Fabienne Dégailler se portera candidate à la syndicature de Bullet. Nous avions écrit dans notre édition de mercredi dernier que Patrice Jaquier serait très certainement le seul à vouloir succéder à Maude Schreyer. Or, la municipale avait déjà fait part de son intérêt et a décidé de se lancer dans la course.
Bullet a connu une législature difficile caractérisée par de fortes tensions. En décembre 2022, le budget 2023 avait été refusé lors d’un débat tendu où le langage utilisé s’était montré plutôt familier. A tel point que le préfet avait jugé bon d’organiser une séance extraordinaire lors de laquelle il était venu préciser les compétences de chacun et les règles de bienséance qu’il convient de respecter dans le cadre des débats. Lors de l’exercice budgétaire, la Municipalité avait été tancée sur plusieurs dépenses et les échanges relatés dans le procès-verbal illustraient des reproches de manque de transparence.
Les origines des tensions sont diverses et variées, même si la plus importante source est celle du dossier éolien. Il n’a d’ailleurs toujours pas été tranché par la préfecture (voir texte encadré), plus de sept mois après un vote populaire très serré dont l’issue est contestée par ses opposants.
Renforcer la confiance
Fabienne Dégailler (photo DR) estime «essentiel de pouvoir renforcer la confiance entre le Conseil communal et la Municipalité, mais également avec la population. Le travail de l’Exécutif a été mis à mal, même s’il a fait au mieux dans un contexte difficile», commente Fabienne Dégailler qui, dans ces circonstances, est d’avis «qu’il serait utile que la personne qui pilote la future Municipalité soit issue de l’actuel Conseil communal, de telle sorte qu’elle puisse renforcer les liens entre les deux organes après ces années de tensions».
Enseignante en économie et droit au Gymnase d’Yverdon, licenciée HEC en économie politique, et titulaire d’une maîtrise en criminologie, elle précise «bien comprendre, de par sa formation, les enjeux économiques et juridiques. Ce qui me permet d’appréhender des dossiers complexes.»
La population doit décider
«Je suis arrivée à la conclusion qu’il était souhaitable que la population puisse se prononcer au vu des situations conflictuelles de ces dernières années. Nous avons vécu une législature compliquée. Par ailleurs, nous ne savons pas avec certitude lesquels – parmi les municipaux qui sont en place – seront disposés à poursuivre leur mandat au terme de la législature. Or il est important de pouvoir assurer une continuité pour que la prochaine législature débute dans les meilleures conditions.»
Démissions en série
Les tensions à Bullet se sont d’ailleurs traduites récemment par une série de démissions au Conseil communal qui ont conduit à une élection complémentaire en mars dernier, fait plutôt rare pour un organe délibérant. Dans ce contexte de crise des vocations, il a par ailleurs été décidé, lors de la dernière séance du Conseil communal, de réduire le nombre d’élus pour la prochaine législature de 30 à 25 à la suite d’un postulat du conseiller Yvan Wieland.
Inconnue éolienne
Le doute continue de planer sur le dossier éolien puisque, plus de sept mois après un scrutin favorable, le recours déposé à son issue n’a toujours pas été tranché. Le préfet Fabrice de Icco nous avait indiqué début mars que l’instruction de ce dossier était terminée, la rédaction de la décision en cours et qu’elle serait publiée à la fin du mois. Relancé fin mars, il indiquait que la publication était toujours en attente. En début de semaine dernière, il répondait que la relecture du verdict était encore en cours.