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Festi’Cheyres bat tous les records pour ses dix ans

11 juillet 2016 | Edition N°1782

Cheyres – Le festival gratuit du bord du lac a connu un succès sans précédent, grâce à une météo très favorable. Rencontre avec l’un des fondateurs de l’événement.

Housse de Racket, samedi, devant une foule des grands soirs. © Carole Alkabes, Michel Duperrex et Ludovic Pillonel

Housse de Racket, samedi, devant une foule des grands soirs.

Des personnes attablées à l’ombre, d’autres assises, voire allongées sur la plage ou en quête de fraîcheur dans le lac: le site de Festi’Cheyres émerge calmement d’une nuit agitée en ce dimanche matin. Au stand information, un petit groupe de bénévoles s’organise pour pallier le manque de pain lié à la razzia sur les petits-déjeuners. C’est ici que l’on retrouve Mehdi Rouissi, le président comblé d’un festival dont la dixième édition est synonyme de succès sans précédent. «La journée de jeudi, proposée spécialement pour nos dix ans, a bien marché, et samedi a explosé tous les records, si bien que les retombées d’aujourd’hui (nldr: hier) sont du bonus», commentait-il.

Le président de Festi’Cheyres, Mehdi Rouissi, était aux anges. © Carole Alkabes, Michel Duperrex et Ludovic Pillonel

Le président de Festi’Cheyres, Mehdi Rouissi, était aux anges.

Doté d’un budget de 225 000 francs et riche de plus de trente concerts répartis sur quatre jours, cette édition anniversaire lui permet de mesurer le chemin parcouru depuis le lancement du rendez-vous musical. A l’époque, l’événement avait pu être organisé grâce à un prêt de 8000 francs de la Société de Jeunesse et l’unique scène mettait en lumière une majorité de formations fribourgeoises se produisant gratuitement.

Le groupe Saraka a assuré les intermèdes musicaux durant la soirée de vendredi. © Carole Alkabes, Michel Duperrex et Ludovic Pillonel

Le groupe Saraka a assuré les intermèdes musicaux durant la soirée de vendredi.

«J’avais monté un groupe avec quelques amis musiciens. Nous avons eu envie de proposer des concerts à la plage de Cheyres, où nous nous rendions souvent. La construction du port a donné un nouvel élan au site et nous avons saisi la balle au bond», indique l’architecte de métier.

La météo, alliée traditionnelle de Festi’Cheyres, a donné un précieux coup de pouce dès le départ. «Les gens sont sortis car le soleil était de retour après plusieurs jours de mauvais temps», explique celui qui officiait alors comme responsable cuisine. Ce succès initial a été d’un grand secours l’année suivante. Les canards qui «nageaient devant la scène» n’ont, en effet, et fort heureusement, pas été les seuls à braver la pluie. «Les habitants du coin avaient bien aimé la première édition. Ils ont bien joué le jeu, si bien que notre déficit a été quasi nul», se réjouit Mehdi Rouissi.

Le Kiosque à Musiques de la RTS a lancé la journée de samedi avec, entre autres, la participation du Choeur de la Confrérie du Gruyère. © Carole Alkabes, Michel Duperrex et Ludovic Pillonel

Le Kiosque à Musiques de la RTS a lancé la journée de samedi avec, entre autres, la participation du Choeur de la Confrérie du Gruyère.

Même si «des démissions en bloc» sont survenues au comité, suite à cette rare infidélité du soleil, les organisateurs ont resserré les rangs et poursuivi l’aventure en servant les ingrédients qui ont donné à Festi’Cheyres son identité. Un festival à la programmation hétéroclite, dans un cadre idyllique et pour toutes les générations avec, pour maître mot, la gratuité.

Cette dernière marque de fabrique, chère aux organisateurs, est notamment rendue possible grâce aux recettes des points de vente du site et au fort soutien bénévole -ils étaient près de 400 pour la dixième édition- sur lequel s’appuie la manifestation.

Il ne faut, certes, pas s’attendre à voir de grosses têtes d’affiche dans la localité fribourgeoise, mais la qualité de la programmation fait, désormais, se déplacer le public de Berne ou de Genève. «Lors des premières éditions, les gens étaient plutôt intéressés par les stands de nourriture. Ils viennent maintenant de plus en plus loin pour écouter les concerts. Nous misons sur la découverte de perles des pays voisins et sur la promotion de talents de la scène locale», déclare Mehdi Rouissi.

C’est précisément lors de la prestation d’artistes du cru -les Nyonnais de Tweek-, en 2012, que le président a pu constater, avec fierté, que son bébé avait atteint une belle maturité. «Quand je suis arrivé sur scène pour présenter le groupe, j’ai remarqué que le parterre était plein à craquer et je me suis dit que nous avions réussi ce que nous voulions faire.»

Nanti de deux scènes et d’une politique d’amélioration par petites touches successives, le festival ne devrait pas grandir outre mesure. Mehdi Rouissi, qui officiait pour la dernière fois comme président, va y veiller. «Nous allons chercher quelqu’un pour me remplacer à l’interne. Un vieux de la vieille, gardien de l’esprit de Festi’Cheyres, sera privilégié», promet-il.

Ludovic Pillonel