Football – Promotion League – Plus de 18 mois après leur dernier affrontement officiel, Bavoisans et Yverdonnois se retrouveront samedi, aux Peupliers, pour un duel qui ne laisse personne indifférent.
Le FC Bavois sera-t-il l’adversaire qui fera déchanter Yverdon Sport et ses rêves de promotion ? Les Yverdonnois précipiteront-ils les hommes de Bekim Uka vers un hiver froid et compliqué, tout près de la barre ? Djibril Cissé sera-t-il de la partie, ou Anthony Braizat décidera-t-il de le préserver du rude terrain des Peupliers et du marquage rugueux de Sébastien Le Neün et de ses coéquipiers ? Autant de questions qui trouveront réponse samedi, à Bavois.
Sur le coup des 17h débutera, donc, ce premier affrontement officiel depuis plus de 18 mois entre les deux rivaux nord-vaudois. Les Bavoisans se sont souvent montrés plus à l’aise lors de ces derbies. Durant les trois saisons que les deux formations ont partagées en 1re ligue, entre 2013 et 2016, le FCB en a remporté quatre, pour un match nul et une victoire yverdonnoise. Des rencontres au scénario parfois renversant, souvent disputées, toujours engagées. Lors de l’exercice 2015-2016, les frères ennemis ont récolté 19 cartons, dont un rouge, durant leurs deux confrontations.
Alors, avantage Bavois ? Dans l’esprit, peut-être, mais sur le papier, Muamer Zeneli et ses coéquipiers souffrent la comparaison avec l’impressionnante armada des «Verts». D’ailleurs, YS voit davantage son prochain adversaire comme une étape de plus vers son objectif que toute autre chose. La parole aux acteurs.
Aziz Demiri : la mémoire bavoisanne
«On a pris l’habitude de réagir après chaque défaite et de replonger après chaque victoire», explique le demi, qui a porté le chandail d’Yverdon Sport pendant une saison et demie, avant de rejoindre les Peupliers il y a trois ans. «Donc, si on suit la logique actuelle qui est la nôtre, on doit gagner ce match. Mais, même si ce derby nous tient particulièrement à cœur, je n’irais pas jusqu’à dire qu’on avait planifié notre contre-performance de samedi dernier, face à Old Boys. Ça nous ressemble assez, en fait. On est très forts pour relancer les équipes derrière nous et pour embêter les formations du haut du tableau.»
«Historiquement, ces confrontations ont davantage souri à Bavois. De mémoire, Yverdon n’en a remporté qu’une depuis quatre ans, lorsque j’y étais et que Vittorio Bevilacqua était notre entraîneur. C’était pendant la saison 2013-2014, grâce à un but d’Abraham Keita à la 94e.»
«Cette rencontre sera sans doute un peu plus particulière pour nous. YS joue le haut du classement et doit se focaliser à 100% sur chaque match. C’est également notre cas, mais à une autre échelle. Disons qu’on en attend peut-être plus de cette partie que les Yverdonnois. On s’est affrontés en préparation et ça avait déjà été assez chaud. Mais ce n’était rien de comparable à ce qu’on va vivre samedi. On veut qu’ils se souviennent de leur passage aux Peupliers. Que ce soit Djibril Cissé ou un autre, ils ne trouveront pas la faille.»
Allan Eleouet : ses cerbères le connaissent bien
«On est prévenus, ce sera la guerre», lâche le vif ailier, parti de Bavois pour rejoindre la Cité thermale à l’été 2015. «Ça n’a peut-être pas toujours été notre point fort de se faire mal, mais les choses ont pas mal changé à ce niveau depuis l’arrivée d’Anthony Braizat sur le banc. Sa hargne est contagieuse, et il nous a beaucoup fait progresser physiquement, pour être capables d’aller au front.»
«Mais il faut admettre que ce derby aura sans doute plus de valeur sentimentale pour les Bavoisans. On ne peut pas dire qu’une atmosphère particulière se dégage cette semaine à l’entraînement, en vue du duel. Et puis, la plupart de nos récents renforts ne connaissent pas vraiment la rivalité entre les deux clubs. Ce qui ne veut pas dire qu’on part désavantagés.»
«Mon cas est un peu spécial. Je connais bien tout le monde aux Peupliers, dont Bekim Uka, qui m’a coaché en première équipe et également bien avant, en juniors. Mais l’inverse est aussi vrai. La défense de Bavois, notamment, sait presque tout de moi. A l’époque, je me retrouvais toujours avec Muamer Zeneli au marquage, à l’entraînement. Je vais devoir me montrer inventif si je veux avoir une chance de percuter sur l’aile. Nos adversaires ont l’habitude de remporter ces derbies ? C’était peut-être le cas en 1re ligue, mais les deux équipes, surtout la nôtre, ne sont plus les mêmes.»
Bekim Uka : deux saisons et 26 ans à Yverdon
Pour l’entraîneur bavoisan, qui avait obtenu la première promotion en LNA de l’histoire d’Yverdon Sport, en 1993, lorsqu’il y évoluait comme centre-avant tout peut arriver : «Parfois, on a fait des gros matches face à des adversaires contre qui YS a connu beaucoup de problèmes. Et le contraire est également valable. Ce qui est sûr, c’est qu’on aurait largement préféré préparer ce match avec une victoire face à Old Boys. Mais on a montré qu’on savait réagir. Des rencontres comme celle-ci, c’est rare, très rare. Même le derby contre Stade-Lausanne n’a pas la même saveur. Des gens me demandent quand est-ce qu’on affronte Yverdon depuis le mois de juillet. J’espère que ça signifie qu’il y aura du monde au bord du terrain.»
«Depuis l’époque où je jouais à YS, Bavois a énormément réduit l’écart de niveau. Mais, dans l’esprit, le club de la capitale reste toujours le favori, l’équipe à faire tomber. Et il faut dire que les Yverdonnois ont un très bel effectif cette saison.»
«Ce que je garde de mes deux années de joueurs dans la Cité thermale ? La montée en LNA a, évidemment, été un grand moment. C’était une belle époque, où l’on jouait devant au moins 2500 personnes à chaque rencontre. D’ailleurs, ça fait 26 ans que j’habite à Yverdon-les-Bains. Mais toutes ces choses-là, une fois assis sur le banc, on les oublie. Tout ce qui importe, c’est la victoire.»