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Fabien Roy: «Je suis un mélange entre le rêveur et le terre à terre»
© Michel Duperrex

Fabien Roy: «Je suis un mélange entre le rêveur et le terre à terre»

27 janvier 2022

Neuf candidats ont été sélectionnés pour avoir fait briller le Nord vaudois de mille feux l’an dernier. La course fut serrée, mais les lecteurs de La Région ont tranché: Fabien Roy, designer primé en 2021 pour sa couveuse révolutionnaire, a décroché la récompense. Mais cela s’est joué à une voix près avec le duo Alpha et Alycia!

A voir le curriculum vitae de Fabien Roy, l’architecte de Croy commence à prendre l’habitude de recevoir des prix. Alors lui annoncer simplement qu’il avait décroché un énième titre aurait été trop facile. C’est pourquoi La Région a décidé de faire mariner le designer nord-vaudois en lui faisant croire qu’il était soit le grand gagnant soit le grand perdant du concours «La personnalité de l’année». Mais évidemment, il n’y a pas de perdant… et qu’un seul gagnant: lui, Fabien Roy!

Avez-vous un pronostic sur votre résultat?

Non, je n’en sais rien (sourit-il, un brin gêné). On m’a montré l’article, mais je n’ai aucune idée du score que j’ai pu faire.

Si je vous disais que vous avez perdu, quelle serait votre réaction?

Ce ne serait pas grave, car je ne me suis pas inscrit à ce concours, comme tous les autres candidats. J’étais d’ailleurs surpris d’avoir été nominé, car il ne me semble pas avoir apporté quelque chose d’incroyable à la société… D’autres ont certainement œuvré plus que moi pour le bien de la communauté.

Et si vous aviez décroché le titre?

Je serais très content, mais je ne sais pas si je mérite un tel statut.

Bon, fin du suspense… Félicitations, vous êtes notre «Personnalité de l’année 2021»!

Ah ouais? (il marque une pause). Ok… D’accord. Merci! C’est gentil et très satisfaisant, ce d’autant plus que ce ne sont pas des professionnels du milieu qui ont voté pour moi, mais des personnes de ma région. Cela me touche énormément.

Pour être honnête, cela s’est joué à quelques voix près pour le trio de tête, vous, Alpha et Alycia, ainsi que Pierre-Alain Chevalley, le dernier pêcheur d’Yvonand.

Je suis passé devant une jeune fille? Oh non, mais il fallait la faire gagner elle! Je lui donne mon titre! Sérieusement, il fallait tricher!

Les lecteurs de La Région ont choisi. On ne bidouille pas les résultats. En revanche, les Nord-Vaudois ont très envie de découvrir une autre facette du gagnant. Alors Fabien Roy, on aime tricher?

Non, mais là, il le fallait. Je suis triste pour cette petite fille.

Parlons un peu de jeunesse, de design et d’architecture, les thèmes qui vous ont porté jusqu’à la gloire en 2021. Si vous étiez l’un des trois petits cochons du conte, quelle maison auriez-vous construite?

Celle en bois, évidemment! C’est une matière naturelle.

La paille aussi…

Oui, mais il faut la cultiver. En plus, le bois stocke du carbone, il a des propriétés intéressantes pour la construction, etc. (Il se retourne subitement et sort de sa bibliothèque un livre vert fluo… Il s’agit du conte des «Trois petits cochons», mais une version pour les architectes!)

Justement, l’architecte que vous êtes aurait dessiné quelle maison pour résister aux attaques du loup?

Une qui ressemble à la maison sur la cascade de Frank Llyod Wright, même si… elle est faite en maçonnerie (rires)!

Dans le conte pour enfants, le petit cochon qui construit sa maison en bois représente celui qui bâtit sa vie sur son ressenti, sur son cœur et ses croyances. Cela vous correspond-il?

Oui, je crois. Je dirais que je suis un mélange entre le rêveur et le terre à terre, car j’aime avoir des idées folles mais qui puissent se réaliser. Je suis donc un peu entre les traits symboliques du cochon à la maison en bois, qui se base sur l’émotionnel, et celui à la maison en briques, qui se fonde sur le concret. Car contrairement à certains collègues qui sont réalistes dès le début, je n’aime pas entendre d’entrée de jeu: «non, ça ne sert à rien de faire comme ça, car ça ne marchera jamais, ou cela n’a jamais été fait donc il ne faut pas essayer». Pour moi, il faut justement prendre des risques parfois.

Plus jeune, étiez-vous un casse-cou?

Non, j’ai toujours été plutôt sage, assez timide, mais actif.

Jamais de bêtise?

Je ne m’en souviens pas en tout cas… Sauf peut-être la fois où ma grand-mère m’a passé la langue au savon. J’avais dû dire trop de gros mots. Mais elle a tout de suite regretté et m’a donné un bonbon. Elle s’en souvient encore et moi aussi!

Aucune anecdote non plus à raconter par rapport à votre passage dans la Jeunesse de Croy?

Je ne peux pas tout dire ici (rires)… On a bien rigolé et fait la fête, c’est sûr. C’est là-bas que j’ai appris à jouer du tambour.

Etes-vous plutôt du style fanfare campagnarde ou hard rock?

J’ai beaucoup joué de guitare électrique, je pense que c’est là que j’ai développé des acouphènes. Puis je me suis mis à faire du folk. Mais entre-temps, j’ai intégré un groupe de rock à Chavornay, en tant que batteur, pendant un petit moment. Je suis plutôt tourné vers le rock, cela va du bon vieux Eric Clapton à du Sigur Rós, en passant aussi par d’autres styles, comme Renaud…

Avez-vous honte de quelque chose dans votre bibliothèque musicale ou littéraire?

(Il regarde sa bibliothèque) Non, à part peut-être le livre La photographie numérique pour les nuls, même s’il m’a bien aidé (rires)!

Les quatre gagnants du concours seront avertis personnellement

 

La Région remercie les centaines de lectrices et lecteurs qui ont voté pour élire la personnalité nord-vaudoise de l’année 2021!

Quatre d’entre elles et d’entre eux ont été tirés au sort, un par mode de réponse (courrier, mail, instagram, Facebook) et seront avisés personnellement.

Le cadeau: un bon de 100 francs à La Ferme, notre partenaire de la rue de la Plaine, à Yverdon-les-Bains.

Christelle Maillard