours cru, comme on me l’avait dit et comme il est écrit sur le site de la Commune ou sur Wikipedia, que le stade datait de 1961. Or, il est bien plus vieux!», s’est exclamée la Baulmérane, qui a une histoire bien particulière avec le stade municipal.

Celle qui était alors joueuse de foot a en effet cofondé la section féminine du club d’Yverdon en 1985, et ce stade, elle le connaît par cœur. Son grand-père, Francis, en a d’ailleurs été le caissier durant… 46 ans! Mais jamais Claire-Lise von Ow-Randin n’avait eu vent de cette tribune en bois et de cette inauguration en grande pompe en 1929, devant environ 2000 spectateurs (voir à droite les journaux de l’époque).

«Évidemment, je me doute bien que je n’ai pas fait une découverte archéologique ou découvert un trésor enfoui. Les anciennes générations sont bien sûr au courant, mais je me dis qu’il est intéressant de relayer cette information au plus grand nombre, pour que ceux qui, comme moi jusqu’à il y a peu, pensaient que ce stade n’avait que soixante ans, sachent qu’on faisait du sport à Yverdon avant cela! Surtout que la rénovation est bientôt finie et que le nouveau stade sera bientôt inauguré. Je me réjouis de le découvrir, d’ailleurs», explique-t-elle. Pour en savoir plus, Claire-Lise von Ow-Randin a passé du temps dans les archives des journaux qu’elle a pu trouver sur internet pour en savoir plus. «Je voulais être bien sûre que c’était le stade municipal et pas ailleurs dans la ville. Parce que les abords ont bien changé…» Et elle a fini par trouver les réponses, après des heures et heures de fouille!

Du foot et du tennis

Les coupures de journaux d’alors sont élogieuses pour le stade, qui accueillait déjà le tennis. Le syndic s’appelait Charles Vodoz et le stade a coûté… 67 000 francs! Cette somme comprenait la construction d’une tribune de 400 places, les douches, les WC, un bureau, le chauffage, l’amenée du gaz, la clôture et deux courts de tennis, ainsi que, bien sûr, deux terrains de football, dont l’un spécialement destiné aux grands matches. À noter que le tennis a été rajouté après avoir été «instamment demandé par la jeunesse des deux sexes et nous ne saurions les lui refuser. Le tennis est en effet un jeu très sain, très hygiénique, praticable aussi bien par les jeunes filles que par les jeunes gens», relève la Municipalité de l’époque.

 

Le cas échéant, place au bétail!

 

Certaines dispositions de l’époque font aujourd’hui sourire. Ainsi, cette consigne laissée aux footballeurs: «La commission du stade pourra, le cas échéant et à certaines conditions, mettre le terrain à la disposition d’une exposition ou d’un concours de bétail.» C’est dire le peu de considération d’alors pour le jeu au sol!

Rédaction