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En soutien à la petite reine
Pour Christophe Triscornia de PRO VELO, le cycliste est légitimé à exiger de pouvoir rouler en toute sécurité.

En soutien à la petite reine

2 avril 2025 | Textes: Jérôme Christen | Photo: Michel Duperrex
Edition N°3921

Il y a 50 ans voyait le jour à Bâle la première organisation suisse de défense des intérêts des cyclistes. Dix ans plus tard, naissait PRO VELO, qui compte aujourd’hui 40 000 membres répartis dans 40 associations régionales, dont celle du Nord vaudois. Pour son ancien président et actuel membre du comité, Christophe Triscornia, des pas ont été faits, mais c’est insuffisant.

Professeur de physique au Gymnase d’Yverdon depuis cette année, Christophe Triscornia enseignait auparavant à l’école obligatoire à Renens. Il habite Yverdon depuis une vingtaine d’années et s’engage depuis à peu près autant de lustres au sein de PRO VELO.

Christophe Triscornia , comment PRO VELO Nord vaudois va-t-elle fêter les 40 ans de son organisation faîtière?

Nous n’avons rien prévu d’exceptionnel, nous poursuivons nos activités habituelles (voir encadré ci-dessous). Nous venons d’ailleurs de nous rendre compte que PRO VELO Nord vaudois fête, cette année, ses 25 ans.

Comment jugez-vous la situation du vélo à Yverdon et dans le Nord vaudois ?

Des choses peuvent être améliorées, il y a des points délicats, certains il est vrai sont  difficiles à résoudre. Du côté de Clendy, par exemple, où des bâtiments sont en construction. Il y a des rétrécissements à certains endroits où les cyclistes sont mal à l’aise. Les bandes cyclables sont de plus en plus nombreuses mais il y a peu de pistes cyclables. Certains tronçons sont interrompus par des absences de marquage. Et il manque un concept global. Sur les axes forts, nous aimerions pouvoir traverser la ville en toute sécurité et ce n’est clairement pas le cas. Des choses ont été faites, mais il reste beaucoup à faire. Les aménagements du carrefour des 4 Marrroniers, par exemple. Points positifs, les nouveaux aménagements sont bien pensés, et nous saluons la nouvelle passerelle des Cigarières sur la Thièle et sa partie cyclable.

La condition du cycliste à Yverdon est-elle plutôt bonne?

La cohabitation vélo-voiture se passe relativement bien, du moins mieux qu’à Lausanne. L’ambiance est apaisée, mais il  y a toujours de mauvais comportements. Des gens qui nous collent ou d’autres qui roulent sur la piste cyclable quand nous l’utilisons. C’est un souci permanent. Beaucoup de cyclistes ignorent d’ailleurs que les automobilistes ne sont pas autorisés à nous doubler dans un rond-point, que l’on peut et doit, en tant que cycliste, se mettre au milieu de la piste, même si ça agace les automobilistes. Yverdon a une tradition vélo, même si elle s’est un peu perdue. Globalement, les automobilistes y circulent de manière assez raisonnée.

Et pour l’ensemble du Nord vaudois?

PRO VELO Nord vaudois est née à Yverdon et nous connaissons bien notre ville. C’est plus compliqué pour la région. PRO VELO Suisse a refait un découpage qui nous a alloué une zone beaucoup plus grande mais l’essentiel de nos membres viennent d’Yverdon. Idéalement, il nous faudrait des relais dans les autres communes importantes.  Notre travail de fond, c’est de nous plonger dans les projets mis à l’enquête publique pour s’assurer de leur compatibilité avec les besoins des cyclistes. Mais nous n’avons pas de relais à Grandson, Orbe ou Vallorbe, par exemple. Or nous constatons que lorsque nous intervenons à Yverdon, nos suggestions finissent par être intégrées en amont dans les projets suivants.

Des élus proposent de prélever une taxe auprès des cyclistes pour financer les infrastructures vélo. Comment est-ce reçu?

Mal. La part de ce qui est alloué pour les aménagements cyclistes (environ 2%) est faible par rapport à tout ce qui est alloué pour les aménagements motorisés. Les cyclistes se sentent assez vulnérables sur la route et ça donne l’impression de devoir payer pour sa sécurité. Nous pensons que les infrastructures devraient permettre aux cyclistes, aux piétons, aux voitures ou autres usagers de la route de circuler de manière sûre et de ne pas avoir à débourser pour ça. On pourrait imaginer éventuellement une taxe le jour où la base des aménagements est réalisée.


Pour faire réparer son biclou samedi

Le 5 avril, PRO VELO proposera au public des contrôles de l’état des bicyclettes. Histoire de s’assurer que les freins de certains «biclous» fonctionnent correctement et que leurs pneus soient en bon état. Les usagers peuvent aussi venir avec des pièces à changer et se faire aider par le mécanicien d’un commerce local. Pour le comité de PRO VELO, ce sera également l’occasion de rencontrer ses membres et toute personne intéressée et de «savoir ce qu’ils pensent de ce qui a été fait à Yverdon en matière d’aménagements destinés aux cyclistes». Ce printemps, les 3, 10 et 24 mai, des cours seront mis sur pied pour apprendre aux enfants à rouler à vélo et aux adultes en vélo électrique. La traditionnelle bourse aux vélos aura lieu le 10 mai.

Infos sur https://pro-velo-nord-vaudois.ch


Yverdon a sa maison du vélo

L’organisation n’est pas directement liée à PRO VELO, mais elle propose des prestations qui correspondent à ses objectifs. La Maison du vélo, située à Sports 5, propose un soutien à la réparation de vélos. Tous les samedis de 9h à 12h, parfois en semaine et sur demande,  des mécanos et de l’outillage sont à disposition pour vous donner des conseils et  vous aider à réparer vos bécanes. Il suffit de venir avec vos pièces. La Maison du vélo organise également des cours de mécanique vélo les samedi 24 mai et 28 juin, de 9h30 à 12h. Sont également organisés régulièrement des cours de pratique du vélo tous niveaux, des excursions à vélo tous niveaux dans la région et des conférences.

Infos sur https://mvyverdon.wixsite.com/website