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Nicolas Malherbe. © Michel Duperrex

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31 janvier 2021

Après plus de dix ans d’activité, Nicolas Malherbe a lancé son propre bureau d’architecture. Une nouvelle étape professionnelle qui ressemble à un risque assumé, fidèle à ses principes de base: épurés et visant l’efficacité.

Depuis un peu plus d’un mois, Nicolas Malherbe ne se lève plus à 4h30 pour se rendre à son bureau de La Chaux-de-Fonds. «J’ai une heure de trajet en moins, donc je m’autorise le réveil à 5h30», confirme le citoyen de Chavornay, qui n’a pas hésité à monter sa propre structure en pleine pandémie, et donc incertitude financière.

Un risque assumé, puisqu’Amara Architecture est né le 1er décembre 2020, une période de prime abord pas forcément propice pour se lancer et tout quitter. «Mais c’était le bon moment. Je réfléchissais depuis longtemps à me lancer comme indépendant, mais seul, ce n’est pas forcément évident. Et puis, en parlant avec un collègue neuchâtelois, on s’est rendu compte qu’on avait les mêmes envies… et les mêmes craintes. Alors, on s’est lancés les deux», explique-t-il depuis sa maison de Chavornay, qu’il a lui-même dessinée et où il a installé son bureau.

Le carnet de commandes est-il déjà rempli ou sa jeune structure connaît-elle un démarrage rendu compliqué par la crise? «Le démarrage est conforme à ce qu’on attendait. On a déjà un mandat pour une maison et les autres vont arriver bientôt. On a quelques rénovations à effectuer aussi», explique ce jeune homme de 35 ans, qui ne regrette pas un seul instant son choix.

«Outre l’heure de trajet, qui est anecdotique, c’est sûr que je perds en sécurité et en confort en étant mon propre patron, explique l’architecte. Le salaire à la fin du mois n’est plus assuré et dépend de la manière dont on va travailler. Après dix ans dans la même société, c’est sûr que les problématiques changent, mais ce nouveau défi est très stimulant et m’offre beaucoup de liberté sur le plan professionnel. à mon ancienne place de travail, je devais trouver le bon arrangement avec le client et ensuite avec mon patron, qui n’avait pas forcément la même vision que moi, ce qui est normal. Entre deux architectes, il y a des idées différentes, mais c’est vrai que parfois je ne pouvais pas aller au bout de mes projets de la manière dont je l’imaginais au départ, il fallait faire des concessions, qui sont normales en tant qu’employé. Désormais, c’est entre le client et moi et c’est quelque chose qui est nouveau et qui me plaît beaucoup. J’écoute le client, j’essaie de proposer des solutions qui répondent à ses attentes.» Et plus besoin de démontrer au patron que cette idée est la meilleure pour la société.

En analysant les différentes réalisations de l’architecte, dont sa propre maison, une évidence saute aux yeux: le style est épuré, les traits sont droits. «Alors ça, c’est clair que c’est ce que j’aime. Dans ma vision des choses, un mur ne s’arrête pas à un endroit par hasard, il incarne une continuité avec un autre élément de la maison. Après, forcément que l’on s’adaptera aux besoins et aux envies du client, mais mon style, c’est celui-là», confirme-t-il.

Si son collègue Pedro Raposo et lui sont complémentaires, c’est parce que le Neuchâtelois a plus une âme de projeteur, ayant mené des études universitaires, tandis que le Chavornaysan a suivi lui une formation de dessinateur, avant de devenir architecte. «Attention, je m’occupe aussi des projets, il ne faut pas caricaturer. Mais on se complète bien lui et moi, c’est vrai. Et j’ai une formation dans la protection incendie, qui est un plus et que je peux proposer notamment à d’autres bureaux d’architecture s’ils ne disposent pas de ces compétences à l’interne.»

Reste aux deux associés à faire fructifier désormais leurs compétences en développant leur réseau entre Neuchâtel et le Nord vaudois… et à donner rendez-vous dans quelques années pour voir où en sera Amara Architecture, le nom choisi étant la contraction de leurs deux noms de famille. Ce duo-là a pris un risque, l’assume, et en tirera les conséquences, bonnes ou mauvaises. L’esprit d’entreprise, en résumé.

Rédaction