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Extension du collège: des ambitions à la baisse
Le projet d’extension du collège de Verneret consiste à construire un bâtiment qui raccorde le rouge, à gauche, à celui de droite datant de 2019, en gris, avec une partie sur des pieux «afin de créer un espace de cour couverte, assurer le flux des écoliers entre les bâtiments, ainsi qu’un visuel léger.» duperrex-a / DR

Extension du collège: des ambitions à la baisse

30 septembre 2024 | Textes: Jérôme Christen
Edition N°3798

La Municipalité a revu à la baisse ses ambitions pour l’extension du collège de Verneret. La pilule ne passe pas auprès de la coalition de gauche, qui a déposé un postulat balayé jeudi dernier par une majorité du Conseil communal. L’Exécutif craint de se retrouver en difficulté pour d’autres investissements, dès lors que seraient atteints les 42 millions du plafond d’endettement.

La Municipalité de Chavornay a fait savoir en juin dernier que son programme de construction était revu à la baisse par rapport au cahier des charges initial. Il prévoit comme prévu dix salles de classe et deux salles spéciales pour les travaux manuels et les arts visuels. Mais d’entente avec l’Etat de Vaud, l’extension de la salle des maîtres, les nouveaux locaux de la direction et du secrétariat, l’antenne de psychologie, psychomotricité et logopédie scolaire (PPLS), et d’autres aménagements se réaliseront dans un deuxième temps. Pour justifier son choix, la Municipalité a avancé tant des contraintes liées à la volumétrie à disposition que des limites financières. Elle ne veut pas dépasser le coût du bâtiment scolaire estimé lui seul à environ 7 millions.

Choix contesté

Ce choix n’a pas eu l’heur de plaire au groupe PS/Groupe social écologiste/Les Verts qui a rappelé en juin, par la voix de David Meystre, que leur amendement en faveur d’une bibliothèque avait échoué de peu lors du débat sur l’octroi du crédit de d’étude en septembre 2023, mais qu’elle figurait tout de même dans le cahier des charges et qu’il avait été dit que la Municipalité en tiendrait compte. Dans une série de questions, l’élu s’est interrogé sur l’absence d’un PPLS, d’un réfectoire complémentaire et de structures d’accueil parascolaire.

Le municipal PLR Yves Leuenberger, en charge des écoles, a répondu que les équipements complémentaires (bibliothèque, réfectoire) seraient réalisés dans une phase ultérieure et que les salles de classe se rempliraient progressivement, ce qui permettrait d’en utiliser comme structure d’accueil parascolaire, le temps que soit réalisé un nouveau bâtiment administratif libérant alors des locaux pour une UAPE (Unité d’accueil pour écoliers). Quant au PPLS, c’est la structure située à Corcelles-sur-Chavornay qui répondra aux besoins, même si la Municipalité est consciente «des contraintes organisationnelles liées aux transports» soulevées par la conseillère Carine Protti, du groupe Chavornay Ensemble.

Étude d’un bâtiment «toutes options»

Jeudi soir dernier, le groupe PS/Groupe social écologiste/ Les Verts est revenu à la charge avec un postulat de Christophe Collaud: «Afin que le Conseil communal puisse faire un choix en connaissance de cause,  il est souhaitable de connaître le prix d’un bâtiment plus large toutes options.» Son texte demande que la Municipalité étudie l’opportunité de construire un bâtiment plus grand que celui annoncé dans la communication du 20 juin. Il comprendrait l’ensemble des équipements évoqués dans le mandat d’études.

«Donner suite à cette proposition mettrait un frein au projet alors que les besoins en salles de classe sont tels qu’on ne peut pas le reporter», a plaidé le municipal Yves Leuenberger. Ce dernier a assuré que le bâtiment administratif était planifié pour la prochaine législature. Son collègue PLR en charge des finances Guillaume Abetel a lui insisté sur l’aspect pécunier: «Le plafond d’endettement a été fixé à 42 millions de francs, la Commune s’en approche, il n’est pas possible de l’augmenter en cours de législature et la Municipalité souhaite conserver une marge de manœuvre pour d’autres investissements. Son niveau pourra se rediscuter après les élections de 2026.»

Estimations prudentes

Compte tenu des investissements planifiés, la Municipalité estimait en décembre dernier, dans son préavis sur le budget 2024, que la dette pourrait atteindre fin 2026 près de 39 millions. Par précaution, elle tient compte d’une marge d’autofinancement (montant qui permet de financer les investissements) annuelle moyenne de 1,85 million. Dans les faits, ces cinq dernières années, elle a atteint en moyenne 4,3 millions par an, ce qui permettrait de limiter la dette à 34 millions. Mais le Conseil communal a validé le choix de la prudence. Au vote, le postulat a été refusé par une large majorité composée d’élus PLR et Chavornay Ensemble, par 31 oui, 16 non et 4 abstentions.

Au lendemain de la séance, Christophe Collaud ne cachait pas sa déception: «Notre groupe ne cesse de demander que l’on puisse avoir deux versions de ce projet afin de pouvoir comparer les coûts. La Municipalité nous dit que construire plus grand est hors budget, mais jamais nous n’avons pu obtenir de chiffres. Le vote d’hier soir est à nouveau un refus de nous éclairer quant à une question me semble-t-il légitime.»


Bientôt du padel au Tennis-Club

Le Tennis-club de Chavornay souhaite compléter ses infrastructures avec un terrain de 10 mètres sur 20 mètres dévolu au padel, sur une zone encore non utilisée.
Le projet est financé par la société Sportunity, laquelle propose des solutions «zéro investissement pour le propriétaire». La répartition des charges et des revenus est réglée dans une convention signée entre cette «jeune pousse» de l’Ecole polytechnique fédérale (EPFL) de Lausanne et le club. Le Conseil communal a accepté jeudi soir cette construction et la prolongation d’une année du droit de superficie dont le club bénéficie sur ce terrain, soit jusqu’en 2035 afin de pouvoir amortir cet investissement sur dix ans.


En bref

Le Conseil communal de Chavornay a par ailleurs encore accepté:

– De reconduire le taux d’imposition au taux de 70,5 pour 2024 et 2025.

– Un crédit de 80 000 francs pour la mise en séparatif des eaux claires et usées au chemin de Perrevuit.

– Un crédit de 243 000 francs pour remettre à neuf le pont agricole de Saint-Thiébaud, ces travaux étant rendus nécessaires afin que l’ouvrage puisse supporter le trafic généré par les véhicules lourds qui empruntent actuellement deux passages à niveau, lesquels seront fermés pour être assainis dans le cadre du renouvellement de la ligne Orbe – Chavornay.