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Essieu à l’origine du déraillement

30 avril 2015

Daillens – L’enquête et les travaux liés à l’accident du train de marchandises se poursuivent, mais les pendulaires devront encore prendre leur mal en patience.

Les manoeuvres de relèvement battaient leur plein, hier matin, à Daillens. © Michel Duvoisin

Les manoeuvres de relèvement battaient leur plein, hier matin, à Daillens.

Une grue gigantesque fend le ciel, à proximité de l’endroit où un train de marchandises a déraillé, samedi au petit matin, vraisemblablement en raison de la perte d’un essieu (lire encadré). Un groupe de pompiers observe, retranché derrière la glissière de la route d’accès à la zone industrielle les Graveys, où se trouve, notamment, le centre logistique de la Poste, les manoeuvres de relèvement d’un wagon. Des panneaux «danger d’explosion» et «gaz toxique» sont posés sur le sol. La présence de matières dangereuses dans le convoi touché par l’accident a, d’ailleurs, nécessité de prendre des dispositions avant de songer à la communication à la population, a expliqué Denis Froidevaux, chef de l’Etat-major cantonal de conduite, lors de la conférence de presse. «Imaginez la situation. Trois heures du matin, des wagons dans tous les sens. Il a fallu d’abord demander la liste des produits, les identifier et s’assurer qu’aucun nuage toxique ne s’était formé», a-t-il répondu à un journaliste qui lui reprochait la lenteur du processus d’information.

Pas d’accident grave

Denis Froidevaux s’était, auparavant, félicité du fait qu’aucun accident grave ne soit intervenu lors des opérations qui mobilisaient, pour rappel, 150 personnes en permanence sur le site. Sylvain Rodriguez, directeur de l’environnement industriel, urbain et rural du Canton a, pour sa part, fait le point sur le déversement des différentes substances sur le terrain. Le wagon d’acide sulfurique a répandu tout son contenu, soit 25 tonnes. A ce total s’ajoutent trois tonnes de soude et quelques litres d’acide chlorhydrique, le méthylène contenu dans le quatrième wagon n’ayant pas gagné l’air libre. Selon ses dires, 5000 à 6000 tonnes de terre devront être évacuées en raison de ces fuites. Reste, toutefois, à déterminer jusqu’à quelle profondeur la pollution s’est infiltrée.

Pas de pollution des rivières

Le suivi des eaux de surface des cours d’eau environnants, dont, notamment, la Venoge, n’a, pour l’instant, pas révélé de contamination. Des forages en aval révéleront si la nappe phréatique est touchée.

Selon les intervenants, impossible de définir avec précision l’échéance du retour à la normale. Tout au plus, les représentants de l’ex-régie fédérale indiquent que, d’expérience, le rétablissement partiel du trafic sur une ligne est réalisable en 24 heures. Cette opération sera possible une fois que le site sera libéré.

Trafic toujours perturbé

Le porte-parole des CFF, Frédéric Revaz, a signalé le maintien du statu quo pour les usagers de la ligne Yverdon-Lausanne, à savoir le mise à disposition de bus jusqu’à Cossonay, où les trains régionaux prennent le relais. Quant aux voyageurs de Bienne et de Neuchâtel, ils doivent continuer de passer par Berne, avec le retard conséquent que cela suppose. Le directeur de CFF Cargo Nicolas Perrin a présenté ses excuses aux clients de l’ex-régie fédérale.

 

Du nouveau dans les investigations sur l’accident

Perte de pièces constatée

Selon les premiers résultats de l’enquête, «un essieu du dix-septième wagon a déraillé. Quelques centaines de mètres avant l’endroit du déraillement, les enquêteurs ont découvert, sur le côté gauche de la voie, des pièces des wagons 18 à 22». Ces derniers appartiennent à des entreprises suisses et étrangères, a-t-on appris lors de la conférence de presse organisée hier matin sur les lieux. Les premiers wagons ne présentaient, pour leur part, pas d’anomalie, au même titre que les infrastructures, a révélé Philippe Thürler, du Service suisse des enquêtes de sécurité (SESE).

Ludovic Pillonel