«Faire le maximum pour aider l’équipe»
17 juin 2025 | Textes et photos: Lucas Panchaud, NottwilEdition N°3960
L’équipe de Suisse féminine s’est retrouvée lundi à Nottwil après une semaine passée à Macolin. L’occasion de faire le point avec les Nord-Vaudoises Iman Beney et Sandrine Mauron, à deux semaines du match d’ouverture de l’Euro.
Les joueuses de l’équipe de Suisse féminine ont passé une dernière semaine intense sur les hauts du lac de Bienne. À moins de trois semaines du coup d’envoi de leur Euro à domicile, les protégées de Pia Sundhage ont remis la compresse, profitant de ces ultimes journées passées avec l’ensemble du groupe élargi de 30 joueuses pour travailler physiquement.
Lundi, à Nottwil, dans le canton de Lucerne, les joueuses choisies par la sélectionneuse pour poursuivre l’aventure se sont retrouvées après avoir eu l’opportunité de profiter de quelques jours de repos bien mérité.
«Nous avons beaucoup dû travailler lors des jours écoulés, mais c’était tout de même important pour le groupe de se retrouver rapidement», a relevé Iman Beney, qui vivra sa première grande compétition avec l’équipe A, elle qui avait dû faire l’impasse sur le mondial océanien, blessée.
Sentiments partagés
Forcément, lorsque le verdict a été rendu concernant l’éloignement des terrains de Ramona Bachmann, touchée aux ligaments croisés, la joueuse de 19 ans n’a pu s’empêcher d’avoir une certaine compassion pour son expérimentée coéquipière: «C’est vrai, je sais ce que c’est de manquer un grand tournoi et j’étais triste et touchée par ce qui lui est arrivé. Pour ma part, évidemment que c’était une déception de manquer la Coupe du monde 2023, mais elle et moi n’avons pas le même âge, donc c’est difficilement comparable. En revanche, ce qui est similaire, ce sont les sentiments qu’elle et moi avons dû ressentir.»
Mais l’équipe nationale, bien qu’affectée par le forfait d’une de ses joueuses les plus chevronnées, n’a pas le temps de s’apitoyer sur son sort. Le temps presse, et chaque jour qui passe rapproche la Nati du Parc Saint-Jacques, lieu de son affrontement face à la Norvège lors du match d’ouverture, le 2 juillet.
Nouvelles responsabilités
De nombreuses interrogations restent d’ailleurs encore en suspens: quel visage montreront les Suissesses? Quelle gardienne aura la lourde responsabilité d’endosser le rôle de titulaire? A quel poste évolueront les joueuses habituées à un rôle différent en club et sous la tunique de la sélection?
Iman Beney fait partie des joueuses concernées par cette dernière inconnue, elle qui s’épanouit avec Young Boys dans un rôle bien plus avancé sur le terrain que celui que semble lui avoir réservé Pia Sundhage. Systématiquement titularisée en tant que latérale droite lors des dernières sorties, l’Urbigène y découvre un poste inédit, avec les responsabilités qui l’accompagnent.
«C’est vrai qu’en club, j’ai tendance à avoir un rôle beaucoup plus orienté vers l’offensive qu’avec la Suisse. C’est quelque chose de nouveau pour moi, mais cette position est celle dans laquelle la coach me voit le plus évoluer, a concédé Iman Beney. Nous avons discuté ensemble lors d’entretiens individuels, regardé également des vidéos et, même si je dois avoir des taches défensives, je vais toujours faire le maximum pour aider l’équipe, c’est le plus important à ce niveau.»
Demi-finaliste avec les moins de 17 ans en 2023 lors de l’Euro disputé en Suède, la jeune femme compte bien se servir de cette expérience qui s’était soldée par un sentiment d’inachevé: «Je ne garde pas de très bons souvenirs de cet Euro, même si on a fait un joli parcours. Et, pour être honnête, je ne pensais pas à la Coupe du monde à cette époque, et encore moins à l’Euro à domicile. C’est donc déjà magnifique pour moi de faire partie de cette aventure.» Iman Beney ne se fixe pas de limite: «Nous voulons aller le plus loin possible.»
«Nous sommes toutes compétitrices»
Sandrine Mauron a, comme Iman Beney, rejoint ses équipières après un week-end passé en famille. «On a pu profiter, mais maintenant, il faut se remettre au boulot», a souri la joueuse de Valeyres-sous-Montagny.
L’équipe nationale, elle connaît; les grands tournois, également; sa place dans la hiérarchie et si elle sera titulaire ou non au mois de juillet, déjà moins.
Mais cette place au sein de la rotation ne l’inquiète pas plus que cela: «Nous sommes toutes des compétitrices, il faut avoir ça dans le sang si on veut faire partie des 23 joueuses sélectionnées, rappelle la milieu de terrain. Chacune a envie de jouer, et qu’on fasse appel à nous pour 5 ou pour 90 minutes, on sera toutes prêtes à mouiller le maillot quoiqu’il arrive. La décision appartient à la coach et au staff.»