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Et la lumière… ne fut pas

18 décembre 2020

La Municipalité a été mise à rude épreuve lors de la dernière séance du Conseil général, qui n’a pas manqué de piquant et a frôlé une durée de quatre heures. Les élus ont notamment refusé d’éteindre l’éclairage public.

 

Les chassés-croisés n’ont pas manqué lors de l’ultime séance du Conseil général de Tévenon, qui réunit les villages de Villars-Burquin, Romairon, Fontanezier et Vaugondry. Heureusement que le président Philippe Graber a parfaitement dirigé les débats, parfois à la limite de la bienséance. Avec ses 130 membres inscrits, dont 86 présents, ce Conseil est le plus important en nombre du Nord vaudois, et peut-être du canton.

L’un des sujets qui a alimenté les débats concernait des lampadaires. A priori plutôt bien ficelé et faisant l’objet d’un deuxième débat, le préavis demandant 75 000 francs pour l’extension de l’éclairage public le long de la route des Fontaines Sud, à l’entrée de Villars-Burquin (photo), a été refusé par 47 non, 28 oui, 8 abstentions et 2 nuls. Portant sur les réponses aux oppositions de riverains, qui ont aussi donné lieu à un vote et ont été approuvées, la discussion a été longue. Le syndic Thomas Zuercher a eu beau se fendre sur le bien-fondé du concept général de l’éclairage au village, il n’a pas été soutenu.

Mais il en a quand même profité pour annoncer que tout l’éclairage public sera éteint pendant la saison estivale, de mars-avril à octobre-novembre, de 22h à 5h du matin, dans le but de faire des économies d’énergie.

Le second point à l’ordre du jour visait un bijou de la nature: le chemin de la Verne, situé tout en haut du village de Fontanezier. Mais rebelote, la Municipalité, qui demandait 180 000 francs pour remettre en état une conduite d’eau et cette voie, a essuyé un second revers. Ce chemin, se dégrade depuis plusieurs années, et il est surtout utilisé par les promeneurs et les agriculteurs pour rejoindre leurs cultures. D’aucuns ont mis en évidence le cachet nature de ce chemin et ont insisté pour «qu’on n’y touche pas». D’autres ont jugé opportun de le remettre en état et même de dépenser un peu plus pour assurer un sous-bassement solide et, du coup, un aménagement optimal. Après un long débat, le crédit a été refusé par 46 voix contre 22 et 16 abstentions.

Un mur qui consolide des tensions

 

La municipale Aude Forand a lu une série de lettres envoyées par l’ancienne syndique et députée Ginette Duvoisin, ainsi que l’ancien municipal Jean-Daniel Rousseil, reprochant à l’Exécutif de ne pas avoir fait les choses en ordre à propos de l’actuelle construction d’un mur de soutènement au chemin des Raytolats. Ce mur est destiné à renforcer et à assurer l’assise du talus qui supporte la route de Grandevent, celle-ci devant subir des travaux de réfection avec en particulier la mise en séparatif et le renouvellement des conduites d’eau potable. Documents à l’appui, la municipale a répondu qu’une mise à l’enquête avait été faite dans les règles et que le règlement était appliqué à la lettre. Ouvert pendant la période des fêtes, le chemin de Grandevent sera à nouveau fermé dès le 18 janvier.

 

Budget compliqué

 

Les interventions se sont multipliées lors de la lecture en détail du budget 2021, qui prévoit un déficit d’un peu plus de 400 000 francs, avec 3,65 millions de francs de dépenses et 3,25 millions de recettes. Ginette Duvoisin a notamment déposé des amendements contre les baisses de loyers que la Municipalité a consignées pour les appartements communaux, pour le bail du café-restaurant, ainsi qu’une somme de 40 000 francs pour la réfection des vitraux et d’autres travaux à l’église. Au vote, à raison d’environ deux tiers un tiers des votants, ces amendements ont été refusés. Comme celui qui ne voulait pas d’une arborisation partielle du cimetière. En revanche, un autre touchant à l’entretien des routes a été adopté. De même que, finalement, l’ensemble du budget après pas moins d’une heure trente de débat, par 63 «oui», 10 «non», 8 abstentions et 4 bulletins nuls.

Roger Juillerat