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Et la lumière fut

2 juillet 2019 | Edition N°2530

Killian Peier a été fêté par son bourg, La Sarraz, samedi, sous un brillant soleil.

Killian Peier aime les beaux jours. Cette période durant laquelle il saute beaucoup. Déjà près de 180 fois depuis la reprise de la préparation, il y a deux mois, sur les quelque 600 sauts qu’il exécute chaque année, en compétition comme à l’entraînement. «C’est une phase cruciale, durant laquelle on casse les codes pour tenter de s’améliorer, explique-t-il. Et, dès le début des concours estivaux, cela nous permet de nous comparer aux autres, afin de voir si l’on va dans la bonne direction.»

Samedi, c’est sous un soleil rayonnant qu’il a été célébré par tout un bourg. Le ciel lui a bien rendu cet amour réciproque. L’an dernier, c’est durant la belle saison qu’il s’est reconstruit, résultat d’un intense questionnement après n’avoir pas obtenu sa qualification pour les Jeux olympiques de Pyeongchang. Qu’il a revu toute sa technique, son approche, pour revenir à la hauteur. À tel point qu’il est devenu médaillé de bronze aux Championnats du monde de Seefeld, en Autriche, en février dernier. Impensable un hiver plus tôt. Les concours de l’été 2018 lui ont permis de goûter aux podiums, tant en Coupe continentale qu’en Grand Prix, face à l’élite. Et le sauteur du Ski-Club Vallée de Joux a fait le plein d’énergie et de confiance. «Ça a été une période très bénéfique.»

à son domicile d’Einsiedeln, Killian Peier conserve sa médaille en bonne place sur un petit meuble. Ses yeux l’aperçoivent ainsi quand il passe devant, et tant sa tête que son cœur en profitent. Depuis l’exploit, l’intérêt médiatique autour du Sarrazin a décuplé. «Mais depuis la fin de la saison, cela s’est calmé.»

Une famille en or

Le retour à La Sarraz, près de ses proches, de ses amis et de toute une population qui a vibré pour son champion, l’a replongé l’espace d’un instant dans l’euphorie qu’il a générée.

Devant un nombreux public, il a partagé le podium avec les autres sportifs de pointe de la localité. Dont son petit frère Elliott Peier, triple champion de Suisse de slackline. «C’est moi qui lui ai montré la discipline, car on en pratique à l’entraînement pour travailler la coordination. Elliott a très vite été bien meilleur que moi», relève l’aîné de cette fratrie d’équilibristes. De champions.

 

Un bourg d’as

L’inauguration de la place du Sarrazin et la Fête médiévale aux abords du château: les autorités ont eu la bonne idée d’associer la réception de leurs meilleurs sportifs à cette riche journée, samedi, à La Sarraz. C’est qu’il y a du talent, dans ce bourg de 2600 âmes qui a obtenu «des résultats exceptionnels», comme l’a souligné le syndic Daniel Develey, en recevant sur le podium les champions du cru et la mascotte des Jeux olympiques de la Jeunesse.

Ainsi, en plus de Killian et Elliott Peier, l’ex-nageuse multiple championne nationale Tamara Gothuey et le prometteur sprinter Gaëtan Carusone ont été applaudis, tandis qu’un autre athlète, Sylvain Chuard, a manqué la cérémonie car il se trouvait encore à Minsk, au Bélarus, où il disputait les Jeux européens.

Manuel Gremion