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Ethan Ischer espère passer à la vitesse supérieure
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Ethan Ischer espère passer à la vitesse supérieure

23 octobre 2021

Le pilote de Bavois a terminé 3e du championnat suisse de karting en catégorie OK junior. Il met désormais tout en œuvre pour pouvoir rouler en Formule 4 la saison prochaine.

Entre podiums et poisse

Ce sont de véritables montagnes russes émotionnelles qu’Ethan Ischer a vécues lors de la saison écoulée. Pour sa première année en championnat suisse de karting, le Bavoisan de 14 ans a notamment rencontré des soucis mécaniques qui l’ont empêché de terminer les courses de la première manche. Une embûche qui a pesé lourd dans la course finale pour le titre de champion national. Et alors qu’il était à la lutte pour la 2e place finale lors de l’ultime épreuve de la saison, Ethan Ischer a écopé de 10 secondes de pénalité pour avoir touché un concurrent.

«Je voulais préparer le virage suivant pour pouvoir dépasser mon adversaire, mais il a freiné plus tôt que je ne le pensais et je lui suis rentré dedans, raconte le Nord-Vaudois. Heureusement, il n’y a pas eu de blessé, ni de casse matérielle.» Malgré ces quelques déconvenues, le jeune pilote a régulièrement goûté aux joies du podium, montant à sept reprises sur la boîte, dont cinq fois sur la plus haute marche en quinze courses. Ce qui lui a valu de terminer 3e du classement final OK junior, face à des pilotes plus expérimentés.

Disqualifié pour 200 grammes

Les choses ont en revanche été plus compliquées en championnat d’Europe, puisqu’Ethan Ischer n’a pu terminer qu’une seule manche, celle de Zuera (Espagne), où il s’est classé 10e. La poisse lui a collé à la peau lors des autres compétitions: un test faux positif au Covid l’a privé de course à Mariembourg (Belgique), une disqualification lors de la pesée aux qualifications l’a empêché de participer à l’épreuve de Pavia (Italie) – alors qu’un 10e rang semblait assuré –, et des ennuis mécaniques et la perte d’une roue lors du tour de chauffe à Genk (Belgique), – alors qu’il avait réussi à réaliser le 2e meilleur temps lors des essais libres –, l’ont contraint de renoncer à la course finale.

«La disqualification après la pesée a été particulièrement difficile. Le karting plus le pilote doivent peser 140 kg et j’étais à 139,8 kg… parce que j’avais oublié de mettre mon protège-côtes, soupire celui qui s’est mis au karting il y a un an et demi. Mais ça fait partie de l’apprentissage.»

 

Des tests pour rouler en F4

Ethan Ischer est actuellement en contact avec plusieurs équipes de Formule 4, basées en Suisse, en Italie et en Espagne, avec lesquelles il pourrait s’aligner en championnat la saison prochaine. Pour celui qui roulait jusque-là au sein du team Spirit Racing, peu importe la structure qu’il intégrera, tant qu’il y a une bonne complicité entre les pilotes et le staff. Il prendra part à des tests sur circuit avec différentes écuries en novembre. Le Nord-Vaudois a déjà pu effectuer des essais durant l’été à bord d’une Formule Renault 2.0, et a fait ses premiers pas dans le monde de la GT4 lors d’une journée intense sur l’exigeant circuit de Lédenon (France).

Afin de se préparer au mieux pour la saison à venir, l’ancien unihockeyeur, qui a annoncé à ses parents vouloir absolument se mettre au sport automobile après avoir vu le Grand Prix du Brésil à la télé, envisage de se mettre au crossfit. «Jusqu’à présent, je faisais surtout du renforcement chez moi. Mais je finis souvent les courses avec quelques kilos en moins, et des bleus sur le dos et les hanches à cause des secousses, précise Ethan Ischer. Et en Formule 4, il faut donner un immense coup de pied dans la pédale pour pouvoir freiner. C’est comme taper dans un mur.»

 

Un budget conséquent

Le budget pour une saison en Formule 4 se situe entre 300 000 et 500 000 francs. Une somme qu’Ethan Ischer doit obtenir auprès de sponsors. Le sport automobile étant une activité polluante, récolter cet argent s’avère difficile, bien que le Bavoisan ait déjà trouvé un tiers de la somme. Les circuits se situant à l’étranger, la visibilité en Suisse est restreinte, ce qui augmente encore la difficulté de dénicher des sponsors pour le jeune pilote.

 

195

C’est le nombre de périodes scolaires manquées par Ethan Ischer lors de la saison écoulée. En Suisse, l’option sport-études pour les sports automobiles n’existe pas. Le Bavoisan a donc dû rattraper les 195 heures de cours ratées pour se rendre aux compétitions, notamment pendant les trajets en voiture ou en avion. En effet, lorsqu’il faut se déplacer jusqu’en Espagne ou au Portugal pour le championnat, les déplacements sont longs. «Mais cela me permet de passer du temps avec mon papa, ce qui fait que nous sommes proches», souligne Ethan Ischer. Qui souhaiterait continuer ses études pour avoir une seconde option au cas où sa carrière sportive ne se passerait pas comme espéré, lui qui rêve de rouler, un jour, en Formule 1. S’il devait rejoindre une équipe étrangère, l’année prochaine pour sa saison en Formule 4, cela ne changerait pas grand-chose sur le plan scolaire: les entraînements se déroulant en moyenne toutes les deux semaines, il aurait suffisamment de temps pour rentrer en Suisse entre deux et aller à l’école. D’autant plus que lui et sa famille ne souhaitent pas déménager à l’étranger.

Muriel Ambühl